« Nous nous présentons devant vous dans l'unique pensée d'une guerre intégrale... un seul devoir et simple : demeurer avec le soldat, vivre, souffrir, combattre avec lui, abdiquer tout ce qui n'est pas la patrie... Ni trahison, ni demi trahison, la guerre, rien que la guerre. La justice passe, le pays saura qu'il est défendu !»
Les mots prononcés par Georges Clemenceau à la Tribune de l'Assemblée, le 17 novembre 1917 ? lendemain de son accès à la Présidence du Conseil ? évoquent bien l'engagement profond des puissances tout entières dans l'effort de guerre au moment du premier conflit mondial. Théorisée par Clausewitz dans un premier temps et Erich Ludendorff dans un deuxième, la « guerre totale » - « absolute Kriege », est un conflit dans lequel toutes les ressources nationales ? matérielles, humaines et spirituelles ? sont mobilisées, au front comme à l'arrière. S'opère une réorganisation des économies et des sociétés, dans tous les secteurs d'activité. Dans quelle mesure ce modèle-type s'applique-t-il alors à la Grande Guerre ? Nous procéderons suivant un plan thématique. Evaluer d'une part, comment se concentre dans le conflit l'intégralité des richesses et l'ensemble de la population. D'autre part, les vecteurs politico médiatiques à travers lesquels les masses sont spirituellement encouragées au carnage ? ou le rôle que l'endurance morale a joué dans cette guerre.
I. Une mobilisation totale des énergies nationales dans l'effort de guerre.
A. Affrontements économiques et transmutations industrielles.
1. Interventionnisme et hyperproduction.
L'Etat est maître d'oeuvre de l'effort de guerre. Il faut sans cesse alimenter le front en armes et en ravitaillement. Les Etats prennent en charge cette nécessité absolue, inaugurant des politiques dirigistes (et l'Allemagne s'engage la première dans cette voie, dès 1915). L'Etat doit emprunter pour combler des déficits qui se creusent de plus en plus (...)
[...] Soutien arrière et implication des femmes. Dans le front intérieur : femmes, enfants, personnes âgées, ouvriers spécialisés retirés du front, prisonniers : tous sont mis à contribution pour nourrir la guerre. Les femmes font face à de nouvelles responsabilités : travailler à l'arrière dans les usines ou les champs, élever seules leurs enfants, soutenir le moral des soldats au front, quand elles ne s'engagent pas directement comme infirmières L'appel aux colonies : tirailleurs, spahis, annamites. Précisons que les colonies ne sont pas en guerre. [...]
[...] Histoire des relations internationales : la Première Guerre mondiale, une guerre totale ? Nous nous présentons devant vous dans l'unique pensée d'une guerre intégrale . un seul devoir et simple : demeurer avec le soldat, vivre, souffrir, combattre avec lui, abdiquer tout ce qui n'est pas la patrie . Ni trahison, ni demi trahison, la guerre, rien que la guerre. La justice passe, le pays saura qu'il est défendu Les mots prononcés par Georges Clemenceau à la Tribune de l'Assemblée, le 17 novembre 1917 lendemain de son accès à la Présidence du Conseil évoquent bien l'engagement profond des puissances tout entières dans l'effort de guerre au moment du premier conflit mondial. [...]
[...] Des fausses promesses également, lorsque le gouvernement italien assure aux ouvriers des réformes sociales après la victoire. Et cela nourrit le sursaut italien ! Octobre 1918, victoire décisive de Vittorio Veneto contre les troupes autrichiennes. B. Le désengagement moral, aux sources de la défaite ? 1. Grèves, mutineries, révolutions. A partir de 1917, les populations craquent Des grèves éclatent du fait de la détérioration des conditions de vie et de travail. Au front, la pratique des mutineries se développe en 1917. [...]
[...] L'offensive alliée avait su jouer sur les revendications nationalistes, notamment dans l'Empire Ottoman, avec le Général Allenby qui exploite habilement les révoltes des provinces arabes contre Istanbul. En conclusion, il est clair que la Première Guerre mondiale répond à la définition de guerre totale. L'engagement fut absolu, la violence inouïe : près de 10 millions de morts dans ce conflit et d'ineffaçables traumatismes. Soldats et civils ont accepté les sacrifices exigés par cette guerre, conservant l'espoir qu'au bout de l'épreuve, il y aurait la victoire et surtout la paix. [...]
[...] L'Etat est maître d'œuvre de l'effort de guerre. Il faut sans cesse alimenter le front en armes et en ravitaillement. Les Etats prennent en charge cette nécessité absolue, inaugurant des politiques dirigistes (et l'Allemagne s'engage la première dans cette voie, dès 1915). L'Etat doit emprunter pour combler des déficits qui se creusent de plus en plus. Et les populations doivent accepter des réquisitions, des rationnements et subissent la tendance à l'inflation due à l'augmentation de la masse de billets émis. [...]
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