Les doctrines fascistes se définissent par le rejet des principes du libéralisme traditionnel, par la condamnation des institutions et des usages de la démocratie parlementaire et par la remise en cause des valeurs de l'individualisme. Le fascisme apparaît ainsi comme un refus systématique de l'ordre politique, économique et social instauré au cours du XIXème siècle dans la plupart des sociétés occidentales. Refusant avec la même violence les principes du socialisme d'inspiration marxiste, le système de pensée fasciste s'organise autour de certains thèmes tels que l'exaltation, et souvent la sacralisation de la valeur nationale, la volonté d'instaurer un Etat fort et l'affirmation de la nécessité d'un nouvel ordre social. Il ne vise cependant pas seulement à instaurer un nouvel ordre politique et social ; il vise aussi à remodeler, à créer un nouveau type d'homme. Et pour finir, tout en affirmant son souci de modernité, il se présente aussi comme conforme aux nécessités profondes de son temps et comme porteur des forces de l'avenir.
Le terme fascisme désigne à l'origine le mouvement fondé en Italie en 1919 et le système politique érigé en 1922 après la prise du pouvoir par le chef de ce mouvement, Benito Mussolini. Il s'applique par extension à divers partis, mouvements et organisations dont l'action s'est développée dans la quasi totalité des pays européens entre la fin de la Première Guerre mondiale et la fin de la Seconde.
En effet les innombrables mouvements, plus ou moins inspirés par l'exemple mussolinien, qui se développent surtout après 1930 (et surtout dans les pays européens) s'inscrivent dans la même perspective, et leur multiplicité donne la mesure de l'ampleur du phénomène. On peut cependant y déceler certaines nuances, le contexte historique, le contenu doctrinal (les facteurs de racisme et d'antisémitisme), les composantes sociales ainsi que le degré de contestation à l'égard de l'ordre établi différenciant chacun de ces mouvements.
Nous nous intéresserons plus particulièrement à la difficulté de l'implantation du fascisme en Angleterre et en France, accentuée par la présence de mouvements antifascistes.
[...] La population eut de fortes réticences vis à vis des mouvements fascistes à partir du moment où ceux ci adoptèrent un caractère violent, antisémite et quand l'uniforme apparut dans les manifestations. En effet, à ce moment là les mouvements s'apparentaient trop à Hitler, ce qui effraya certains ou tout simplement engendra une distanciation à leur égard. Ces différents mouvements fascistes eurent plus ou moins de mal à se faire accepter par les populations, malgré l'intérêt qu'elles pouvaient porter à cette tendance. [...]
[...] Ils refirent parler d'eux pendant la grande grève de 1926 mais sans conséquence. Il existait un deuxième groupe, et celui ci était bien plus violent : la «Imperial Fascist League». Elle fut fondée par Arnold Spencer Leese. Ce parti était violemment antisémite (allant jusqu'à proposer en 1935 une solution radicale : «les chambres de élément qui le distinguait des autres mouvements. Le fascisme devint une chose sérieuse et prise en compte par l'opinion publique, à partir du moment où un des politiciens les plus en vue du pays se plaça à la tête d'un nouveau parti fasciste : sir Oswald Mosley. [...]
[...] L'opposition au fascisme en France et en Grande Bretagne 1 L'antifascisme populaire et intellectuel Le comportement d'une très grande partie de la population française fût spontanément antifasciste. Les idéaux démocratiques et républicains étaient, grâce à l'école publique, encore solidement ancrés. De plus, l'association qui est faite entre le fascisme français et l'Italie lui porta préjudice, en raison de la forte animosité envers l'Italie et envers l'aspect répressif du régime de Mussolini. L'orientation clairement catholique du fascisme fût également un handicap. [...]
[...] Les brutalités auxquelles se livrait le parti de Mosley contribuèrent à accroître la vigilance envers le fascisme et les protestations contre la complaisance des autorités à son égard. Il fallut beaucoup de temps pour que le Labour accepte l'évidence que les fascismes ne reculeraient que devant la force. Il refusa finalement de consentir à une paix fondée sur des abandons aux puissances fascistes et refusa de laisser les démocraties sans défense devant l'agressivité de celles-ci. La question du réarmement devint ainsi prioritaire, et les crédits militaires furent votés en juillet 1937. Le parti travailliste s'opposa cependant aux négociations de Munich et à la politique d'appeasement. [...]
[...] L'adhésion du parti radical au Front populaire n'avait été motivée que par son hostilité au fascisme et le souci de la défense républicaine, les radicaux étant opposés aux réformes économiques et sociales proposées par les socialistes. Leur antifascisme diminua ainsi fortement à partir des grèves de juin 1936, et le parti évolua lentement vers la droite. Lorsque plus tard Daladier arriva au pouvoir, il restaura une certaine fermeté face au fascisme, mais il fût loin d'être l'auteur d'un nouveau rassemblement national. [...]
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