« Au nom du Peuple français, l'Assemblée nationale a adopté, et, conformément à l'article 6 du décret du 28 octobre 1848, le président de l'Assemblée nationale promulgue la Constitution (dont la teneur suit) » ainsi le 4 novembre 1848 la Seconde République débute après une brève succession d'évènements : la campagne des banquets, les journées de février, l'élection de l'assemblée constituante au suffrage universel masculin, les journées insurrectionnelles de Juin.
Rentrent dans l'histoire par la même occasion de grands noms de républicains : Ledru-Rollin, Blanc, Lamartine, … Une élite politique porte donc les revendications libérales et républicaines de la Nation. Pourtant Tocqueville dit dans ses Souvenirs : « Voilà donc la monarchie de juillet tombée sans lutte, en présence plutôt que sous le coup des vainqueurs, aussi étonnés de leur victoire que les vaincus de leurs revers ».
On peut dès lors se demander s'il existe une réelle ferveur républicaine dans la France de 1848. Est-ce vraiment le peuple qui appelle de ses vœux une Seconde République ? Les Français étaient-ils républicains en 1848 ?
[...] Certes avec des intérêts divergents : les légitimistes voient ainsi disparaître les Orléans du pouvoir, l'opposition dynastique espère reconquérir le pouvoir local. L'historien Philippe Vigier appelle cela l'illusion lyrique le temps où les Français, quelles que soient leur position sociale et leurs options politiques, semblent adhérer avec enthousiasme à un régime qui ne possédait, la veille encore, qu'un petit nombre de partisans convaincus Cette unité devient effective quand le mot fraternité vient rejoindre ceux d'égalité et de liberté dans les premiers mois de la République. [...]
[...] Les journées de Juin 1848 marquent la fin de l'uni républicaine Cette unité se brise définitivement avec la crise politique du printemps. Le 15 mai 1848 les chefs républicains (Blanqui, Barbés, Raspail) envahissent l'assemblée et proclament un nouveau gouvernement provisoire. Cette tentative est un échec : ils sont défaits et emprisonnés. Dès lors, le 23 juin 1848, la droite de l'assemblée emmenée par Falloux décrète la fin des ateliers nationaux : l'Etat met un terme à la transcription dans la réalité du droit au travail. [...]
[...] On ne peut donc pas dire qu'il y ait un mouvement profond d'opinion républicain. Le National ne compte alors que 3000 abonnés et voici les paroles d'un royaliste : Je ne comprends pas comment une révolution a pu être faite par un journal ayant 3000 abonnés Au départ les Français, pas forcément républicains, semblent juste désireux de donner une leçon à Guizot qui a érigé la corruption en système politique. Cette république s'établit donc presque par surprise dans une sorte de confusion joyeuse au terme d'une révolution que personne n'avait voulue mais dans laquelle beaucoup placent dès lors de grands espoirs. [...]
[...] Soutenu par ces derniers qui le pensent aisé à manipuler, Louis-Napoléon Bonaparte obtient des suffrages. Le parti de l'ordre est ainsi porté au pouvoir. Le gouvernement formé ne contient d'ailleurs plus de véritables républicains, Barrot (orléaniste) et Falloux (légitimiste) en étant les deux hommes forts L'instauration de la Seconde République marque pourtant une étape importante dans la culture républicaine et l'alphabétisation politique (Agulhon). Bibliographie De Baecque (François) et Melonio (Françoise), Lumières et liberté, les dix- huitièmes et dix-neuvièmes siècles, coll. [...]
[...] Cavaignac, nouvel homme fort du régime, a pour mission de remettre en place une sorte de démocratie limitée dont le peuple serait, de fait, à nouveau exclu. La Constitution de novembre 1848 La Constitution est adoptée le 4 novembre par 739 voix contre 30. L'élection du chef de l'Etat se fait au suffrage universel masculin, ce à quoi bon nombre de républicains sont opposés, encore très attachés à la collégialité de l'exécutif. Ils y voient un danger de créer un monarque républicain et tentent de faire écarter cette proposition (amendement de Jules Grévy qui veut un président élu par l'assemblée donc dépendant d'elle). [...]
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