En élargissant l'expression de la classe ouvrière pour y inclure les mineurs et les ouvriers du bâtiment, les ouvriers d'usine forment le gros du prolétariat industriel, élément essentiel de la classe ouvrière. Au cours du XIXème siècle, les sciences et les techniques se développent considérablement. Les machines créent l'ouvrier. Elles se perfectionnent sans arrêt. Avec ce nouveau système de production se créé le machinisme qui permet d'augmenter la fabrication. Mais les machines n'améliorent en rien les conditions de travail des ouvriers : en ces débuts de l'industrialisation, le milieu ouvrier est un milieu de misère. Le taux de pauvreté de cette époque est d'ailleurs largement dû à une part ouvrière.
Le docteur Villermé lui-même reconnut, en observant les conditions de vie des ouvriers, qu'il semblait difficile de tomber dans une situation plus horrible : ils sont très mal payés, les conditions de travail sont très dures, certains gémissent sous le poids de l'exploitation sans cesse accrue : privés d'argent, affamés, ils manquent de logements, et vivent dans une horrible promiscuité. Villerue décrira ainsi les ouvriers :
"Il faut les voir arriver chaque matin en ville, et en partir chaque soir. Il y a parmi eux une multitude de femmes pâles, maigres, marchant pieds nus dans la boue... et un nombre considérable de jeunes enfants couverts de haillons tous gras de l'huile tombée sur eux pendant qu'ils travaillaient..." (...)
[...] Mais outre l'opportunisme politique qu'une telle occasion représente pour lui, il reste attaché à l'idée que l'Etat puisse s'impliquer dans le social. De plus, via son élection, Bonaparte se retrouve nouveau parisien et découvre une capitale insalubre, au sein de laquelle les familles ouvrières vivent dans d'effroyables conditions. C'est l'occasion pour lui de faire apparaître la politique du logement social comme celle de la morale, de la famille et du travail. Il charge Haussmann de faire de la ville un symbole du progrès en matière de logement. [...]
[...] Angleterre France Pays-Bas Espagne Italie Allemagne Europe Occidentale Population de quelques pays d'Europe Occidentale du XVIème au XIXème siècle (en millions d'habitants) (On constate, grâce à ce tableau, que la France du XIXème siècle a connu une très forte hausse de population.) En effet, les enfants vivent avec leur famille (souvent nombreuse) dans des locaux dégradés, installés dans des rues étroites et humides où l'air n'est pas renouvelé ou peu. Les plus pauvres vivent dans des greniers ou des caves. Les enfants se nourrissent, comme le reste de leur famille, de soupe de pommes de terre et de pain. Que ce soit à Roubaix ou Lille (entre autres), le problème du logement ouvrier se pose rapidement, dès les débuts de cet essor industriel. [...]
[...] Tous ces logements qui se superposent, se composent d'une, plus rarement deux pièces, occupées par la famille. Ainsi, bien que de nombreux efforts aient été accomplis, si les esprits se sont réveillés et que nombre de politiciens ont décidé d'ouvrir les yeux, il s'avère difficile de trouver une solution qui puisse être tout à fait satisfaisante. Effacer des années de vie miséreuse dans des quartiers insalubres et délabrés en construisant suffisamment de logements sains s'avère une tâche ardue et longue qui s'étalera sur de nombreuses décennies. [...]
[...] Parmi les philanthropes, des médecins (Villermé), universitaires (Blanqui), des notables (baron de Gérando) révèlent à la population aisée, loin de ces soucis de logement, la réalité de la situation dans laquelle se trouve une majeure partie de la population ouvrière. La ville du XIXème siècle se distingue ainsi en plusieurs quartiers (bourgeois, populaires) bien étanches les uns par rapport aux autres. Seuls quelques évènements dramatiques tels que l'épidémie de choléra de 1834 semblent faire éclater ce problème au grand jour. [...]
[...] L'insécurité est présente tout au long des journées, l'ouvrier est toujours menacé par la chute de pièces, les courroies des machines qui cassent . La sécurité est mal assurée. La condition ouvrière est une lutte permanente sur le fil du rasoir pour éviter la chute dans la misère et l'indigence : absence de protection, fatigue, exploitation, accidents. La tombée dans l'indigence est en effet un risque majeur à cause des variations de salaires, des accidents du travail et de la vie quotidienne. Le travail dans les fabriques est très éprouvant physiquement comme moralement. [...]
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