Lorsque le 1er mai 1851 la Great Exhibition of the works of Industry of all nations est inaugurée par la reine Victoria, cette manifestation inaugure une longue série d'expositions universelles, manifestations de puissance, mais aussi lieu d'échanges entre les nations des diverses parties du monde. Depuis la fin du XVIIe siècle, quelques pays avaient présenté leurs principales productions artistiques et industrielles dans des expositions, ainsi la France en 1683 et en 1699 ou l'Angleterre à partir de 1756. L'essor progressif du capitalisme, l'industrialisation de plusieurs pays permettent d'envisager d'exposer les produits de toutes les nations en une manifestation.
Entre 1851 et 1914, près de 350 expositions internationales présentent des créations contemporaines à un large public, mais la plupart ne couvrent qu'un espace géographique limité (le Zollverein à Munich en 1854, les colonies à Amsterdam en 1883, les Amériques à Buffalo en 1901…), ou qu'un thème ou type de produit (Barcelone : la mer en 1888, le coton à la Nouvelle-Orléans en 1883). Ainsi, seules 24 expositions parviennent à réunir une large gamme des productions humaines et peuvent recevoir l'appellation d'« Expositions universelles ».
Il s'agit donc pour nous de montrer dans quelle mesure les expositions universelles représentent le progrès qu'ont connu l'Europe et des Etats-Unis au cours de la 2e moitié du XIXe siècle.
[...] Ainsi, Victor Hugo défend l'Exposition de 1878 dans plusieurs de ses textes, et il y préside le Congrès de la propriété littéraire. Il faut enfin souligner l'aspect social de ces Expositions. L'exemple de la première Exposition de 1851 en est très révélateur. Au départ, le billet quotidien est vendu une livre sterling, via un système d'inscription préalable et d'abonnement qui connaît un grand succès (25000 billets vendus avant même l'ouverture). Moins d'un mois après, la nécessité d'assurer le succès de la manifestation incite les organisateurs à baisser le prix d'entrée à un shilling quelques jours par semaine, pour en faire profiter l'élite de la classe ouvrière. [...]
[...] À l'exception de celle de Saint-Louis, les organisateurs ont pu se permettre une telle gestion, car les Etats les ont soutenus et ont finalement épongé les dettes. B. Les effets controversés des Expositions La réussite d'une exposition peut se mesurer de façons différentes : satisfaction des organisateurs, des exposants ou du public, rayonnement immédiat, notoriété à moyen ou long terme, rentabilité économique. Au-delà de cette réussite, les Expositions sont soumises à une critique contemporaine. Elle provient de bourgeois économes, d'ouvriers sceptiques, de nationalistes invétérés, de riverains importunés, mais aussi de provinciaux jaloux ou de nombreux intellectuels. [...]
[...] Y sont exposées des œuvres françaises (Ingres, Delacroix, Courbet) ainsi que 1500 œuvres étrangères (Nazaréens allemands, Préraphaélites anglais). Qualifiées de plus hautes productions de l'esprit humain les œuvres d'art sont installées au milieu du bâtiment central de l'Exposition. Paris propose la tête de la statue de la liberté en 1878 (Bartholdi). L'Art nouveau, pont entre architecture et arts décoratifs, est consacré à Bruxelles en 1897 et à Paris en 1900. En 1855, à l'initiative de Leplay, l'on se penche sur le sort des classes laborieuses. En 1867, on crée les premiers pavillons nationaux. [...]
[...] Dès 1851, les peuples d'Asie, d'Afrique et d'Océanie sont invités, afin de montrer les bienfaits de la colonisation, et les progrès à faire pour amener ces populations à la civilisation. Ainsi la présentation d'indigènes dans leurs milieux naturels reconstitués sur l'esplanade des invalides en 1889. Les puissances comptent également sur les effets bénéfiques sur l'économie. L'Exposition de 1900 est consacrée comme l'apothéose de la Paix entre les peuples. Le Champ de Mars, rebaptisé Champs de la Paix, est le théâtre d'un long chantier international. [...]
[...] Ainsi, seules 24 expositions parviennent à réunir une large gamme des productions humaines et reçoivent l'appellation d'« Expositions universelles Il s'agit donc pour nous de montrer dans quelle mesure les expositions universelles représentent le progrès qu'ont connu l'Europe et des États- Unis au cours de la 2e moitié du XIXe siècle. I. Les Expositions universelles sont avant tout une démonstration de puissance A. Organisation par les Etats : coopération et compétition Les Expositions universelles sont avant tout des rencontres pacifiques et fraternelles qui rapprochent les peuples. [...]
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