La monarchie constitutionnelle a d'abord été acceptée parce que, après une vingtaine d'années de guerre, elle apportait la paix à la France. Mais il n'y pas eu de retour à la société d'ancien type et la monarchie de 1814 n'est pas celle de 1788. Sous la monarchie constitutionnelle, la recomposition des groupes sociaux engagée dès avant la Révolution se poursuit et impose la conservation sinon totale au moins partielle des acquis de 1789. Mais, pour être durable, quelle forme doit prendre le compromis entre « les deux France » ? Quel degré de libéralisme et quels acquis de la Révolution la monarchie nouvelle est-elle prête à retenir ?
[...] La tentative de coup de force de Charles X entraîne sa chute, mais le nouveau régime, la Monarchie de Juillet, est contesté. A partir de 1835, dans le cadre d'une monarchie consolidée, la France fait l'apprentissage d'un régime parlementaire, certes incomplet, mais l'étroitesse du pays légal le rend incapable de saisir les aspiration du pays réel I. La Restauration (1814-1830) A. De la première à la seconde Restauration 1. LA PREMIÈRE RESTAURATION. Les deux Restaurations des Bourbon (en avril 1814 puis en juillet 1815) ne sont pas le fruit de mouvements populaires monarchistes en France, mais la seule conséquence de la défaite de Napoléon face aux Alliés. [...]
[...] Barrot) sont attentifs à maintenir l'alliance avec le mouvement populaire contre les visées contre-révolutionnaires. [Ils sont aussi ouverts aux appels des mouvements nationaux étrangers qui réclament l'appui de la France.] L'échec du gouvernement de Laffitte (novembre 1832-mars 1833), dépourvu de majorité parlementaire, ouvre la voie au second courant : le parti de la résistance (Guizot, Casimir Périer, duc de Broglie . Pour ses membres, soutenus par la grande bourgeoisie et reprenant le programme de l'ancienne opposition libérale, les journées de juillet ne sont pas une révolution mais une réponse au coup d'Etat qu'étaient les ordonnances de Charles X ou, pour reprendre les termes de Guizot, la révolution légale, dans son principe, a été en quelque sorte une révolution conservatrice Après avoir assuré la garantie d'un gouvernement constitutionnel il convient de rétablir l'ordre, de mettre un terme à l'agitation sociale et d'écarter toute velléité d'intervention extérieure. [...]
[...] Espoir déçu : moins de 180 ministériels sont élus face à 75 élus ayant rompu avec la majorité, la défection et 170 libéraux. Ceux-ci, animés par une nouvelle génération de leaders, ont bénéficié de l'action de sociétés secrètes, notamment de la société Aide-toi, le ciel t'aidera Mis en échec, Villèle présente sa démission(janvier 1828). Celle-ci, tout comme les dissolutions de 1824 et 1827 en vue de renforcer la majorité à la Chambre des Députés, est révélatrice de l'acclimatation progressive des règles parlementaires auprès des ultras eux-mêmes. [...]
[...] Agitant la menace insurrectionnelle, bénéficiant du nouveau système électoral mais également de la naissance posthume du duc de Bordeaux, l'enfant du miracle les ultras et les constitutionnels les plus conservateurs l'emportent aux élections de novembre 1820. Dans la nouvelle chambre on compte seulement une trentaine de libéraux et une cinquantaine de constitutionnels sur 430 députés. L'entrée de deux chefs ultras, Corbière et Villèle, oriente vers la droite le gouvernement de Richelieu qui, critiqué par le comte d'Artois, finit par se retirer en décembre 1821. Villèle, qui conserve les Finances, dirige le nouveau gouvernement, le plus long du régime. [...]
[...] Ils étaient perçus comme les héritiers de la Révolution et de l'Empire. La Charte ne représente pour eux qu'un point de départ. Ils rejettent l'Ancien Régime. Croyant en la Raison et la Liberté, ils pensent que les Lumières peuvent changer l'homme. Ils réclament l'élargissement du pays légal et l'extension des libertés. Mais leur groupe recouvrait tout un éventail de préférences politiques. Nombre d'entre eux avaient acheté des biens nationaux, étaient anticléricaux et, après la ruée des ultras sur les emplois libérés après Waterloo, craignaient pour les acquis de 1789. [...]
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