La Première Guerre mondiale, conduite au nom des grands principes des démocraties libérales, semble se présenter comme une victoire de celles-ci sur les régimes autoritaires. Mais durant les années d'entre-deux-guerres, l'aire géographique de la démocratie se restreint singulièrement, laissant apparaître de nouveaux modèles politiques antagonistes aux modèles libéraux comme le fascisme. Cette dictature anti-parlementaire et anti-démocratique soutenue par une doctrine qui mêle l'exaltation de l'action, le culte de la force et la subordination de l'individu à l'État domine la vie italienne de 1922 à 1945 sous Benito Mussolini.
Comment ce régime totalitaire a-t-il exercé son pouvoir sur l'Italie et son influence dans le monde ?
[...] La puissance de l'Etat s'incarne désormais dans la personne du Duce qui s'attribue les pleins pouvoirs. S'opposant à des valeurs telles que l'individualisme, la démocratie, le rationalisme et la laïcité qui procèdent des Lumières, le fascisme est issu d'un courant qui prend globalement le contre-pied des idéaux incarnés par la Révolution française. Ainsi, les fascistes italiens répondent au slogan révolutionnaire Liberté, Égalité, Fraternité par Croire ! Obéir ! Combattre ! Dans cette logique, le fascisme est nécessairement caractérisé par le rejet des institutions démocratiques, son idéal étant celui d'une communauté nationale structurée de manière autoritaire, dans laquelle les classes sont remplacées par les corporations professionnelles, la lutte des classes par la solidarité sociale et l'atomisation de la société par l'exaltation du modèle familial. [...]
[...] L'État fasciste, fondé sur l'idée de supériorité nationale, popularise une esthétique faisant une large place aux symboles guerriers. Il se donne pour objectif le renforcement de la puissance militaire du pays, notamment grâce à une politique d'expansion territoriale. Toutefois, l'Italie fasciste est plus une dictature qu'un régime totalitaire : totalitaire elle l'est par le parti unique, le culte du chef et l'interdiction de toute opposition, le contrôle total de l'État sur l'individu, mais elle ne le développe pas jusqu'à l'extrême, c'est-à-dire jusqu'à la terreur et à l'asservissement complet des individus. [...]
[...] Son programme, qu'il expose dans le livre Mein Kampf présente des similitudes avec le parti fasciste en s'opposant au libéralisme, au socialisme et au parlementarisme. Si l'on peut observer que le nazisme et le fascisme se sont épanouis dans deux pays qui étaient ressortis frustrés de la Première Guerre mondiale, on doit pourtant remarquer que l'Italie a justifié ses tentatives d'expansion territoriale par l'affirmation de la toute-puissance de l'État, et jamais par l'exaltation d'un espace vital aux contours définis par la race comme l'a fait l'Allemagne, empreinte d'une forte tradition pangermaniste, et qu'elle n'a pas fondé son régime sur une politique d'élimination systématique et obsessionnelle des races dites inférieures L'Etat nazi prône en effet une idéologie raciste et antisémite qui définit biologiquement l'identité nationale: la hiérarchie est dominée par les Aryens race allemande) qui sont des surhommes destinés à dominer le monde, la race inférieure est celle des Juifs présentés comme des exploiteurs ; quant aux races intermédiaires, comme les Français, elles sont destinées à travailler pour les Aryens. [...]
[...] Comment ce régime totalitaire a-t-il exercé son pouvoir sur l'Italie et son influence dans le monde ? Pour répondre à cette question, nous nous pencherons sur le cas précis de l'Italie, en étudiant le système politique mis en place par Mussolini, l'idéologie sur laquelle il repose et son application ; puis nous comparerons le régime fasciste italien avec celui allemand. Mussolini, à la fois Duce le chef en italien) des fascistes et chef du gouvernement, promulgue, en novembre 1926, les lois fascistissimes» : les libertés sont restreintes (les citoyens suspects, par exemple, doivent être recensés et le droit de grève est interdit) tous les partis politiques et syndicats sont dissolus et l'Italie voit naître une police politique secrète, l'OVRA qui traque les opposants. [...]
[...] Différentes organisations sont mises en place pour surveiller, contrôler et encadrer la société comme les SS d'Heinrich Himmler ou la Gestapo, police secrète de Joseph Goebbels. Suivant l'exemple de Mussolini, Hitler crée les jeunesses hitlériennes. Cependant l'Europe, de par le pacifisme des démocraties libérales qui cèdent peu à peu du terrain aux régimes extrémistes dangereux, se voit précipitée en 1939, dans la Deuxième Guerre Mondiale. La défaite de l'Allemagne et de l'Italie discréditera le fascisme de manière fondamentale en Europe avec la chute des derniers régimes politiques l'appliquant. [...]
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