De l'avènement de Waldeck-Rousseau en 1899 à la chute de Combes en janvier 1905, s'inscrit une période originale de l'histoire de la vie politique sous la Troisième République. Le paysage politique français change et l'on voit apparaître les premiers partis au sens moderne du terme : intermédiaires entre les individus et les institutions, ils sélectionnent des candidats, proposent des programmes, formulent des options et inscrivent les solutions techniques dans des perspectives d'ensemble et des philosophies globales. Avant cette organisation de véritables partis, il n'existait guère que des comités locaux, souvent éphémères, sans coordination, qui surgissaient dans chaque circonscription à l'approche des élections et disparaissaient au lendemain même de la consultation électorale. Même s'ils tendent à se perpétuer par la suite, ils constituent des groupes parlementaires hétérogènes où l'on peut néanmoins distinguer approximativement différentes tendances politiques: l'extrême gauche socialiste, les radicaux, les opportunistes, le centre gauche, puis les forces de droite. A noter que depuis l'Affaire Dreyfus, seule la gauche est considérée comme « républicaine », les droites traditionnelles (orléanistes, légitimistes et bonapartistes) rejetées dans l'opposition et souvent contre le principe des partis. Ainsi, seuls les partis dits « républicains » se fédèrent autour de 1900.
Pourquoi les années 1900 sont-elles propices à l'organisation des partis « républicains » ? Qu'est-ce qui caractérise cette formation et quelles en sont les conséquences ?
[...] Qu'est-ce qui caractérise cette formation et quelles en sont les conséquences ? Entre causes politiques ou idéologiques, le multipartisme républicain apparaît et dans toute son ambiguïté, influençant la vie politique française à court, moyen et long terme. Aux origines de la formation des partis se trouvent divers facteurs qui touchent à tous les domaines de la vie française sous la troisième République. En tout premier lieu, la fin du XXe siècle est marquée par l'Affaire Dreyfus qui scinde la France en deux groupes : dreyfusards et anti- dreyfusards. [...]
[...] La formation de ce parti découle directement de l'obligation des Waldeckistes à se définir face à la constitution du parti radical. En octobre 1901, c'est un rassemblement peu structuré de personnes attachées à la République parlementaire, à la laïcité, dont les deux présidents sont Carnot et Magnin. Le parti est constitué d'hommes de premier plan, souvent d'anciens ministres et est appuyé des milieux d'affaires. Autre parti républicain la Fédération républicaine, formée en novembre 1903 par Eugène Motte réunit les progressistes qui s'étaient opposés lors de l'Affaire Dreyfus à la Défense républicaine. [...]
[...] Certains par exemple refusent dans les premiers temps l'adjectif républicain. Si le parti est parfois appelé parti socialiste unifié des indépendants demeurent comme Millerand, Briand ou Viviani. Plusieurs courants de pensée persistent. De la même manière, si les partis ne sont pas unis, le Bloc des gauches qui se met en place ne semble pas non plus regrouper tous les partis qui se réclament de la République : en effet la Fédération républicaine, composée de républicains libéraux va être la principale force d'opposition parlementaire au temps du Bloc et durant les années suivantes. [...]
[...] Ce sont deux partis qui se forment alors en 1902 du fait de l'opposition interne à propos du cas Millerand Le premier parti, le Parti Socialiste de France est constitué des socialistes révolutionnaires blanquistes et guesdistes, dont le leader est Michel Vaillant. Parti de militants plus que d'élus, c'est un parti centralisé opposé à l'État bourgeois. Le second parti est celui de Jaurès et Briand: réformistes et socialistes indépendants forment le Parti Socialiste Français sur la base des fédérations départementales. Il définit son programme à Tours en mars 1902. Parti d'élus plus que de militants, il est soutenu par la Petite République. [...]
[...] Son programme se base sur une action sociale réformatrice, l'organisation et l'éducation du prolétariat, les luttes électorales et syndicales. À côté de ces deux principaux partis se créent des partis moins influents à long terme : l'Alliance républicaine démocratique d'abord, formée d'anciens progressistes qui ont suivi Waldeck-Rousseau et ont choisi d'être dreyfusards (Poincaré par exemple). Le parti naît du groupe parlementaire de l'Union démocratique en mai 1901. Parti de l'équilibre, ni révolution, ni réaction anticlérical, anticollectiviste et antinationaliste, le parti est soutenu par des journaux très puissants comme le Matin et est une fédération souple de comités. [...]
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