Dorgères introduit quatre nouveautés dans le monde rural :
1. Le remplacement des notables ruraux par des paysans à la tête des organisations
agricoles.
2. La relance du rêve d'une unité du monde agricole.1
3. La violence des attaques contre la république parlementaire. Cet antiparlementarisme
avait jusqu'ici assez peu touché le monde rural.
4. La volonté de réaliser un véritable équilibre entre villes et campagnes. Il présente cet
équilibre comme une condition nécessaire à la survie de la France.
Dorgères en 1934, se réclame du fascisme au sens strict, du modèle mussolinien. Est-il
pour autant fasciste ou se trouve-t-il plutôt dans le champ magnétique du fascisme ?
Comment expliquer son succès ? Cette réussite ponctuelle est-elle liée à
l'incompréhension des autorités ?
Quelle fut la postérité de l'action de Dorgères ?
[...] Le programme du Front paysan est simple : défense des intérêts paysans, hausse des prix agricoles, lutte contre les politiques de déflation, réforme de l'État (famille, métier, corporatisme). Il appelle à la grève de l'impôt en 1935 (qui échoue). b. Le dorgérisme de 1935 à 1939 Dorgères est condamné à 8 mois de prison (en principe) à cause de la grève de l'impôt. En 1937, Le Roy Ladurie rompt avec Dorgères pour collaborer avec l'État. En 1939, Dorgères revendique militants. Dès la déclaration de guerre, Dorgères s'engage dans l'armée contre l'Allemagne. c. [...]
[...] Il prend alors Salazar comme modèle et à partir de 1936 loue Franco. Dès lors, il ne se dit plus ni fasciste, ni antifasciste. Notons en revanche que dès 1933, Dorgères est contre Hitler par nationalisme, ce qui explique son engagement contre l'occupant pendant la Seconde Guerre mondiale. Pour Robert Paxton, Dorgères est dans le champ magnétique du fascisme : on y retrouve, comme traits communs, l'antiparlementarisme, le racisme et l'antisémitisme, le goût du spectacle et de la force, une certaine forme de corporatisme, la préférence donnée aux devoirs communautaires, le primat de l'autorité sur le débat, de la force sur la loi. [...]
[...] Révoltes paysannes et fascisme rural, 1929-1939, Paris, Éditions du Seuil Pierre MILZA, Fascisme français, passé et présent, Paris, Flammarion René REMOND, Les Droites en France, Paris, Aubier Michel WINOCK (dir.), Histoire de l'extrême-droite en France, Paris, Editions du Seuil Jacques LE ROY-LADURIE, Mémoires (1902-1945), texte établi et présenté par Anthony ROWLEY et Emmanuel LE ROY LADURIE, Paris, Flammarion, Plon, 1997. [...]
[...] Une crise de représentation Il n'y a pas de paysans au parlement, et rares sont les parlementaires qui les écoutent. L'unique spécialiste en est Henri Chéron (radical, député-maire de Lisieux, ministre des Finances de 1928 à 1930). En 1928, le PAPF (Parti Agraire et Paysan Français) est fondé par Florent Agricola. Il obtient un siège à la Chambre aux élections de en 1936. Cette même année, le parti se divise en plusieurs courants, et s'abîmant dans de vaines querelles, il perd l'audience qu'il avait suscitée auprès du monde paysan. [...]
[...] La crise agricole des années 1930 touche l'ensemble des secteurs de l'agriculture : 1. Crise de l'activité céréalière. Les dépenses pour défendre le blé sont comparables à celles de l'armée en 1935. Le gouvernement Tardieu mène une politique de protectionnisme et de malthusianisme (réduction de la production). Les essais consistant à dénaturer le blé pour le transformer en nourriture pour les animaux ne sont pas suffisants. La tentative de soutien du cours, avec la mesure Daladier, échoue Crise du monde viticole : une famille d'agriculteurs sur est concernée. [...]
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