Exposé sur le fait religieux en France de 1905 à 2005. En 1905, la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat mettait en place non seulement la laïcité mais aussi la sécularisation c'est-à-dire l'autonomisation des institutions sociales séculières par rapport à la religion. Comment a évolué la place du fait religieux dans la société française au 20ème siècle : en d'autres termes la sécularisation a-t-elle abouti à une société désinvestie du religieux ?
[...] L'Eglise se replie et ne structure désormais plus le corps social. Pour illustrer ce tournant dans la pratique on peut prendre comme exemple la messe du dimanche. Déjà, avec l'entrée dans la civilisation des loisirs le dimanche se banalise ne représentant plus ce jour spécifique de la semaine où toute activité rémunérée est suspendue. L'Eglise elle-même a contribué à en diminuer la spécificité en transférant une partie des messes au samedi soir. L'assistance à la messe du dimanche faisait jadis partie dans de nombreuses régions des habitudes sociales, ne pas y aller était se mettre en dehors du groupe, aujourd'hui c'est y aller qui devient singulier. [...]
[...] Avec la dissociation institutionnelle entre l'Etat et l'Eglise, l'évolution déjà entamée au 19ème siècle de la transformation de la religion d'un phénomène de mentalité en un phénomène d'opinion se radicalise, le religieux sort de la sphère collective pour rejoindre une logique purement individuelle. La religion n'a plus de légitimité sociale reconnue. Cette cassure touche toutes les religions mais affecte particulièrement le catholicisme, qui est la 1ère religion de France regroupant environ 92% de la population. C'est ce que l'historiographie française appelle la déchristianisation : ce le refoulement de la religion, en l'occurrence chrétienne, du domaine public vers la sphère privée. L'école publique contribue largement à cette dissociation. [...]
[...] L'Eglise s'en trouve considérablement ébranlée, et en reste durablement perturbée. Tout se passe alors comme si d'un même mouvement les fidèles abandonnaient les gestes de la pratique et les clercs se désengageaient du monde. Cela entraîne une profonde division au sein même de l'Eglise : les traditionalistes menés par Mgr Lefebvre regrettent les temps passés et s'opposent aux progressistes qui se fondent dans le corps social et abandonnent aux laïcs de nombreuses tâches qui leur étaient jusqu'alors réservées comme le catéchisme. [...]
[...] La montée de l'intégrisme musulman est aussi manifeste .Il s'agit d'appliquer tous les préceptes religieux et d'islamiser le maximum d'espaces sociaux au profit d'une vie entièrement musulmane tout en se désintéressant ouvertement du domaine politique. La question religieuse se double ici d'une question politique et ouvre des débats importants comme celui sur la laïcité notamment concernant la question du voile. La volonté d'application stricte de la religion à tous les domaines de la société pose aussi des problèmes de haine de l'autre qui peut se manifester par un anti-sémitisme aigu. Le fait religieux peut ici porter une menace pour la société. [...]
[...] Se fait alors jour une préoccupation pour les biens matériels. Mais le mirage de l'éco de marché provoque bcp de désillusions et si on assiste à une baisse considérable de la pratique celle-ci va s'accompagner de la persistance d'une certaine religiosité comme une volonté de témoigner de la revanche de Dieu (G. Kepel). III. La recomposition du religieux Cette revanche s'opère depuis une trentaine d'années et se manifeste par un pluralisme religieux lié à la chute progressive du catholicisme comme religion majoritaire. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture