Les femmes ont toujours travaillé. Cependant on considère très souvent que le travail des
femmes a été temporaire, résiduel ou fortuit. On peut expliquer cette vision par la valorisation,
sans doute excessive, du travail « productif » associé au travail salarié. Cependant, elles ont
toujours travaillé et ont toujours été nombreuses à le faire. Pour quantité de raisons : que ce soit
pour subvenir à leurs besoins ou à ceux de leur famille, pour perpétuer une tradition d'artisanat
familial voire féminin, ou parce-qu'elles avaient été recrutées pour des emplois nouveaux.
Le travail des femmes n'est donc pas d'origine récente et son développement n'a pas été linéaire.
Son histoire met en évidence l'alternance de périodes favorables, durant lesquelles le statut et les
droits des femmes progressent, et de périodes de régression durant lesquelles sont remis en
question leur droit au travail.
C'est pourquoi j'ai choisi dans mon exposé de montrer l'évolution du rapport entre la
femme et le travail, en insistant sur l'impact du contexte économique (période de
récession ou d'expansion) et du contexte historique (temps de paix et temps de guerre
ainsi que l'évolution des mentalités) sur la législation du travail des femmes et donc sur
le travail des femmes lui-même.
[...] De 1906 à 1946, les Françaises constituent 37% de la population active contre 28,5% en Grande-Bretagne. La moitié des salariées sont alors des femmes mariées en 1920 et 55% en 1936. En France, dans l'entre deux guerres, les 2/3 des femmes exerçant un métier ont une famille à charge. Indifférentes à la propagande familiariste, alors à son paroxysme, les femmes ont géré vie professionnelle et vie privée selon leurs propres aspirations à l'exception de la moyenne et grande bourgeoisie. En ville, le nombre de femmes actives tient pour une part à la faiblesse des salaires masculins qui contraindrait au travail deux mères sur trois : cette situation qui existait déjà au XIXème, contribue à banaliser le travail féminin contre l'idéologie de la femme au foyer. [...]
[...] Jean-Baptiste Buffet Femme et Travail en Europe Occidentale entre 1880 et 1940 Introduction Les femmes ont toujours travaillé. Cependant on considère très souvent que le travail des femmes a été temporaire, résiduel ou fortuit. On peut expliquer cette vision par la valorisation, sans doute excessive, du travail productif associé au travail salarié. Cependant, elles ont toujours travaillé et ont toujours été nombreuses à le faire. Pour quantité de raisons : que ce soit pour subvenir à leurs besoins ou à ceux de leur famille, pour perpétuer une tradition d'artisanat familial voire féminin, ou parce-qu'elles avaient été recrutées pour des emplois nouveaux. [...]
[...] On avait peur que la femme se masculinise et que travail extérieur l'empêche de s'occuper du foyer. C'est dans ce contexte et dans un environnement économique défavorable (grande dépression) que la conférence internationale sur la législation du travail à Berlin s'est réunie. Les lois qui limitaient les horaires de travail des femmes (à généralement 11 heures par jour, et pas le dimanche) et interdisaient complètement le travail de nuit y furent votées. Mais elles ne s'adressaient en effet qu'au travail en usine et excluaient la production domestique. [...]
[...] Les filles pénètrent les bastions de la Sorbonne ou d'Oxford et les services au féminin (café, commerce, administration) rendent les femmes visibles dans l'espace public. Le travail de guerre est bien payé, si bien que les domestiques européennes tendent à diminuer. On parle d'une crise des bonnes en Allemagne. Dans certaines régions les employeurs du textile sont contraints à augmenter leurs tarifs. en 1914 quelques centaines de femmes médecins, quelques dizaines d'avocates ouvre alors aux jeunes filles la plupart des écoles d'ingénieurs (dont Centrale en 1918) III. [...]
[...] En Allemagne la mobilisation fut moindre, d'abord faible et spontanée puis centralisée et intensifiée. La mobilisation industrielle est alors confiée à l'Office de Guerre (Kriegsamt) et à partir de 1916, l'industrie d'armement va mobiliser des hommes de 17 à 60 ans dans le cadre d'un service auxiliaire obligatoire. L'enrôlement des femmes a été refusé par les autorités civiles et déconseillé par les féministes qui proposent leur propre mobilisation. Des subdivisions apparaissent au sein de l'office de Guerre afin que les femmes puissent recruter elles-mêmes des femmes volontaires. [...]
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