En 1848, la France n'en a toujours pas fini de sa quête d'un système politique garantissant à la fois les idées de la Révolution de 1789 et les aspirations à l'ordre d'une bourgeoisie qui contrôle le pouvoir. La tentative bonapartiste s'est brisée sur la guerre et l'hostilité des cours européennes. La Restauration a échoué à cause de l'intransigeance de Charles X et de ses lois liberticides. En 1848, c'est la Monarchie de juillet et le règne de Louis-Philippe qui prennent fin faute de s'être adaptés aux aspirations démocratiques.
Comment au milieu d'une telle instabilité politique, le régime républicain va-t-il finir par s'imposer en France ? (...)
[...] C'est le début d'une réaction conservatrice. Les modérés se rapprochent des conservateurs pour abattre la gauche radicale te socialiste. La suppression des Ateliers nationaux (juin 1848), qui coûtent cher et ne profitent qu'aux catégories soutenant la gauche, est décidée. Aussitôt un nouveau soulèvement populaire se produit dans Paris (23 au 26 juin). Cette insurrection est violemment réprimée par le pouvoir ( morts chez les insurgés) ce qui rompt le soutien que la gauche pouvait apporter au régime. La nouvelle constitution est adoptée en novembre 1848. [...]
[...] Le 30 janvier 1875, l'amendement Wallon voté à une voix de majorité donne une existence légale au président de la République et par là même à la République. Deux lois constitutionnelles complémentaires définissent les institutions : un régime parlementaire avec deux chambres, un gouvernement présidé par le président de la République assisté d'un vice-président du Conseil, la possibilité pour l'Assemblée de renverser le gouvernement mais aussi pour le président de dissoudre l'Assemblée. Enfin, au Sénat, afin de maintenir une majorité conservatrice sénateurs sont désignés pour siéger à vie. Le grignotage républicain Les élections législatives de 1876 donnent la majorité aux Républicains. [...]
[...] Ces évolutions se sont faites parfois dans des circonstances marquées par le hasard (l'élection de Louis-Napoléon Bonaparte, la rapide défaite impériale en 1870 ou le vote de l'amendement Wallon à une voix de majorité. Elle n'en dessine pas moins une marche vers un régime républicain modéré susceptible de recueillir l'adhésion des modérés de tous les camps. Il n'en reste pas moins qu'en 1879 la victoire républicaine ne signifie pas l'adhésion de tous les Français à la République. Ce sera la mission des Républicains que de parvenir à former un très large consensus autour de ce régime. [...]
[...] Mais si la succession des événements paraît semblable, la période 1848-1870 est un moment capital dans la recherche d'un régime politique en France. L'échec de la Deuxième République Février 1848 : aller au-delà de 1789 Depuis plusieurs années, la contestation républicaine progresse en France et remet en cause le roi Louis-Philippe qui, après un début de règne libéral, s'est de plus en plus mué en conservateur autoritaire. Pour tourner l'interdiction qui leur est faite de se réunir pour des raisons politiques, les républicains lancent une grande campagne de banquets que le pouvoir finit à son tour par interdire. [...]
[...] Les Républicains emportent les nouvelles élections et contraignent ainsi Mac Mahon à se soumettre et à rappeler les Républicains au gouvernement. En janvier 1879, le dernier soutien du président Mac Mahon, le Sénats, bascule aux mains des Républicains. Considérant qu'il n'a plus les moyens de gouverner selon ses idées, Mac Mahon démissionne (30 janvier 1879) et le républicain Jules Grévy est élu dans la foulée par les deux assemblées pour lui succéder. Les Républicains détiennent enfin le contrôle de tous les organes de la Troisième République. [...]
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