Définir la qualité de Français libre est facile sur le plan juridique, puisque l'ordonnance ministérielle du 29 juillet 1953 stipule que sont Français libres, tous ceux qui ont appartenu aux forces armées de la France Libre ou à sa marine marchande entre le 18 juin 1940 et le 31 juillet 1943, ainsi que ceux qui se sont évadés des territoires occupés avant le 8 novembre 1942 pour rejoindre la France libre, et les agents de renseignements et d'actions ayant intégré avant 1943 un réseau lié au comité national. La France Libre disposant d'un gouvernement, d'une administration, d'une force armée et de représentations diplomatiques, ceux qui la constituaient possédaient en quelque sorte une nouvelle nationalité de fait, celle de Français libre. Le Vice-amiral Emile Chaline estimait ainsi que possédaient la nationalité de Français libres, ceux qui avait répondu à l'appel du 18 juin, et par là fait acte d'allégeance au Général de Gaulle. Cette vision de Français libres unis entre eux par l'allégeance à l'homme du 18 juin fut reprise après la guerre, au point que certains historiens désignaient la France Libre sous le surnom de «Légion de Gaulle». Cette thèse qui explique l'unité entre Français libres par le ralliement à un homme, ne permet pas de prendre en compte, le possible rôle d'autres facteurs notamment sur le plan social et géographique dans la formation de la France Libre.
[...] Ces jeunes issus des classes aisées sont également les plus instruits, comme le prouve ce tableau qui montre que 51% des français libres ont le bac, alors qu'en 1939 à peine d'une classe d'age l'obtenait des français libres ont même intégré une université ou une grande école. Du fait de ce haut niveau d'instruction, on peut supposer qu'ils sont moins perméables à la propagande vichyste, ce que confirment les chiffres, selon lesquels seuls des membres de la LVF étaient des lycéens ou des étudiants. Enfin parmi ces classes aisées se trouvaient un grand nombre de membres de la noblesse et de la haute bourgeoisie chez qui le sentiment patriotique était fortement ancré. [...]
[...] Les territoires français qui donnèrent le moins de français libres furent l'Indochine, la Réunion et Djibouti, ce qui s'explique par l'éloignement géographique, le contrôle relativement efficace de Vichy sur ces territoires, et en ce qui concerne l'Indochine, une occupation des forces japonaises impitoyable face à toutes tentative de résistance. L'apport de l'empire concerne également les soldats coloniaux, c'est-à-dire les soldats originaires des colonies qui ne possèdent pas la nationalité française, mais servent dans l'armée française, les plus célèbres étant les tirailleurs sénégalais. [...]
[...] C'est pourquoi notre problématique sera : Les français libres constituent-t-ils un ensemble homogène sur les plans géographiques, sociaux et politiques ? Nous traiterons tout d'abord de l'origine géographique des français libres, puis nous essayerons de les définir sociologiquement, et enfin nous nous pencherons sur leurs orientations politiques Des horizons très divers Les étrangers dans la France Libre De façon très paradoxale, alors que son objectif majeur, est la libération du territoire national, la France Libre compte dans ses rangs de nombreux étrangers, principalement des combattants, au point que l'historien Jean-François Muracciole qualifie la France Libre de Tour de Babel militaire. [...]
[...] En fait la représentation des classes moyennes au sein de la France Libre est principalement due au fort pourcentage de militaires et de policiers qui représente plus du tiers de l'effectif. Cette forte proportion de militaires dans les effectifs des français libres par 5 rapport à la résistance intérieure où en Ille-et-Villaine ils ne représentent que 10% des effectifs peut s'expliquer par leur désir de continuer la lutte sous une forme conventionnelle, et non de pratiquer l'action clandestine à laquelle ils n'ont pas été préparés Des élites très présentes Avec 14% d'engagés ayant le niveau d'un cadre supérieure et respectivement 37% et 23% de lycéens et d'étudiants, à une époque où une grande partie de la population s'arrêtait après le secondaire, le recrutement des français libres présente indéniablement un caractère très élitiste. [...]
[...] Ceux-ci sont relativement méconnus, principalement à cause du peu d'œuvres de fictions relatives à leur histoire, et de l'intérêt très récent porté par les universitaires à ce sujet, comparativement à l'étude de Vichy et de la Résistance Intérieure. Alors que les français d'aujourd'hui ont une idée relativement précise des divers courants dans lesquels évoluèrent les résistants métropolitains, de leurs motivations et de leurs modes d'actions, ils ne parviennent qu'à se faire un portrait très flou des français libres. Définir la qualité de français libre est facile sur le plan juridique, puisque l'ordonnance ministérielle du 29 juillet 1953 stipule que sont français libres, tous ceux qui ont appartenu aux forces armées de la France Libre ou à sa marine marchande entre le 18 juin 1940 et le 31 juillet 1943, ainsi que ceux qui se sont évadés des territoires occupés avant le 8 novembre 1942 pour rejoindre la France libre, et les agents de renseignements et d'actions ayant intégré avant 1943 un réseau lié au comité national. [...]
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