Avant de commencer, il faut replacer le thème de la résistance féminine dans le contexte de l'époque. La résistance commence avec l'invasion du territoire par les forces allemandes, dès l'été 1940. Pendant les deux premières années de l'occupation, la résistance fut le fait d'une minorité et d'actes spontanés. Mais dès 1941, des réseaux organisés se créent en zone sud. Avec l'instauration du STO en 1943, les résistants se multiplient ainsi que les maquis. La résistance n'a concerné qu'une minorité de la population. C'est donc très naturellement que des femmes ont voulu comme les hommes dire non à l'occupant et au régime de Vichy.
Comment une catégorie sociale comme les femmes, dépourvues de droits civiques, a t-elle pu participer à un mouvement de résistance ? Etre une femme a t-il été un obstacle à cet engagement ? Existe-t-il une discrimination sexiste au sein de la résistance ? Enfin cette participation à la libération du pays a-t-il suffit pour fonder l'égalité et a t-il permis une émancipation féminine ?
Ce sont les questions auxquelles nous tenterons de répondre, en ce demandant tout d'abord qui sont ces femmes résistantes. Puis nous verrons que l'on peut considérer qu'il existe une égalité dans l'action et dans le risque au sein de l'action clandestine, sans pour autant oublier l'action spécifique des femmes dans la résistance.
[...] Martens Les femmes dans la résistance. Paris : Tallandier.2003. Christine Bard. Les femmes dans la société du 20ème siècle. Paris : Armand colin.2001. [...]
[...] On peut citer l'exemple d'Agnès Humbert, membre du réseau Musée de l'Homme, qui en 1941 est dactylographe et secrétaire du mouvement, elle participe à l'impression de leur premiers tracts et à la publication de leur journal : Résistance. Par ailleurs, il existe une presse clandestine plus spécifique à la résistance féminine[38], puisque qu'elle est écrite pour et par les femmes. Les premiers journaux féminins paraissent dès 1940 dans la banlieue parisienne. (Femmes d'Ivry). Ce sont surtout les femmes communistes qui ont stimulé le développement de cette presse féminine. [...]
[...] A la petite Roquette, les femmes publient le patriote enchaîné, et aux Baumettes, le trait d'union. Ces journaux permettent de maintenir la lutte, et le moral des femmes incarcérées, ils permettent aussi de maintenir le contact avec les réseaux extérieurs. Enfin, il existe une résistance plus intellectuelle. Madeleine Braun participe à la réalisation de l'organe de presse de la résistance destinée plus spécifiquement aux intellectuels. Ces derniers ont particulièrement bien compris que l'écriture est un moyen de s'exprimer malgré l'oppression. On peut citer deux exemples féminins de cette résistance intellectuelle. [...]
[...] On est donc en droit de se demander si l 'impôt du sang a suffit à fonder l'égalité La reconnaissance de la France envers les résistantes se manifeste le 21 avril 1944, dans une ordonnance du général De Gaulle, qui octroie aux femmes le droit de vote et d'éligibilité. Pourtant, certains historiens, contestent la thèse du suffrage récompense. Pour Françoise Thébaud, la guerre est avant tout conservatrice, et n'apporte que des changements superficiels. Le droit de vote est plus à considérer comme le rattrapage du retard français sur ce sujet, que comme une récompense de leur participation à la libération du pays. En réalité, peu de femmes intègrent des postes au gouvernement. Trente femmes sont élues à l'Assemblée législative en 1945, mais leur nombre décroît très vite. [...]
[...] A la libération Lucie est nommée pour siéger à l'Assemblée Consultative d'Alger et est chargée par le CNR[17] de fonder des comités départementaux de libération. Marie Madeleine Fourcade est peut être la réussite la plus impressionnante. C'est la seule femme à avoir dirigé un réseau majeur. En effet, elle est chef de l'état majeur du réseau de renseignements Intelligence Service au sein du mouvement Alliance. Elle a du établir son autorité sur 3000 hommes dont 700 femmes. Au début, elle n'est que le bras droit de Loustaunau-Laucau. [...]
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