Avec une vision de l'ensemble de la Révolution, on constate que les fêtes révolutionnaires ont ponctué ces quelques années depuis 1790 avec la fête de la Fédération, jusqu'à 1798 avec la fête de la Liberté. On peut en conclure qu'elles ne sont pas sans importance : en effet en elles-mêmes elles demandaient un grand effort d'organisation et elles drainaient le peuple par milliers qui y voyait un divertissement.
Ces fêtes sont-elles de simples festivités n'ayant pour but que le divertissement du peuple ? Quel rapport peut-on établir entre le peuple, le gouvernement et les fêtes ? Ne sont-elles qu'un moyen pour les gouvernants de calmer la fureur du peuple qui se manifeste lors des exécutions populaires (celle de Réveillon en avril 1789, quelques 200 tués et 300 blessés)?
[...] III) Peut-on parler d'échec ? Une certaine contradiction : un état laïque qui prône une religion de l'homme On peut parler d'un transfert de sacralité au sens où les révolutionnaires récupèrent le potentiel de sacralité de l'Ancien Régime et du catholicisme dans les cérémonies révolutionnaires qui exaltent l'idéal de la Raison et le culte nouveau de la patrie. : En fuyant une sorte de sacralisation, l'homme révolutionnaire en adopte une autre qui lui est, somme toute, semblable. Cette idée a été illustrée principalement par Robespierre et son culte à la Raison tout d'abord mais plus explicitement par le culte à l'Etre Suprême : Le culte de la Raison : 1793 1794 avant tout caractère théâtral : mis en scène, femme vedette, pas de prière envers cette femme. [...]
[...] Volonté claire de faire perdurer la république. Au sein même de la fête révolutionnaire : il s'agit non seulement de célébrer des événements mais en plus de se souvenir de la festivité, on plante un arbre pour perpétuer le souvenir, les fédérés rentrent chez eux avec une bannière commémorative. Formation de la nouvelle république La commémoration s'accompagne du fait que le but de ces fêtes est d'instruire : on commémore pour instruire, pour arracher de l'ignorance : Symboles : destruction des anciens symboles par le feu purificateur (arbres généalogiques, blasons, titres nobiliaires, appelés les attributs de l'anarchie Sur les objets détruits on érige des drapeaux avec des inscriptions (surtout le jour de la fête de la Liberté) : à l'emplacement de la Bastille elle ne se relèvera jamais sur les cendres des attributs monarchiques la royauté est abolie De nouvelles habitudes : les fêtes peuvent être qualifiées de formation permanente Ces fêtes doivent mettre au même niveau tous les hommes et rétablir le lien social : tous les hommes doivent se sentir égaux. [...]
[...] Cette citation met bien en relief l'idée de nouveauté que voulait inspirer la fête révolutionnaire. Même si l'institution n'a pas perduré elle atteint son but à l'époque : la révolution est bien le commencement d'une nouvelle ère : des valeurs telles que les droits, la liberté et la patrie ont été nouées ensemble à l'aube du monde moderne, laïque et libéral , que le transfert sacral sur les valeurs politiques et sociales est chose faite, définissant une nouvelle légitimité et un patrimoine désormais intouchable, où coexistent le culte de l'humanité et la religion du lien social nous dit Mona Ozouf dans son livre la Fête Révolutionnaire . [...]
[...] évidemment culte de la nation, des nouvelles valeurs par les fréquences auxquelles elles sont données : par leur régularité, elles devront s'insérer dans la vie quotidienne et soutenir toute l'existence, telle est l'idée des gouvernants Faire adopter une position anticléricale Cela fait partie des nouvelles habitudes que le peuple doit contracter. Nous avons vu que les premières fêtes révolutionnaires alliaient christianisme et patriotisme, cela ne va pas durer bien longtemps : étrangement la constitution civile du clergé (1790) comme on pourrait le penser n'a aucune influence sur les fêtes révolutionnaires. Le tournant vient suite à la fuite de Varennes : au retour du roi un discours posthume de Marat est lu. Ce dernier prône une séparation nette entre religion et patriotisme. [...]
[...] On peut en conclure qu'elles ne sont pas sans importance : en effet en elle-même elles demandaient un grand effort d'organisation et elles drainaient le peuple par milliers qui y voyaient un divertissement. Problématique: Ces fêtes sont-elles de simples festivités n'ayant pour but que le divertissement du peuple ? Quel rapport peut-on établir entre le peuple, le gouvernement et les fêtes ? Ne sont –elles qu'un moyen pour les gouvernants de calmer la fureur du peuple qui se manifeste lors des exécutions populaires (celle de Réveillon en avril 1789, quelques 200 tués et 300 blessés) ? [...]
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