Faire grève dans les années 1900, tisserands de Crimmitschau, petite ville dans l'empire rouge, mouvement ouvrier allemand, Allemagne, politisation de la grève, contre-culture ouvrière
L'une des définitions communes et partagées du mouvement ouvrier consiste à classifier cette classe autour d'un système d'organisation triptyque combinant les coopératives, la confédération syndical, et le parti. Or, pour l'ouvrier, ce mouvement se vit par l'action avec les grèves et ne ressemble que très peu au jeu d'alliances énoncé plus tôt. L'histoire du mouvement ouvrier et à fortiori celle du mouvement ouvrier allemand à l'orée du XXe siècle se structure essentiellement par le quotidien et par la rue. Sa propre dynamique s'exprime par la grève, mouvement symbolique qui incarne la lutte de classes. Cette étude permet de comprendre dans une échelle plus réduite les enjeux du mouvement ouvrier à l'orée du XXe siècle, mais aussi les revendications, les modes d'action et les résultats obtenus lors d'une lutte acharnée contre le patronat avec l'exemple particulier de la grève des tisserands de Crimmitschau.
[...] La classe dominante patronale a politisé cette grève avec l'aide des pouvoirs publics qui ont rendu tous les tisserands de Crimmitschau hors la loi tel que le décrit le texte d'expert de Paul Umbreit, syndicaliste et fonctionnaire allemand qui dresse une étude sociologique de cette grève. L'action des patrons cristallise les tensions et favorise l'émergence d'une opinion publique favorable aux revendications des grévistes comme la journée de travail de dix heures. Par ailleurs cette grève est l'une des rares grèves (à l'exception de celles de et 1899) ou les projets de lois visant à autoriser des sanctions pénales plus sévères à l'encontre des grévistes sont repoussés au Parlement par une coalition socialiste et libérale. [...]
[...] Par ailleurs, cette chanson sera reprise dans les grèves ultérieurs. L'étude de cette chanson éclaircit la notion de contre-culture. La culture des dominants prédominante en Europe est de plus en plus remise en question. Ainsi, la vision des dominants comme celle de Benjamin Disraeli, premier ministre britannique qui a écrit un long poème qui s'appelle Sybille ou les deux nations en 1845 décrit une nation de riches et de pauvres. Ces pauvres qui, selon la construction dominante menacent les patron. [...]
[...] Ce même phénomène s'observe en Allemagne avec la grève des tisserands de Crimmitschau. Cette prétendue défaite des ouvriers permet d'ériger ces grèves et révoltes en symboles de lutte contre l'oppression avec un fort pouvoir symbolique, un devoir mémoire émerge des décombres de la défaite des tisserands de Crimmitschau après une longue grève. * Le devoir de mémoire de la grève s'impose et se traduit par la chanson de la petite ville dans l'empire rouge qui a pour fonction de célébrer la résistance des tisserands de Crimmitschau dans un contexte de violentes luttes sociales et de crispation de la grève. [...]
[...] La première organisation est celle de l'Association générale des travailleurs Celle-ci préconise de former une alliance entre le prolétariat et le pouvoir autoritaire de l'Empire allemand qui tient en respect la bourgeoisie libérale. La seconde organisation est celle de l'Union des associations de travailleurs allemands qui s'opposent à l'idée d'une Allemagne prussienne voulue par Bismarck, c'est-à-dire une grande Allemagne comprenant l'Autriche. Par la suite, le parti socialiste ouvrier allemand s'unifie lors du congrès de Gotha en 1875 pour tenter d'émanciper les ouvriers. En septembre 1890 et avec la levée de la loi antisocialiste, le Parti socialiste ouvrier a changé de nom pour devenir le parti socialiste démocrate allemand, le SPD. [...]
[...] A eux s'opposent les patrons qui sont les nobles maîtres (ligne accompagnés de la haute police (ligne 7). Cette perception qui inverse les valeurs de la classe dominante crée irrémédiablement de la tension et incarne symboliquement la lutte des classes. L'intérêt de produire cette chanson est aussi de motiver les militants grévistes et les syndicats afin de ne pas abandonner leurs revendications. Enfin, la carte postale du 18 janvier 1904 joue un rôle important dans la mémoire ouvrière. La carte poste, genre iconographique récent dispose de nombreuses qualités : le prix est abordable pour la population et a l'avantage d'être pré affranchie. [...]
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