À l'heure actuelle, une femme qui participe à la vie politique de son pays, ou qui fait de grandes études, est considérée comme étant dans les « normes ». Cependant, un tel degré de liberté pour la femme était impensable au début du XIXème siècle.
En effet, dans l'encyclopédie de Diderot et d'Alembert (siècle des Lumières), à l'article femme est noté : « femelle de l'homme ». Une relation de dépendance de la femme, appelée parfois le « sexe faible », par rapport à l'homme est donc présente; et la situation de ces dernières ne peut être étudiée qu'en comparaison avec celle des hommes.
Simone de Beauvoir précise dans son œuvre, Le deuxième sexe, que la femme est « l'Autre ». Il est vrai qu'à la veille de la Révolution française, les droits des femmes sont quasi-inexistants, elles ne connaissent aucune forme de liberté, leur accès à l'instruction est limité. Elles sont donc réduites à un statut de fille, puis de mère ou d'épouse.
[...] Au XIX siècle, et ce jusqu'en 1945, les congrégations religieuses ont une très grande importance. Ces dernières offrent aux femmes un soutien moral, mais également un enseignement religieux et une activité professionnelle. Dès lors, les congrégations fournissent des armes essentielles à l'émancipation des femmes, leur succès vient du fait qu'elles sont une alternative, tant bien pour les jeunes filles bourgeoises qui veulent fuir une vie déjà réglée, ou encore pour les jeunes filles issues de catégories populaires qui souhaitent échapper à leur condition. [...]
[...] Ce sont grâce à des comportements de femmes refusant la norme que certains comportements sont acceptés aujourd'hui. Mais il ne faut pas uniquement voir l'aspect positif de cette différenciation, les déviances de la société peuvent également marquer des destins de femmes, par exemple l'acceptation, ou du moins la tolérance de la prostitution au XIXe siècle. Les violences envers les femmes et le viol sont également un problème récurrent, et ce depuis bien plus de deux siècles ; le professeur Brouardel affirme, en 1909, qu'« un homme seul ne peut pas violer une femme qui fait des mouvements énergiques du bassin. [...]
[...] Mais la société connaît d'importants bouleversements au cours des deux siècles suivants 1789 ; le sort des femmes n'est donc pas une fatalité, que cela soit par la recherche d'un régime politique stable ou encore par des modifications économiques, la structure de la France change. Aux XIXe et XXe siècles, la transition d'une communauté à une société est établie ; de par les différentes évolutions, les citoyens recherchent et perfectionnent le monde dans lequel ils vivent. Il apparaît d'emblée que la France de 1789 et celle de la fin du XXe siècle ne sont pas les mêmes. [...]
[...] De grandes associations sont créées, le courant féministe se divise alors en plusieurs branches avec les philanthropes, les modérées et les radicales. La Belle Epoque du féminisme est atteinte au début du XXe siècle, lorsque ces trois branches se réunissent pour unir leurs forces, c'est ainsi qu'en 1901, la CNFF (Conseil National des Femmes en France) voit le jour. Toutes ces avancées sont associées à de nombreuses réussites, les femmes obtiennent le vote en ce qui concerne les décisions du travail, en 1907, elles disposent librement de leur salaire. [...]
[...] Les congrégations confèrent aux femmes une grande responsabilité, ce qui les valorise. L'augmentation du nombre d'associations catholiques féminines, par exemple en 1923 avec le développement du scoutisme, permet la diffusion de valeurs. Or ces dernières n'accèdent pas à la réelle émancipation des femmes, car elles intègrent la vision ecclésiastique, souvent archaïque, de la condition féminine. Ainsi, la religion est un facteur qui permet l'autonomie des Françaises dans la forme, mais non dans le fond. En effet, la religion n'est pas synonyme de liberté. [...]
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