La phrase ironique ' Que la République était belle sous l'Empire ' sied bien à décrire la crise de confiance des Français pour leur démocratie entre le 6 février 1934 et le 13 mai 1958. La multiplicité des crises et des blocages politiques exaspèrent les Français. Aussi apparaît une aspiration profonde des Français qui s'exprime de manières différentes. Au bout du compte c'est à une crise des institutions plus qu'à une crise des idéaux démocratiques que les français ont dû faire face
[...] Les deux grandes crises majeures sont celles du 6 fév 1934 et du 13 mai 1958. Les circonstances sont totalement différentes mais les ressorts de ces crises sont similaires. Le 6 fév 1934 est une réaction contre la corruption du régime, l'instabilité gouvernementale, le parlementarisme, le tout étant exacerbé par la crise économique. Le 13 mai 1958 est, en dehors de son déclencheur qui est la guerre d'Algérie et la prise du pouvoir à Alger par les militaires, une crise qui procède également de l'incapacité des politiques à résoudre les crises de la IVème République : parlementarisme excessif, Etat faible et instabilité en sont les maux principaux. [...]
[...] Toutefois les valeurs démocratiques n'ont pas été discréditées pour autant au cours de ces crises. La preuve en est l'échec de Vichy dont la côte de sympathie s'effrite en même temps que se durcit la pratique policière du pouvoir. Les Français ont été profondément marqués par soixante dix ans de République et de libertés publiques. De même la IVème République a confirmé cette aspiration à une autre démocratie peut-être plus démocratique encore. C'est d'abord le vote des femmes en 1945 sous le gouvernement provisoire. [...]
[...] Elle visait à instituer un parlementarisme rationalisé, c'est-à-dire avec des majorités stables. Là encore même si la constitution fut pervertie dans la pratique, notamment par Paul Ramadier qui soumit le premier son gouvernement à la confiance des députés, elle témoigne d'une prise de conscience des écueils du régime parlementaire passé. Il faut aussi noter des exercices du pouvoir plus fermes comme le gouvernement Blum ou le second gouvernement Daladier en 1938. La pratique des décrets-lois vise justement à contourner une réforme constitutionnelle toujours plus vitale. [...]
[...] C'est d'elles que procède en partie la crise du 6 fév 1934. Le PSF du colonel de la Rocque rassemblera jusqu'à membres en 1938. De même à l'extrême gauche les communistes jouent un rôle similaire subversif qui entame l'appui populaire au régime. Le poujadisme dans les années 50 jouera le même rôle alors que le régime semble épuisé par une guerre d'Algérie qui n'en finit pas. En crise et attaquée, la démocratie nécessite de plus en plus une réforme de son fonctionnement et aspire à un renouveau. [...]
[...] La crise institutionnelle a été patente durant toute la période (1934- 1958). L'inadéquation entre la Constitution et l'organisation des partis met en échec la tentative de parlementarisme rationalisé sous la IVème République qui n'a pu résister à la guerre froide et à la " droitisation " de la vie politique française. Enfin le mode de gouvernement est inadapté aux nouveaux enjeux et défis d'un monde qui n'a plus rien à voir avec celui d'avant 1914. La composition de la société française a changé et l'urbanisation bouleverse les modes de vies. [...]
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