Dans ce XIXe siècle entre tradition et modernité, divers régimes politiques se sont succédé. Au début de l'année 1848, la France est encore une monarchie dont le roi est Louis-Philippe. Mais avec l'évolution du siècle, et notamment la révolution industrielle, tout cela change. Le peuple est en pleine mouvance, dans les idées comme dans les actes, et le besoin de changement se fait sentir. La classe modeste, et plus particulièrement les ouvriers, représente cette nouvelle façon de voir le monde. Acteurs principaux de l'envie de changement, les prolétaires sont sans doute les plus impliqués dans les révolutions de 1848, des mois de Février et de Juin. Mettant un terme à la Monarchie de Juillet, elles ouvrent la porte à la Seconde République, proclamée le 24 Février.
[...] Que se soit en Février ou en Juin, la frustration des ouvriers joue un rôle majeur dans les révolutions. En ce qui concerne celle de Février 1848, il faut aller chercher les tromperies dont se sentirent victimes les ouvriers lors de la révolution de 1830. Ce mouvement révolutionnaire des 27, 28 et 29 Juillet est appelé « Les 3 Glorieuses ». L'action des républicains, soutenus par le peuple et les ouvriers, permit de renverser le régime monarchique de la Seconde Restauration. On se dirigeait logiquement vers la mise en place d'une nouvelle république mais les orléanistes spolièrent la victoire aux révolutionnaires et mirent en place la Monarchie de Juillet. Cette frustration resta enfouie dans le milieu ouvrier jusqu'en Février 1848.
[...] Une similitude importante apparaît lorsque l'on étudie les révolutions de 1848 : leur durée et leur spontanéité. En effet, ces dernières sont courtes, de l'ordre de quelques jours, et spontanées. Elles n'ont pas réellement d'organisation. Le fait que les ouvriers en soient les principaux acteurs semble expliquer cela. Que ce soit en Février ou en Juin, les révolutions sont parisiennes et donc urbaines. Les paysans n'y participent pas et les provinces n'ont quasiment aucune implication. C'est donc le peuple de l'immense capitale française avec ses nombreux ouvriers qui en est le moteur. En Février, malgré l'intervention du roi qui remplace Guizot par Molé, la révolution ne peut être évitée. Le Mercredi 23 à 21 h 30 la révolution éclate. Un cortège d'ouvriers accompagné de quelques bourgeois et de soldats déambule dans les rues de Paris. Mais ce dernier se heurte à une compagnie de la garde nationale qui tire dans la foule : c'est la célèbre « fusillade du boulevard des Capucines ». (...)
[...] Conclusion : Nous avons donc vu que les revendications ouvrières étaient au cœur des révolutions de Février et Juin 1848. Les prolétaires y ont d'ailleurs joué un rôle primordial et il est évident que de nombreuses conséquences les concernant ont découlé de ces évènements. Alors qu'au début de l'année 1848 la France est encore une monarchie et que cette dernière est fermement installée depuis 18 ans, il est difficile de croire qu'en l'espace de quelques mois tout cela va être renversé. [...]
[...] Cette dernière agit à tous les niveaux, elle est à la fois morale, financière, industrielle, sociale et économique. Au sein même des dirigeants et dans l'entourage proche de François Guizot, alors chef du gouvernement, des affaires de corruptions éclatent au grand jour. La classe dirigeante est ainsi discréditée chez les classes populaires. De plus, le secteur agricole se porte très mal et les récoltes sont catastrophiques. Les prix augmentent et le peuple souffre de la faim. Enfin, la crise est surtout économique. [...]
[...] Une démocratie, plusieurs visages Par le biais des révolutions de 1848, la démocratie, tant attendue et souhaitée par les ouvriers, révèle ses différentes facettes. Après la révolution de Février, ce régime politique est perçut comme utopiste. Les ouvriers se prennent à rêver et, pendant un temps du moins, leurs rêves se réalisent. On souhaite une république sociale, allant dans le sens des prolétaires et, même si les réformes sont timides, il semble que l'on se tourne tout de même vers eux. Mais très vite, en l'espace de quelques mois, la démocratie change d'aspect et se radicalise. [...]
[...] Tout d'abord, les partis acceptent tous plus ou moins la république, même s'ils n'y ont pas forcément les mêmes intérêts. Mais peu à peu, des modifications s'opèrent. Les légitimistes et les orléanistes n'ont qu'une place seconde dans les affaires politiques du pays, comme en témoignent les élections des 23 et 24 Avril. Sur les 880 sièges disponibles à l'Assemblée environ sont obtenus par ces partis. Les grands vainqueurs de ces élections sont donc les républicains, avec un peu plus de 700 sièges. [...]
[...] Par le biais de leurs représentants, les ouvriers sentent qu'ils peuvent exprimer leurs revendications. On trouve entre autres parmi ces dernières les droits de liberté, de presse, de réunion et le souhait d'une constitution. Le 21 Février un banquet est annoncé pour le lendemain, tout le peuple de Paris y est convié. Cependant ce dernier est interdit par le pouvoir. Malgré cela, le 22 Février au matin une foule, composée en grande majorité d'ouvriers, marche vers la place de la Concorde et de la Madeleine. [...]
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