Le premier conflit mondial a provoqué une destruction radicale de l'ordre monétaire mondial antérieur, qui a notamment touché le franc. Le franc, qui était stable depuis plus d'un siècle, c'est-à-dire depuis la naissance du franc Germinal, crée par Napoléon Premier en 1803, est devenu une monnaie fondante. Poincaré fut appelé à la présidence du Conseil en 1922 pour rétablir la situation. Ce retour aux affaires fut une réussite sur le plan monétaire, mais de courte durée, puisque le franc replongea, devant un Cartel des Gauches impuissant en 1924 et 1925. De 1926 à 1929, Poincaré reviendra à la Présidence du Conseil une dernière fois, le temps de stabiliser de droit le franc, le 25 juin 1928. Nous allons étudier les efforts qui ont été fournis pour en terminer avec les conséquences désastreuses de la dette, pour finalement aboutir à un nouveau système monétaire
[...] Quelle valeur pour le franc ? Les mesures d'urgence adoptées par le gouvernement Poincaré ont eu un effet plus que positif sur le cours du franc. On a vu que la Banque de France est obligée d'intervenir sur le marché des changes fin 1926 pour éviter cette fois que le franc ne s'apprécie trop. Elle intervient à un cours de 120 francs pour une livre sterling. Son gouverneur Moreau entre alors dans une rude bataille contre les spéculateurs, mais aussi pour convaincre Poincaré de stabiliser officiellement le franc à cette valeur. [...]
[...] Les revalorisateurs veulent: "raccompagner la livre à la frontière". L'Etat doit donc laisser se poursuivre la ré appréciation du franc amorcée depuis le retour de Poincaré au pouvoir (cf. annexe II) et ne pas lâcher sur les réparations. Les stabilisateurs Ceux-ci répondent aux arguments d'ordre politique des revalorisateurs par des vérités économiques. En effet, pour eux, le retour au passé est irréalisable. Le franc germinal est mort. La revalorisation du franc demanderait du temps et entraînerait un surcroît de spéculation comme c'était le cas à la fin 1926. [...]
[...] de Wendel, représentants du clan des revalorisateurs, ne veulent pas qu'une dépréciation du franc se traduise par un discrédit de la France et entraîne le pays dans la même spirale inflationniste que l'Allemagne. L'inflation fait peur. Elle est vue comme un creusement du déficit budgétaire et une multiplication des billets en circulation. On se trouve donc dans une analyse quantitativiste du rôle de la monnaie, analyse amorcée par J.Bodin au XVIe et modélisée par l'économiste Irving Fisher dans la célèbre équation MV=PT, où M est la quantité de monnaie, V sa vitesse de circulation, P le niveau général des prix et T le volume des transactions. [...]
[...] Ce cas démontre, une fois de plus, l'importance qui était accordée à ces paiements. Et la conséquence de la pratique de ces gouvernements est un maintien et une accélération de l'inflation. En effet, la pénurie de la consommation a provoqué un surcroît d'épargne pendant la guerre. A la sortie du conflit, le déséquilibre entre l'offre et la demande augmente le phénomène. Les produits les plus courants, encore rares, sont chers, d'autant plus que la nécessité est grande. Pendant la seule année 1919, la circulation fiduciaire a augmenté de 25,5 milliards. [...]
[...] A partir des années 1870, la production d'argent explose, son prix s'écroule donc. Selon la loi de Gresham, la mauvaise monnaie chasse la bonne. L'argent se répand donc, et l'or se fait de plus en plus rare. En 1871, le IIe Reich et Bismarck adoptent l'étalon-or et abandonnent l'étalon- argent. Peu à peu l'argent se démonétise. La Banque de France suit le pas en privilégiant le métal jaune. En 1873, le pays assure la libre convertibilité du franc en or, la monnaie étant définie par son poids en métal jaune. [...]
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