L'hostilité et les persécutions envers la communauté juive, déjà contemporaines des débuts du christianisme et de l'Empire romain, n'ont pas épargné le XIXème siècle. Mais c'est sous l'effet conjugué de l'idée «d'identité nationale» et des travaux scientifiques visant à fonder la notion de «races humaines» que ces mouvements en viennent à se développer et à changer de nature donnant naissance à l'antisémitisme moderne. L'origine du mot est une traduction de l'allemand Antisemitismus, inventé en 1879 par le journaliste Wilhelm Marr dans un pamphlet anti-juif, Victoire du judaïsme sur la germanité considérée d'un point de vue non confessionnel. L'exclusion théologique devient dès lors raciale, «une animosité pure et simple à l'égard des Juifs» selon Léon Poliakov, assimilant ainsi une catégorie linguistique (les langues sémitiques telles que l'hébreu, l'arabe ou l'araméen) à une catégorie raciale et réduisant les usagers de ces langues aux seuls Juifs. Il est ainsi légitime de se demander comment le philosémitisme du début du XIXème, hérité des Lumières et reconnaissant l'universalité des droits de l'Homme, a pu laisser place à l'antisémitisme violent et virulent qui caractérise la fin de ce siècle. Mais aussi de s'interroger sur les différentes formes d'expression de cette idéologie raciste stigmatisant les pseudos critères d'une «race juive».
[...] Pire, en Autriche, Karl Lueger est élu maire de Vienne en 1879 grâce à un programme basé sur de violentes mesures anti-juifs. Le XIXème siècle constitue ainsi un tournant dans l'évolution de la pensée anti judaïque. La haine basée sur des préjugés et des croyances religieuses vieux de plusieurs siècles voit ses fondements renouvelés et pérennisés par le caractère intellectuel et irréfutable d'études scientifiques. Celles-ci permettent l'émergence du concept de infailliblement définies par des caractéristiques physiques et morales auxquelles il est désormais impossible d'échapper. [...]
[...] Ce sentiment anti-juif traditionnel et théologique qualifié «d'antisémitisme chrétien» a toujours cours en Europe. Il se caractérise non pas par la violence propre à l'antisémitisme de la fin du XIXème siècle mais par la persistance de croyances erronées et d'une intolérance chronique à l'encontre des Juifs. L'image durable des Juifs assassins du Christ (l'expression du «Juif perfide» dans la liturgie du Vendredi Saint) et l'affaire du jeune Edgardo Mortara retiré à sa famille juive à Bologne en 1859 pour être élevé selon les principes catholiques témoignent de cette l'intransigeance. [...]
[...] Puis ensuite de présenter la transformation au cours de la fin du siècle de cette idéologie en un mouvement raciste. Malgré un certain apaisement des hostilités à l'égard des populations juives, allant de pair avec une plus grande libéralisation des Etats européens et avec un recul des pratiques religieuses, on note la persistance d'une mise à l'écart de cette minorité. Depuis le début du siècle, les Juifs sont progressivement reconnus et intégrés comme citoyens dans toute l'Europe. On ne peut pas à proprement parler d'une plus grande tolérance mais plutôt d'une atténuation des différences religieuses de cette minorité par la diminution de la croyance. [...]
[...] Comment s'exprime l'antisémitisme en Europe à la fin du XIXème siècle? L'hostilité et les persécutions envers la communauté juive, déjà contemporaines des débuts du christianisme et de l'Empire romain, n'ont pas épargné le XIXème siècle. Mais c'est sous l'effet conjugué de l'idée «d'identité nationale» et des travaux scientifiques visant à fonder la notion de «races humaines» que ces mouvements en viennent à se développer et à changer de nature donnant naissance à l'antisémitisme moderne. L'origine du mot est une traduction de l'allemand Antisemitismus, inventé en 1879 par le journaliste Wilhelm Marr dans un pamphlet anti-juif, Victoire du judaïsme sur la germanité considérée d'un point de vue non confessionnel. [...]
[...] Cette idée du «coup de couteau dans le dos» qui sera dès le début des années 1900 puis jusqu'au terme de la Seconde Guerre mondiale la base de l'argumentaire antisémite. Bibliographie François de Fontette, Histoire de l'antisémitisme, Paris, Presses de l'Université Léon Poliakov, Histoire de l'antisémitisme. [...]
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