La Grande-Bretagne est généralement considérée comme eurosceptique et comme ayant peu contribué au développement de l'idée et de la construction européenne, cherchant à préserver avant tout ses liens avec les Etats-Unis et ses anciennes colonies. Cette vision doit être nuancée.
La Grande-Bretagne a elle aussi connu un âge d'or européiste avec de nombreux projets et une littérature importante sur l'idée d'une fédération européenne. L'idée britannique d'une Union européenne est le résultat d'une longue pensée fédéraliste.
Le fédéralisme, comme « organisation étatique dans laquelle des collectivités politiques s'unissent sous l'autorité d'un pouvoir souverain tout en conservant une certaine autonomie » , a été étudié et débattu depuis le 19e siècle en Grande-Bretagne produisant ainsi une connaissance riche sur ce sujet. L'option fédérale est tout d'abord proposée comme modèle pour l'empire (Sir J.R. Seeley, The Expansion of England (1883) et « Imperial Federation League » 1884) et aussi suggérée pour régler la question irlandaise qui permettrait selon Lord Acton de protéger les minorités contre l'Etat. Les penseurs d'une fédération impériale ou interne commencent aussi à réfléchir à l'idée d'une fédération européenne comme Acton ou Bryce. Ainsi Sidgwick, dans The Development of European Unity (1903), considère l'idée de fédération européenne comme « the most probable prophecy ». Le projet d'une Europe fédérale est donc déjà présent à l'esprit des intellectuels anglais mais ne se concrétisera politiquement que dans les années 30, période marquée par la défaillance du système international établi par la SDN, la montée des nationalismes et la marche vers la guerre.
[...] Les projets d'union franco- britannique (1938-1940) Dans: -Quelle(s) Europe(s)? Nouvelles approches en histoire de l'intégration européenne, Bruxelles, Peter Lang p.39-50 Sources internet - BOSCO Andrea, Lothian, Curtis and Kimber and the Federal Union movement (1938-1940), Journal of contemporary history n°3. (Accès par le portail Domino) - LE DREAU Christophe, Un européanisme britannique conquérant : les tentatives d'implantation de la New Commonwealth Society et de la Federal Union sur le continent (1938-1940) http://irice.cnrs.fr/spip.php?article345 - FEDERAL UNION, site internet: http://www.federalunion.org.uk/archives/index.shtml -Lord Lothian, Pacifism is not enough (nor patriotism either) mai 1935 The ending of Armageddon -Richard Law, Federal Union and the League of Nations -Federal Union-introductory leaflet -Offer Federal Union to the German people and paralyse Hitler's armies-a statement of peace policy Définition Encarta (internet) [2]Lord Lothian ,Pacifism is not enough (nor patriotism either), Burge memorial lecture may 1935 War is inherent and cannot be prevented in a world of sovereign states in Lord Lothian, Pacifism is not enough, p.3 (site de la Federal Union. [...]
[...] La Federal Union participe toujours au débat européen et s'est prononcée dernièrement en faveur du Traité de Lisbonne. Bibliographie Ouvrages généraux - BERSTEIN & MILZA Histoire de l'Europe contemporaine : de l'héritage du 19e siècle à l'Europe d'aujourd'hui, Hatier, Ed Initial - SCHIRMANN Sylvain Quel ordre européen ? De Versailles à la chute du IIIe Reich Paris, A.Colin p.247 à 261 Ouvrages spécialisés - KIMBER Charles, Federal Union, p.104-111 - BOYCE Robert, Was there a British alternative to the Plan Briand? [...]
[...] La multiplication des projets européens s'est traduite par plusieurs propositions d'alliance franco-britannique. Ainsi la NCS pensait que la communauté de défense devait reposer sur un noyau France/Grande-Bretagne. Duff Cooper, président de la section anglaise de Paneurope, appelle également à une Union européenne fondée sur le couple franco-britannique. Mais le projet d'union le plus abouti est celui du 16 juin 1940, dans lequel les fédéralistes ont vu une concrétisation de leurs espérances, et qui aurait pu, à quelques heures près changer le cours de la guerre. [...]
[...] Selon Andrea Bosco, Lothian est incapable de définir les étapes intermédiaires par lesquelles l'humanité doit passer avant qu'une fédération soit possible Lothian et Curtis, grands intellectuels et figures publiques, ont donc défendu et répandu l'idée d'une fédération mondiale. L'originalité principale était que, tout en restant dans la lignée pacifiste commune aux milieux intellectuels européens, cette vision était très critique de la SDN. Seule une fédération peut garantir la paix mondiale. Leur réflexion, bien qu'idéaliste et centrée sur le monde entier et non l'Europe, va fortement influencer les fédéralistes européens. [...]
[...] Le début de la guerre voit donc l'apparition et l'avènement de projets européens qui permettraient de sauver l'Europe et qui s'opposent directement à la politique d'« appeasement britannique. Mais la capitulation française va signifier la fin des mouvements européens britanniques, la plupart défendant la création d'un axe Paris-Londres comme moteur d'une construction européenne. La chute de la France en juin 1940 fait échouer le projet franco- britannique de 1940 qui consacrait le mouvement européiste britannique. Le mouvement européen va alors décliner jusqu'à être oublié. Néanmoins il aurait été une contribution importante au mouvement fédéraliste d'après- guerre et aux idées de construction européenne. [...]
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