Cette fête donnée en l'honneur des marins russes en 1893 à Toulon, puis à Paris a pu se concrétiser grâce aux contributions de tous les citoyens français, y compris à Verdun. Cette célébration scella les accords franco-russes qui se concrétisèrent par un pacte entre les deux pays.
L'alliance ratifiée le 27 décembre 1893 par Alexandre III et le 4 janvier 1894 par le gouvernement français sortit la France d'un isolement diplomatique qui commença dès sa défaite lors de la guerre de 1870. Cette alliance improbable entre un tsar antirépublicain et ″le pays de la révolution″ qui offrait l'immunité diplomatique aux révolutionnaires russes fut loin d'être simple, d'autant que ce point ne représentait qu'un des antagonismes entre les deux pays. Ce fut avec la nouvelle orientation de la politique allemande après le renvoi de Bismarck en mars 1890, selon les mots de Giers (ministre des Affaires étrangères russe), "que l'Allemagne poussa la Russie dans les bras de la France".
[...] En plus de l'aspect militaire, un banquet fut organisé le 26 octobre 1893, offert par les représentants de la littérature et de la presse russes, aux savants, littérateurs, artistes et journalistes français, dont le Président d'honneur fut Louis Pasteur8. Cette fête considérable donnée à la gloire de l'union de la France avec la Russie, ne put aboutir qu'avec les contributions des différentes communes et associations, Ibid p .75 Ibid. p A.M de Verdun, I 3 1e série 7 Pierre Milza, Op.cit. p Banquet franco-russe du 26 octobre 1893, discours prononcés par E. Melchior de Vogué de l'Académie Française, Tatistcheff, Souvorine, E. de Roberty, Bonnat de l'Institut, Emile Zola, Anatole Leroy-Beaulieu de l'Institut, Komaroff, R. Canivet, A. [...]
[...] Babillon, gérant du journal le Progrès de la Meuse. Ces souscriptions obtenues dans l'arrondissement de Verdun démontrent tout d'abord une participation importante des citoyens en général, de toutes les catégories socioprofessionnelles. A mettre en évidence également, la participation d'hommes d'Eglise comme le montrent les dons d'abbés, peut-être influencés par Monseigneur Jean-Pierre Pagis22 évêque de Verdun entre 1887 et 1901, qui fut plus que favorable à ‹‹l'idée du nécessaire ralliement des catholiques à la forme républicaine du régime à l'image du 21 A.M, I 3 1e série (par manque de sources, il m'a été impossible de dresser une liste complète et précise des conscriptions) 22 voir Annexe Marc Rochette, Les Evêques de Verdun 1824-1946, Verdun, collection Connaissance de la Meuse Souverain Pontife Léon XIII. [...]
[...] Positions qui expliqueraient la présence de pièces du pape parmi les souscriptions, et dont le change a posé problème. Autre participation massive, celle des communes d'Argonne qui furent parmi celles qui donnèrent le plus d'argent lors de ces souscriptions : Varennes-en-Argonne 100,60 Clermont-en-Argonne 183,90 Brabant-en-Argonne 26,20 Les Islettes 128,35 F. Ce concours massif pourrait constituer un soutien à la République, sur les terres où Louis XVI fut arrêté le 21 juin 1791 alors qu'il se rendait à Montmédy. Ainsi le succès de cette fête républicaine, a prouvé le soutien au régime des citoyens, n'hésitant pas à donner une contribution financière aussi minime qu'elle soit, pour l'organisation d'une fête dont ils ne profiteront pas. [...]
[...] D'autres frais, (40 furent destinés au dédommagement des deux messagers de la mairie pour avoir fait la collecte, chacun recevant 20 et 1,50 F correspondant à la perte sur le change des pièces du pape Finalement 4000 F furent envoyés au comité lorrain à Nancy venant de Verdun et sa circonscription F au comité Micholet (nom du président du comité) de Toulon, et la somme de 955,65 F constitua le reliquat disponible de la souscription déposé chez M. Demandre receveur municipal20. Tableau de la répartition des souscriptions de la fête franco-russe dans la circonscription de Verdun Ibid. Cette liste de souscriptions dont les noms furent écrits par les donateurs me permit de faire une différence entre les écritures des personnes concernées selon leurs professions. [...]
[...] L'accord stipulait : Pierre Milza, Les relations internationales de 1871 à 1914, Paris, Armand Colin p.76 Ibid. p.76 Ibid. p.74 la France était attaquée par l'Allemagne ou l'Italie soutenue par l'Allemagne, la Russie l'aiderait en mettant en ligne hommes contre l'Allemagne. _Si la Russie était attaquée par l'Allemagne, ou l'Autriche-Hongrie soutenue par l'Allemagne, l'aide française serait automatique et mettrait en jeu des effectifs de hommes (ce point créa particulièrement l'inquiétude côté français). _La mobilisation, même partielle, d'une des forces de la Triplice entraînerait nécessairement la mobilisation générale en France et en Russie Dernier point, il fut convenu d'aucune paix séparée, que la durée de cette alliance serait la même que celle de la Triplice. [...]
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