L'Asie ici traitée comprend deux ensembles : Asie du Sud ou Asie méridionale, l'Inde et monde indien ; et Asie orientale (Chine, Japon, Corée et Asie du Sud-Est).
Elle ne se confond donc pas avec le continent asiatique, ni avec l'Orient, ni avec l'Extrême-Orient. Les différentes appellations montrent d'emblée qu'il existe plusieurs approches de cet espace (...)
[...] Cet espace pour Hegel (1770-1831) est l'«outre-asie» tandis que le géographe Jules Sion le dénommera Asie des moussons (1928). Cette appellation rompt avec une vision européocentrée mais elle introduit une optique déterministe en supposant qu'un type de climat induit un type de civi. La notion d'Extrême-Orient perd de sa coloration colonialiste et recouvre un domaine plus restreint après 2.Le triomphe du toponyme d'Asie orientale à la fin du 20éme siècle A la fin du 19e siècle et au début du 20e, l'Asie orientale définit l'ensemble formé par la Chine, la Corée et le Japon. [...]
[...] Il est donc paradoxal de voir, à la fin du 20e siècle, les dirigeants de Malaisie et du Singapour en appeler au Japon pour prendre la tête d'un nouvel asiatisme, rôle que les dirigeants japonais ont décliné. Les intellectuels chinois reprennent à leur tour le chemin de l'asiatisme tandis que la Russie prône plutôt l'Eurasisme c'est-à-dire l'inscription de la Russie en Eurasie 3.La nationalisation des toponymes Le Siam devient la Thaïlande en 1939 avec l'ambition de rassembler dans un même Etat les populations thaïs des pays voisins. [...]
[...] Le Japon se pare donc du nom de Pays du soleil levant, le nom de Pays d'Orient revenant plutôt à la Corée. La prononciation Nippon a une consonance plus frappante, plus virile, et elle est utilisée surtout par le Japon militariste d'avant 1945. Le terme de Nihon, plus doux, se répand en temps de paix, et surtout après la défaite de 5.Les pays voisins de la Chine La Chine ancienne désigne la Corée sous le nom de pays de l'est (Dongguo). Le nom de Corée provient du nom de la dynastie coréenne Koryô (935 1391). [...]
[...] Ceci aurait légitimé l'expansionnisme nippon du début du 20e siècle. Cette thèse trouve toutefois ses limites puisqu'elle ne permet pas d'expliquer l'émergence parallèle au Japon d'un asiatisme privilégiant la communauté asiatique d'intérêts face à la menace occidentale (mouvement de la fin 19e siècle, qui s'élabore dans toute l'Asie) 4.L'option socialiste ou non alignée Dès son origine en Asie, le socialisme est apparu comme une issue pour dépasser la dichotomie Orient-Occident. Au Japon ou en Chine, le socialisme des pionniers ne cherche absolument pas à copier le modèle occidental, mais bien au contraire. [...]
[...] Il nomme donc l'Occident sans nommer l'Orient. Il éclate celui-ci en de multiples civilisations comme si l'Orient n'avait jamais existé. La théorie du choc des civilisation combat en fait ce qu'elle feint d'ignorer : la mobilité des peuples 4.Une fracture imaginaire ? Le binôme Orient-Occident repose sur deux approches : l'une spatiale (un espace délimité) et l'autre notionnelle (un monde conçu). L'économiste Georges Corm (2005) dénonce le mythe de la fracture Orient-Occident, qui est selon lui imaginaire et qui ne fait qu'allumer de funestes passions, relancées par les évènements du 11 Septembre 2001 et l'invasion états- unienne de l'Irak 5.Sous les toponymes, des enjeux Délimiter et définir Orient-Occident n'est pas anodin. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture