En 1888, le journal La Lanterne japonaise déclare à propos de l'Exposition universelle de 1889 : « On ne la verra pas, à cause de la Tour Eiffel ». Puis, Le Correspondant du 25 octobre 1889 publie que « Le grand agent électoral (…) ça a été l'Exposition universelle ». En ce sens, ces deux affirmations pourraient grossièrement résumer l'évènement.
Du 5 mai au 31 octobre, la IIIe République de Sadi Carnot n'a eu de cesse de promouvoir son régime, prétextant le centenaire de la Révolution, afin de dérouler tour à tour son génie artistique, créatif et industriel. Habituée des Expositions universelles, celle-ci devait marquer les esprits par l'utilisation de matériaux, de procédés ou de techniques totalement novatrices. Le cœur même de Paris est mobilisé : le Champ-de-Mars, l'esplanade des Invalides, le Trocadéro, le vieux Palais de l'industrie et le quai d'Orsay sont autant de lieux prompts à célébrer la magnificence et les innovations promises, rejoignant en ce sens l'objectif premier d'une exposition universelle : montrer les avancées industrielles et techniques en récompensant les meilleurs exposants sous forme de diplômes.
[...] Plus saisissant encore, le 18 août convives répondent à l'invitation de la ville de Paris qui convie tous les maires de toutes les communes et villes de France et des colonies à festoyer autour d'un banquet républicain Le 11 septembre, mois des élections législatives, quatre représentations de l'Ode triomphale à la République sont jouées devant spectateurs. Le 21 est inaugurée place de la Nation une sculpture de Jules Dalou, intitulée Triomphe de la République. Enfin, le 29 voit la remise des récompenses de l'Exposition, ayant pour même décor celui de l'Ode triomphale. De plus, industriels et politiciens véhiculent les idéaux républicains, anticléricaux et socialistes, relayés par le Petit Journal. [...]
[...] Le cœur même de Paris est mobilisé : le Champ-de-Mars, l'esplanade des Invalides, le Trocadéro, le vieux Palais de l'industrie et le quai d'Orsay sont autant de lieux prompts à célébrer la magnificence et les innovations promises, rejoignant en ce sens l'objectif premier d'une exposition universelle: montrer les avancées industrielles et techniques en récompensant les meilleurs exposants sous forme de diplômes. Dirigée par Jean-Charles Alphand, collaborateur d'Haussmann, Georges Berger, et Alfred Picard, l'Exposition universelle de 1889 est la rencontre de nombreux projets, de volontés inavouées, de tensions diplomatiques pour finalement symboliser le passage à une société nouvelle, portée par une logique moderne et progressiste. I. Une exposition a la gloire de la france et du monde occidental A. [...]
[...] La France, avec la colonisation de la Tunisie, du Tonkin et de Madagascar, y participe activement. On compte deux fois plus d'exposants coloniaux qu'en 1878, ces derniers affichant clairement la supériorité occidentale devant des visiteurs qui dévisagent et s'étonnent de ces peuples sauvagement exposés, objets de toutes les curiosités et du plus profond mépris. Il s'agit également de célébrer le génie occidental symbolisé par la Fontaine du Progrès, réalisée par Coutan. Des personnalités telles que Louis Pasteur, Gustave Eiffel ou Thomas Alva Edison se chargent de représenter, par leurs inventions et découvertes respectives, l'intelligentsia occidentale, œuvrant pour le progrès et destinées à dominer le monde. [...]
[...] Asseoir la République française L'exposition universelle de 1889 est organisée en vue de la commémoration du centenaire de la Révolution et de ses conquêtes. Pourtant, l'objectif était, dès 1878, de redorer l'image de la France, largement décrédibilisée par une période d'humiliation et de répressions : la défaite de Sedan face aux Allemands puis l'expérience dramatique de la Commune. Mais les monarchistes français et les principales monarchies européennes récusent l'idée d'une commémoration de la Révolution. Refusant de la voir s'inscrire dans l'héritage politique, historique et culturel de la France, une partie de la droite combat en vain le projet en 1886. [...]
[...] On constate l'apparition d'associations coopératives de crédit et de consommation et d'un groupe représentant l'interventionnisme d'état. A leurs dépens, les entrepreneurs français découvrent le peuple étatsunien qui peut, sans présomption, se mesurer avec l'Europe (Les Expositions de l'Etat, 1889). Ils constatent également la lente ascension de pays neufs comme le Portugal, la Chine, le Brésil qui exerce une concurrence croissante, en marge d'une internationalisation progressive des échanges. Mais ce sont surtout les avancées sociales qui sont flagrantes, à l'image d'un nouveau pavillon, celui de l'hygiène et de l'assistance publique. [...]
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