En 1870, deux Républiques ont déjà été tentées, une en 1791 et l'autre en 1848. Dans ces deux cas, ce sont les Bonapartistes qui se sont vite emparé du pouvoir, la République ne pouvant assurer la stabilité du régime. Aussi, en 1870, lorsque la mise en place d'un nouveau régime est attendue après la défaite de Napoléon à Sedan, personne n'imagine que la République, proclamée le 4 septembre, va s'imposer, et les français sont peu nombreux à être pour un tel régime. Cependant, en 1914, à la veille de la Première Guerre mondiale, les français semble majoritairement convertis et la République stable. Il y a donc une évolution entre 1870 et 1914. On peut alors se demander comment et quand les français ont-ils adhérer à la République? Quelles ont été les différentes étapes ? Quels ont été les outils mis en place par les républicains pour encourager les français à la République ? Des forces opposantes ont-elles retardé cette adhésion ?
Nous examinerons l'évolution de la mentalité des français vis-à-vis de la République, d'abord pendant la période de 1870 à 1879 dans la quelle les français sont peu attachés au régime installé, puis entre 1879 et 1899 lorsque le sentiment républicain progresse mais une période de crises retarde l'adhésion des français à la République ; et finalement pendant la Belle Epoque, à partir de 1900 jusqu'à la veille de la Première guerre mondiale en 1914, période de l'apogée du modèle républicain auquel se sont attachés la majorité des français.
[...] Cependant, l'adhésion des Français n'est pas pour autant encore totale. Les nombreuses oppositions décréditent le régime ce qui se traduit par le développement de l'antiparlementarisme, retardant l'adhésion des Français à la république. La plus grande crise, l'affaire Dreyfus, a des conséquences qui vont influer sur l'adhésion des Français à la République pendant la Belle Époque. La Belle Époque est la période d'apogée du modèle républicain, la période d'enracinement de la république, de consolidation du régime après l'affaire Dreyfus. En effet, malgré les réticences de monarchistes et d'une partie des ouvriers exprimée par l'action révolutionnaire de la CGT, alors contrôlée par les anarchistes, le régime est accepté par une grande majorité des Français. [...]
[...] Or la société française est majoritairement composée de classes moyennes rurales ou urbaines qui ont émergé suite à la seconde révolution industrielle, avec une volonté nette de se démarquer des classes ouvrières aussi bien dans les pratiques culturelles et quotidiennes que dans les aspirations politiques. Elles constituent la nouvelle couche sociale annoncée par Gambetta en 1872 : largement pénétrées par les valeurs républicaines elles seront un des soutiens majeurs de la IIIe république. L'adhésion de ces classes à la république radicale est un des facteurs essentiels de la consolidation du régime. De plus, l'affaire Dreyfus a fait émerger un groupe : celui des intellectuels qui rassemble universitaires, écrivains, scientifiques. [...]
[...] Avec la conjoncture défavorable des années 1880-1895, la croissance ralentit et le chômage augmente. Des faillites d'entreprise ou de banques, comme l'Union générale en 1882, surviennent. Les difficultés engendrent un mécontentement social surtout de la part des ouvriers et de la petite bourgeoisie touchés par ce ralentissement de l'économie. Ainsi, la crise économique déborde rapidement en crise politique et sociale. Le régime politique est fortement décrédité. Face à ces difficultés, le parlement apparaît faible, incapable d'agir. De nombreux scandales éclatent. [...]
[...] Selon lui, ces couches sociales qui ont émergé soutiennent la République. Deux ans plus tard, à Auxerre, il précise sa pensée : ce sont ces nouvelles couches sociales qui font la démocratie ils choisiraient la République parce que démocratie et république sont associé comme cause et effet Les républicains conquièrent ainsi progressivement la petite et la moyenne paysannerie. Ils ont aussi l'appui de la bourgeoisie libérale de la banque, des affaires, de l'industrie, persuadée que seul le régime républicain est capable d'assurer la stabilité nécessaire à la prospérité économique. [...]
[...] Cela se traduit par des symboles de la république représentés sur les cahiers scolaires, une colonisation décrite comme propageant la connaissance, on apprend par cœur la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, on apprend les départements français pour que les enfants aient une perception du territoire national, sur les cartes de France, un voile noir recouvre les régions amputées pour montrer une France endeuillée. Le tour de France de deux enfants de G. Bruno, livre de lecture avec des leçons de morale implicites, est représentatif de cette volonté d'encourager les Français à la République. Jules Ferry insiste sur la neutralité de l'école. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture