Benito Mussolini, corporatisme, Etat absolu, fascisme, organisation de jeunesses, Ballilas, anti-démocratie, anti-libéralisme; dictature personnelle, lois fascistissimes, bienno rosso, PNF, Duce, Rocco
En Décembre 1925, Mussolini résumait le fascisme par la formule « Tout dans l'État, rien hors de l'État, rien contre l'État ». En effet en faisant de l'Etat la base doctrinale et absolue, le fascisme va remettre en question tous les principes de démocratie, de libéralisme et d'individualisme qui ont émergé à la fin du 19ème siècle en particulier en France, en Angleterre ou aux Etats-Unis. Alors que le début du 20ème siècle a vu le fleurissement des démocraties eu Europe occidental, l'Italie va remettre en cause tous ces principes suite à la première guerre mondial entrainant le pays entre les années 1920 jusqu'à la fin de la 2ème guerre mondial dans une ère fasciste anti-démocratique.
Nous avons ici un discours politique de Mussolini de 1932 où ce dernier nous présente la doctrine fasciste. Ce texte est issu de l'Edition définitive des Oeuvres et discours rédigé par Benito Mussolini et qui regroupes tous les écrits et discours de ce dernier durant la période allant de 1919 à 1939. On en compte 12 volumes. Il convient de revenir rapidement sur l'auteur, Benito Mussolini personnage central du fascisme.
Benito Mussolini est née en 1883 dans un milieu populaire. C'est un ancien instituteur, antimilitariste à l'origine et qui a déserté son service militaire. C'est avant tout un socialiste, membre du PSI (parti socialiste italien) et proche des idées des anarcho-syndicalistes, il est d'ailleurs directeur du quotidien socialiste « Avanti ! » à partir de 1912. Cependant du fait de son avis favorable à une entrée en guerre de l'Italie, il est expulsé du PSI. Il crée alors son propre journal « Il Popolo d'Italia » et se rapproche des idées nationalistes. Il créera les faisceaux Italiens de combat le 23 Mars 1919 s'appuyant sur les mécontents de la « victoire mutilé » et du climat de grève générale issu du Bienno Rosso. La création des faisceaux Italiens correspond à la naissance du fascisme. A l'aide des squadristes (bras armé du fascisme), le mouvement va réprimer les grèves et recevoir l'appui des patrons et grands propriétaires fonciers. Mussolini fondera alors le 7 novembre 1921 le parti national fasciste (PNF) profondément nationaliste. La suite des évènements l'amènera à prendre le contrôle du gouvernement suite à la marche sur Rome de 1922 pour ensuite mettre en place de façon progressive une dictature aux aspirations totalitaires selon l'idéologie du fascisme.
De façon générale, et avant de voir la doctrine défini par Mussolini, on peut dire que le fascisme est un mouvement politique autoritaire qui a pour source originelle la synthèse du nationalisme et de la tendance du syndicalisme révolutionnaire et qui rejette les valeurs issu des lumières tel que la démocratie, le libéralisme ou encore l'individualiste ainsi que le marxisme et le communisme.
En résumé pour définir la doctrine fasciste dans ce texte, Mussolini la place dans l'opposition à la démocratie. C'est l'Etat qui est la valeur suprême, c'est l'absolu, toute la nation Italienne dépend de cette état. L'Etat forme un tout, les l'individu les groupes existent seulement au travers de celui-ci. La doctrine fasciste s'oppose donc au socialisme et au syndicalisme. De ce fait la souveraineté appartient à l'Etat d'où le dénigrement du suffrage universel qui est impossible du fait de l'inégalité entre les hommes. Mussolini continue ensuite en se plaçant dans le sens inverse de l'individualisme. L'homme n'est qu'un pion au service de l'Etat et il doit être éduqué, formé selon la doctrine fasciste avec un esprit guerrier tout cela dans l'objectif de servir l'Etat fasciste. Enfin, le Duce fait du corporatisme la base de son économie anti-libéral où l'Etat à le contrôle totale. Mussolini conclu sur le fait que ce modèle fasciste doit être exporté dans toute l'Europe du fait qu'il peut résoudre tous les problèmes des Etats
[...] Avec le fascisme, le 17 mai 1928, une loi s'attaque au principe même de la représentativité parlementaire. Les élections législatives sont supprimées, les électeurs n'étant plus sollicités que pour ratifier – ou non – une liste de 400 députés proposés par le grand conseil fasciste, organe suprême du régime formé des membres du gouvernement, des responsables du Parti et hauts dignitaires du régime. Deux consultations furent organisées en 1929 et 1934. Sans ambiguïté, avant le plébiscite du 25 mars 1929, Rocco, membre éminent du parti avait présenté ainsi sa finalité devant les députés : l'électeur n'était plus invité à choisir un représentant mais à « dire s'il approuvait la politique générale du gouvernement dont la liste était l'expression concrète ». [...]
[...] Cette dette, il allait devoir la payer dès son arrivée au pouvoir en 1922 ajouté au fait qu'il pouvait difficilement se passer du soutien des milieux conservateurs dans ses premières années au pouvoir. La nomination d'Alberto de Stefani au poste de ministre des finances puis du trésor, visait à satisfaire ce milieu. De Stefani croyait en une politique économique d'inspiration libérale qui plaisait aux milieux des affaires et rassurait les possédants. C'était en outre un véritable fasciste. Sa politique visait à une réforme fiscale destinée à encourager les investissements. Elle fut adoptée en 1923 et aboutit à la disparition quasi-totale de la fiscalité du temps de guerre et de l'immédiat après-guerre. [...]
[...] Le rejet du suffrage universel Mussolini a une vision tranché de l'homme, où l'inégalité est un principe qui implique que les individus n'ont pas tous la même capacité à avoir un rôle politique. Les faibles doivent s'effacer au profit des forts. Il affirme que cette inégalité est l10 « féconde et bienfaisante». En vertu de ce principe d'inégalité, Mussolini remet en cause le suffrage universel qui est un des principes de bases de la démocratie et cela va clairement se manifester dans la politique de l'Etat fasciste. [...]
[...] Le cadre institutionnel de l'Etat fasciste va tendre vers une dictature personnelle de Mussolini. La loi du 24 décembre 1925, qui confère au Duce les fonctions de chef du gouvernement, de Premier ministre et de secrétaire d'Etat, lui permet de concentrer entre ses mains la totalité du pouvoir exécutif. La loi du 31 janvier 1926 complète le coup d'Etat constitutionnel en reconnaissant au gouvernement, autrement dit à Mussolini lui-même, le droit de légiférer sans en référer à la Chambre, qui devient vite un simple organe d'enregistrement sans pouvoir politique réel. [...]
[...] Le fascisme est universel. On peut donc prévoir une Europe fasciste, une Europe s'inspirant des doctrines et de la pratique du fascisme pour ses institutions - une Europe capable en somme de résoudre dans le sens fasciste le problème de l'Etat moderne, de l'Etat du XXe siècle. » MUSSOLINI (Benito), Edition définitive des Œuvres et discours, Paris, Flammarion Commentaire En Décembre 1925, Mussolini résumait le fascisme par la formule « Tout dans l'État, rien hors de l'État, rien contre l'État ». [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture