1848 est une année extrêmement mouvementée pour la France sur le plan politique. A la suite de la révolution de février, un gouvernement provisoire se met en place, mené par 2 courants principaux : libéraux et socialistes. Après les premiers mois d'un climat « fraternel », aux nombreuses réformes libres et égalitaires, l'élection de l'assemblée constituante voit la victoire d'un libéralisme modéré ainsi que le rétablissement d'un « parti de l'ordre » conservateur, profitant de l'opposition socialiste et de la crise des journées de juin pour prendre le pouvoir.
1848 est ainsi l'année d'un certain ‘‘désordre'' politique accentué par le fait qu'elle est majoritairement placée sous le signe du provisoire (du 24 février au 4 novembre 1848, la France n'a pas de constitution établie). Mais 1848 est aussi l'apprentissage de la démocratie : le premier vote au suffrage universel date en effet du 23 avril, à l'occasion de l'élection de l'assemblée constituante.
Il est ainsi difficile de tenter un point de vue global de la France en 48 : la France monarchiste de janvier est très différente de la France quarante-huitarde de mars ou de celle conservatrice de décembre.
Nous allons donc tenter de voir la France en 48 en suivant ses multiples évolutions politiques, de la révolution de février et l'échec de la République « socialiste » qui en a découlé jusqu'à l'élection de Louis-Napoléon Bonaparte le 10 décembre.
Comment la France a-t-elle évolué d'une république fraternelle et sociale à une république franchement conservatrice et même réactionnaire ?
[...] La France en est une année extrêmement mouvementée pour la France sur le plan politique. A la suite de la révolution de février, un gouvernement provisoire se met en place, mené par 2 courants principaux : libéraux et socialistes. Après les premiers mois d'un climat fraternel aux nombreuses réformes libres et égalitaires, l'élection de l'assemblée constituante voit la victoire d'un libéralisme modéré ainsi que le rétablissement d'un parti de l'ordre conservateur, profitant de l'opposition socialiste et de la crise des journées de juin pour prendre le pouvoir est ainsi l'année d'un certain ‘‘désordre'' politique accentuée par le fait qu'elle est majoritairement placée sous le signe du provisoire (du 24 février au 4 novembre 1848, la France n'a pas de constitution établie). [...]
[...] Mais elle témoigne aussi d'une volonté d'un renouveau républicain, d'un désaveu du tribunal révolutionnaire de 1793, auquel l'image républicaine reste + ou entachée. La nouvelle République, s'écartant du modèle de 93, répudie ainsi tout système de terreur. De même, la politique étrangère que Lamartine incarne est pacifique. La France sera respectée et en échange n'exportera pas la Révolution. C'était à la fois une façon réaliste d'attribuer la priorité à une France intérieure encore en situation difficile et une nouvelle fois de désavouer le spectre de 93. [...]
[...] La lutte des classes telle que l'entend Marx n'a jamais été aussi présente. C'est un conflit acharné entre le camp bourgeois (aux valeurs d'ordre, de propriété) et le camp prolétaire (volonté de la révolution recommencée, de la réaffirmation du pouvoir populaire, de la liberté). Dès le 23 juin, on recense à Paris plus de 400 barricades. Le trait le plus frappant de cette révolte est sa spontanéité et sa quasi-absence de direction politique puisque les principaux meneurs socialistes ont été enfermés à la suite de l'insurrection du 15 mai. [...]
[...] Le problème est que le suffrage censitaire ne respecte pas cette différence. La ligne de capacité politique au lieu de séparer idéalement le peuple de la classe moyenne instruite restait placée trop haut passant à l'intérieur de la classe moyenne. Une partie importante de petits-bourgeois instruits étaient donc exclus de la vie politique. De plus, l'immobilisme du gouvernement en place était de plus en plus mal perçu. C'est ainsi principalement dans la petite bourgeoisie industrielle et commerçante, exclue politiquement, et très atteinte par le marasme économique de 1846-1847 que l'on va retrouver les révolutionnaires de Le problème ouvrier et la naissance du socialisme Si on ne peut assigner de date précise à la formation d'une classe ouvrière ou même d'un mouvement ouvrier, on sait par contre que la révélation à l'opinion publique de ce phénomène s'est fait entre 1830 et 1840. [...]
[...] La montée d'un parti de l'ordre A : L'écrasement de la République sociale 1. La Commission exécutive : En mai, la République est encore sans constitution. L'assemblée constituante est la seule source de pouvoir d'où émane l'exécutif. Le système du gouvernement provisoire à 11 têtes est remplacé par une commission exécutive composée de 5 membres les Pentarques dont Lamartine et qui sont tous des républicains modérés. Louis Blanc et Albert en furent ainsi exclus et plus globalement toute la branche avancée des républicains. [...]
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