Il est pour le moins difficile de trouver une définition claire et unique du fascisme. Les spécialistes en effet ont des points de divergences qui laissent penser que l'établissement d'une définition unique est impossible. Il en va également ainsi des interprétations du fascisme italien, même si l'observation des faits, des prémisses et des stratégies mises en place par ce régime permet de nous éclairer. L'Italie occupe pendant les années 1920, une place à part sur l'échiquier politique européen. Une idéologie nouvelle, le fascisme, aux contours d'abord flous et mal définis, va s'installer au pouvoir en 1922. Progressivement, une dictature aux aspirations totalitaires va s'établir.
De manière à comprendre ce phénomène, nous pouvons nous reposer sur l'ouvrage de Emilio Gentile, Qu'est-ce que le fascisme ? qui reprend les caractéristiques des régimes fascistes. Il fonde sa définition sur une corrélation entre la dimension organisationnelle, la dimension culturelle et la dimension institutionnelle. Concernant à proprement parler le fascisme italien, il m'a semblé intéressant de comprendre ce qui a fait qu'un tel régime a émergé, mais aussi l'idéologie mussolinienne. Quelle est la nature du rejet fasciste mussolinien de la démocratie représentative ? Quelles en sont les particularités ? Est-ce la démocratie représentative elle-même qui, par son impuissance, a enclenché la vague fasciste en Europe ? Ou bien les coups de force fascistes doivent-ils s'expliquer par la seule volonté de leurs meneurs (ici, Mussolini) ?
[...] L'impact de la guerre Le conflit a été une catastrophe pour l'économie italienne. L'après-guerre est particulièrement difficile puisque le marché intérieur est très limité et les prix non compétitifs sur le marché extérieur. La guerre a également bouleversé le corps social. La paysannerie a fourni le gros des troupes et subi les plus lourdes pertes. Pour garder le contrôle de la masse jusque-là faiblement motivée par les buts de guerre qu'ils ont fixés, les dirigeants italiens ont dû multiplier les promesses faites aux paysans, promesses qui resteront lettre morte après l'armistice. [...]
[...] L'Etat fasciste détient la courroie de transmission qui doit lui permettre de donner à l'économie italienne les orientations qu'il estime souhaitables : tout doit être subordonné à la construction d'une Italie forte, peuplée, capable de se suffire à elle-même, avant d'obéir à son destin impérial L'alliance du fascisme et des grands intérêts économiques du pays ne se trouve pas démentie par le renforcement des tendances autarciques et interventionnistes, bien au contraire. L'Etat intervient massivement dans l'économie, mais c'est le plus souvent pour soutenir le capitalisme. [...]
[...] Le cadre institutionnel Mussolini cherche aussi longtemps que possible à préserver les apparences de la légalité. Sa venue au pouvoir s'opère dans le cadre tracé par une constitution démocratique. La liquidation de l'héritage libéral- démocratique est moins rapide et moins complète en Italie qu'en Allemagne Mussolini a mis plus de cinq ans pour imposer définitivement sa dictature personnelle. La loi du 24 décembre 1925, qui confère au Duce les fonctions de chef du gouvernement, de Premier ministre et de secrétaire d'Etat, lui permet de concentrer entre ses mains la totalité du pouvoir exécutif. [...]
[...] Mais c'est dans le cadre de leur activité professionnelle que les Italiens subissent le plus fortement l'emprise des structures d'intégration mises en place par le régime (associations professionnelles pour les professions libérales, syndicats fascistes pour les travailleurs). L'élimination des opposants Le fonctionnement de l'Etat totalitaire suppose l'élimination de tous ceux qui risquent de mettre en péril l'ordre nouveau. Contrairement à l'Allemagne nazie cependant, le fascisme italien ne combat jusqu'à la fin des années 1930 que ses ennemis déclarés. Les autres n'ont en général rien à craindre de la police politique (l'OVRA) et des juridictions d'exception. La lutte s'exerce surtout contre les communistes. [...]
[...] Elles constituent la clientèle de prédilection de l'extrême gauche non révolutionnaire (radicaux, républicains, aile réformiste de la social- démocratie). La révolution industrielle a aussi eu pour effet d'appauvrir la classe moyenne traditionnelle, qui estime que ses difficultés résident dans la toute-puissance du capitalisme libéral et dans le régime parlementaire qui en est l'expression politique. De même, tandis que le sort des ouvriers de la grande industrie s'améliore lentement, les ouvriers des vieux métiers voient leur rôle diminuer et parfois leur emploi disparaître. [...]
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