En 1830 commence l'aventure algérienne qui plongera la France et l'Algérie dans une longue et complexe relation d'incompréhension, d'intransigeance et de regret. De fait, l'Algérie conquise sera une colonie de peuplement française dans une République une et unie qui se refuse toute concession.
Cette Algérie qui est française pâtit pourtant d'un régime de l'indigénat instauré en 1881, et repose sur une société caractérisée par les inégalités entre européens et musulmans. Malgré une autonomie financière, le peuple algérien n'est nullement représenté, les musulmans sont spoliés de leurs terres et n'auront pour la plupart jamais la citoyenneté française. Si bien que lorsque les premières émeutes ont lieu dès le 8 mai 1945 à Sétif et Guelma, la guerre semble inévitable et éclate donc le 1er novembre 1954 avec l'insurrection de la Toussaint. Deux ans plus tard le contingent français est mobilisé et ce sont 400 000 hommes qui combattent sous le drapeau français. Lorsque la paix est signée le 18 mars 1962, on compte près de 175 000 morts dont 153 500 algériens mais les chiffres montent jusqu'à 300 000, ainsi que plus d'1 million 150 mille exilés, mais les massacres, tant de l'OAS que du FLN ne prennent pas pour autant fin.
Dès lors nous constatons que bien plus que faire la guerre en Algérie pour rétablir l'ordre et conserver un empire, c'est faire la paix dans une nation qui n'a plus d'identité mais qui doit s'en construire une pour survivre qui apparaît comme nécessaire.
[...] Les actions s'intensifient en 62 et les tracts sont de plus en plus violents, un exemple : au vieillard de Colombey, à son ministre des Affaires Algériennes résidant en métropole, nous disons : vous voulez livrer l'Algérie au FLN ? Venez nous l'arracher. A ces messieurs du GPRA siégeant dans les palaces de Tunis, nous disons : vous voulez gouverner l'Algérie ? Venez la prendre Se développe alors la psychose de la nuit durant laquelle on verse de l'huile de vidange et des clous sur les routes, on lâche des rats, on organise des attentats et enlèvements. [...]
[...] Les harkis ont été invités à payer au FLN leur arriéré d'impôt révolutionnaire et ont été pour la plupart victimes d'exactions, tout d'abord en Oranie puis dans tout le pays. La reconnaissance de l'indépendance le 3 juillet a ouvert le terrain aux règlements de comptes, et pendant près de 3 mois la nation a été plongé dans l'anarchie, le gouvernement ne pouvant et même pour certains ne voulant contrôler ces excès. Le rapport Robert de mai 63, cite un conseiller général arrêté le 1 août, enterré vivant le 7 août, la tête dépassant et recouverte de miel qui agonisa durant 5 heures, le visage mangé par des abeilles et des mouches ou encore des dizaines de harkis promenés en femme, nez, oreilles et lèvres coupées, émasculés, enterrés vivants dans de la chaux ou même dans le ciment ou brûlés à vif par l'essence La France refusant d'accueillir massivement à la fois les pieds noirs et les harkis, se montra très peu réceptive aux plaintes des harkis, livrés à la bonne volonté du FLN qui ne manqua pas de venger leur affront passé. [...]
[...] Si aujourd'hui on assiste à une recrudescence d'ouvrage traitant du sujet certains aspects du conflit restent encore tabou, et ce tant du côté algérien que français. On peut penser ici au traitement des harkis après l'indépendance, le recours à la torture par l'armée française, l'abandon des Européens d'Oran, et bien d'autres sujets. Bibliographie Histoire générale B. Stora, Histoire de la guerre d'Algérie, Paris, La Découverte, Repères Les collections de l'Histoire, La guerre d'Algérie, HS 15, mars 2002 Le règlement J. Lacouture, Algérie, la guerre est finie, Bruxelles, Complexe B. [...]
[...] La France se trouve donc isolée et le FLN parvient à gagner la sympathie de l'opinion internationale, ce qui conduit la France à accepter cet interlocuteur et à accélérer les négociations. Ainsi, dès 1960, de Gaulle, soucieux de se consacrer à la construction européenne, lance les négociations avec le GPRA qu'il accepte à contrecœur Malgré l'échec des pourparlers de Melun du 25 au 29 juin 1960, de nouvelles négociations secrètes s'engagent entre les deux interlocuteurs. Mais ces nouvelles négociations secrètes échouent à leur tour. [...]
[...] De même, en métropole, le doute s'installe et les divisions se font de plus en plus ressentir Dès 1961, le gouvernement français doit se heurter à la réticence d'un nombre important de ses politiques concernant la politique algérienne du gal. Au printemps 1961, la France connaît une recrudescence des attentats individuels visant aveuglément tous les porteurs d'uniforme. La police, exacerbée, se rallie peu à peu à la vision raciste de l'OAS. De plus en plus de corps sont retrouvés au cours du mois de septembre dans les cours d'eau environnant Paris. [...]
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