Une phrase célèbre résume à elle seule la situation de l'Italie à l'issue de l'unification :« Nous avons fait l'Italie, maintenant nous devons faire les Italiens… Et pour faire l'Italie avant les Italiens, il ne faut pas être pressé ». Prononcée par Massimo d'Azeglio, l'un des acteurs les plus importants du Risorgimento, elle met en évidence deux problèmes majeurs : tout d'abord, le fait qu'en Italie, l'État s'est constitué bien avant la Nation et qu'il s'agit maintenant de faire en sorte que les Italiens se reconnaissent dans ce nouvel État.
Ensuite, la citation révèle un certain paradoxe : les tenants du Risorgimento sont d'avis qu'il existe bel et bien une nation italienne ; or il n'y a aucune nation italienne en 1870. Il convient donc de se demander en quoi l'unification politique de l'Italie a contribué à la naissance et à l'émergence d'une nation. Cette construction d'une identité nationale ne présente-t-elle pas aussi des lacunes et des limites ?
[...] Cela est renforcé par les Etats du centre et ceux du sud qui encouragent la résistance à l'unification nationale. Cette position s'oppose à la fois à la reconnaissance de la légitimité de l'Etat qu'au processus de construction de l'identité nationale. Donc, le catholicisme n'entre ni dans le processus de construction de la nation ni dans celui de construction de l'identité nationale ni dans celui de construction de l'Etat. Cette situation anachronique et caduque, puisque les mentalités ont évolué et que les catholiques eux-mêmes souhaitent faire partie intégrante de cette nation (ex. [...]
[...] Par exemple, les Italiens sont certes catholiques pour ce qui concerne la référence à une matrice religieuse mais ce sentiment n'a pas été décisif dans la construction de l'identité nationale italienne comme cela a été le cas en Pologne ou en Irlande. L'Italie serait victime et prisonnière de son archaïsme politique, objet du pouvoir politique. De fait, le plus important semble être le partage des bénéfices offerts par le pouvoir sans intégration politique des masses qui n'ont par conséquent aucun attachement à l'identité nationale. [...]
[...] Ce sont vecteurs importants d'imprégnation de l'idée de nation et du sentiment national aux masses afin que les futures générations soient porteuses d'une âme italienne. L'école promeut les valeurs de la République en les inculquant aux enfants grâce notamment à sa démocratisation de l'enseignement. Par exemple, la loi Coppino en 1876 instaure l'instruction obligatoire, laïque et gratuite pour tous les enfants de 6 à 9 ans ce qui permet à une majeure partie des enfants d'accéder au savoir. Mais il faut noter qu'elle n'est que partiellement adoptée du fait de l'opposition de l'Eglise catholique. [...]
[...] Et la même année, Broglio lance un vaste programme scolaire afin de favoriser et rendre plus universelle dans toutes les classes du peuple la diffusion de la bonne langue et de la bonne prononciation On consacre donc un pèlerinage à la langue de Dante. Les monuments jouent également un rôle important, monuments qui auto- représentent la nation par la construction d'édifices nationaux. On note par exemple des monuments à la gloire de Victor-Emmanuel II qui devient le centre de la ville et entre 1861 et le début du 20e siècle, plus de 40 monuments sont construits, principalement à Rome. En ce qui concerne les héros du Risorgimento, ils font l'objet d'un véritable culte. [...]
[...] Cela les empêche donc de participer à la construction nationale mais surtout, cela les rend sujets au clientélisme c'est-à-dire à une relation intéressée entre citoyens et politiques. Cette attitude sera renforcée par le fait que les classes dirigeantes n'intègrent pas les masses dans la vie politique et on note un écart, un fossé entre le pays légal qui désigne la classe politique qui représente environ de la population italienne seulement et le pays réel qui désigne le peuple italien qui se sent tenu à l'écart, exclu. [...]
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