En 1815, la France se trouve dans un contexte porteur de difficultés, et malgré la fulgurante épopée des Cent-Jours, sans doute mythifiée par l'historiographie et certains acquis incontestables des précédentes décennies, cette année-là ne manque pas d'être marquée par une évolution conservatrice, qui, enrichit de son présent proche, choisit de se nourrir du passé, sans doute pour se protéger face aux incertitudes de la nouveauté
[...] En 1815 encore, la France est loin d'avoir totalement réussi sa révolution industrielle. II. Alors que l'art français a accouché un an plus tôt d'une de ses plus grandes œuvres dans La Grande Odalisque, d'Ingres, qui même si elle fut décriée à l'époque et le reflet de la richesse artistique française, notre fresque de l'année 1815, qui pourrait se transformer en un triptyque apposant ces différentes phases pour montrer ce qui les unie et ce qui les éloigne. Je choisirai de placer en panneau central une grande toile peignant l'aventure des Cent-Jours qui s'embellit d'une grandeur mythique, sous la plume de nombreux écrivains, et surtout du plus grand, à savoir Victor Hugo, avec pour corollaire les bénéfices retenus de l'Empire pour le futur à venir grâce à un héritage enrichissant. [...]
[...] En outre malgré tout cet apanage de mesures, peut-on parler d'une société révolutionnée Indépendamment de nuances régionales parfois très sensibles, une réponse des plus instructives est fournie par l'administration napoléonienne où, pour chaque notabilité, sont indiqués »état ou qualité avant la révolution et depuis. Globalement on peut estimer qu'ont bénéficié du changement les paysans-propriétaires ; quant à la bourgeoisie, elle a laissé plus d'une de ses têtes sur l'échafaud, ce qui tend à nuancer l'image d'une Révolution ayant ouvert le règne de la bourgeoisie En outre tout critère légal de distinction ayant disparu entre les citoyens désormais égaux, reste seulement le discriminant de fait qu'est la différence de fortune. Fondement de la société nouvelle, la richesse est considérée comme le reflet d'autres valeurs. [...]
[...] Une monarchie inspirée de l'exemple anglais de 1688 est envisageable. Mais il faut que le compromis soit accepté sincèrement de part et d'autre. Or, entre 1789 et 1814, les Français ont montré fort peu de dispositions au maniement de l'art du compromis. Conclusion La France en 1815 témoigne de profondes mutations ainsi que des permanences fortement ancrées, même si elles appartiennent à la modernité, comme c'est le cas par exemple pour la fortune comme nouveau discriminant social. Il est évident que les vingt cinq années qui viennent de s'écouler depuis l'effondrement de l'Ancien Régime sont insuffisantes pour reconstruire un nouvel édifice qui répondent aux atteintes de l'humanité. [...]
[...] Trois tentatives différentes ont échoué : limitée par les droits historiques du Roi, elle s'est révélée la plus forte, et le peuple a détruit la monarchie en 1792 ; limitée par le seul droit naturel, elle s'est brisée sur la dictature d'une minorité, où la liberté fait naufrage, durant la terreur de 1793 à 1794 ; limitée par un équilibre de plus en plus complexe de pouvoirs fractionnés, elle s'est révélée impraticable et s'est évanouie devant le sabre d'un général victorieux en 1799. Il est clair que, comme l'écrivait Guizot, si la révolution a bien fait naître une nouvelle société le pouvoir ne peut ignorer-, elle s'est révélée incapable de mettre au point un nouveau gouvernement. Les Bourbons restaurés ont donc le champ libre, pour peu qu'ils admettent, avec l'Eglise, que l'Ancien Régime est mort en 1789. [...]
[...] Nous étudierons ainsi les bases sur lesquelles on peut supposer que la vie du pays s'organisera au seuil du long siècle à venir. En 1815, la France se trouve dans un contexte porteur de difficultés, et malgré la fulgurante épopée des Cent-Jours, sans doute mythifiée par l'historiographie et certains acquis incontestables des précédentes décennies, cette année-là ne manque pas d'être marquée par une évolution conservatrice, qui enrichit de son présent proche choisit de se nourrir du passé, sans doute pour se protéger face aux incertitudes de la nouveauté. [...]
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