Les diagonales périphériques sont aussi bien au nord qu'au sud et revêtent de multiples visages : dépendance, domination, manque d'accessibilité, désorganisation, violence...
Ces espaces, avec de faibles densités de population, ne sont pas des espaces oubliés, mais suscitent à la fois des convoitises et des efforts de développement (par le biais d'intégration régionale par exemple) (...)
[...] Elle est synonyme de richesse à l'époque colonial, grâce à ses métaux précieux, mais au milieu du XVIIIème siècle elle est reléguée durablement. Zones frontalières tampons Les zones frontalières, encore peu dynamiques, peu accessibles, éloignée des centres du pouvoir, sont des terrains privilégiés de l'expansion des activités illicites (exemple : la région frontalière amazonienne). Elles ont longtemps été perçue comme des zones à militariser pour éviter l'expansionnisme du voisin. Mais peu à peu, les gouvernements se représentent ces zones comme des espaces aux potentialités importantes dans une perspective de coopération entre pays. (exemple : le programme d'équipements transfrontaliers du Pérou). [...]
[...] Il y a opposition entre les tentatives pour protéger ces zones et les logiques concurrentielles visant l'exploitation de ces espaces stratégiques au niveau géopolitique et commercial. I Les différentes échelles de la périphérie en Amérique Des périphéries aux caractéristiques multiples Centralités et périphéries à l'échelle du continent américain Traditionnellement, le rapport centre/périphérie a expliqué les relations entre les EU et le reste du monde. Mais ce rapport s'est complexifié au niveau géopolitique et économique avec : - Le basculement à gauche du Venezuela (1998), Brésil (2002), Argentine (2003), Uruguay (2004), Bolivie (2005), Chili(2006) : il y a une volonté politique d'émancipation idéologique et commerciale vis-à-vis de la puissance dominante. [...]
[...] - Au sud, on parle plus de périphéries repoussoirs (bidonvilles, favelas au Brésil, ciudades perdidas au Mexique ) marquées par l'illégalité, la violence, le sous-équipement (avec l'absence de services de bases : collecte des déchets, eau potable, transports en commun), la pauvreté. Les fronts agricoles : périphéries intégrées ? Le développement des axes de communication et de transports contribue à l'aménagement de ces vastes territoires ruraux et forestiers. Les fronts pionniers les plus importants se situent en Amazonie. Ainsi, au Brésil : l'aménagement intérieur s'est d'abord effectué selon une logique de fronts pionniers, privilégiant les cultures d'exportation. Puis la colonisation de terres nouvelles a permis d'offrir des terres aux paysans qui en manquaient et donc d'éviter la réforme agraire. [...]
[...] De même, il ne faut pas croire que les littoraux sont les lieux de l'urbanisation et d'une économie florissante : c'est plutôt l'inverse dans les pays pré-colombiens : il y a de nombreux vides dans le peuplement du littoral d'Amérique Latine : - en Guyane car le milieu est jugé hostile et mis à l'écart des grands mouvements de colonisation - au Sud de Buenos Aires, au nord de Montevideo - sur la côte mexicaine Mais il y a une tendance à l'aménagement durable de ces espaces (Brasilia à partir de 1956). L'immensité comme ressource Les pionniers ont été attirés par l'immensité des terres à conquérir. Cela a donné lieu au sud aux haciendas ou propriétés latifundiaires. Cette immensité est devenue une ressource, perçue comme un recours presque inépuisable, un moyen de gérer les crises. Cependant, l'immensité américaine reste un moyen de différencier les espaces et de rendre compte de l'inégale maîtrise des territoires. [...]
[...] Mais il y a un frein depuis les années 1990 suite aux crises économique et financières. La question environnementale est également traitée au niveau du continent avec l'ALENA, et dans une moindre mesure le Mercosur mais ce dernier a très peu d'impacts (du fait de sa législation peu répressive). Dégradations environnementales - La déforestation est le problème majeur en Amérique Latine : 5.8 millions d'hectares sont défrichés par an, l'Amazonie étant défrichée à 8-10% de sa surface, ce qui réduit la biodiversité,. [...]
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