Exposé sur l'historiographie italienne. L'historiographie est l'étude de ceux qui écrivent ou ont écrit l'histoire. Elle étudie notamment les courants historiques et les méthodes employées à travers le temps par les historiens. Pour ces derniers, le mot historiographie peut également désigner littéralement la manière dont est écrite une Histoire précise, c'est-à-dire qu'elle sert le plus souvent à différencier un point de vue historique sur un ensemble d'événements. Peu d'analyses historiques italiennes ou des débats sur ces dernières ont traversé les Alpes, à part deux exceptions, qui concernent, premièrement la « Microstoria » de Carlo Ginzburg et Giovanni Levi et leur école, puis celle qui porte sur la redéfinition du fascisme par Renzo De Felice. Même si cette historiographie est mal connue en dehors de ses frontières et cela ne veut absolument pas dire qu'elle n'est pas riche et diversifiée, car aujourd'hui en Italie les professeurs ne sont pas les seuls à produire de la matière historique. Il y a tout le personnel des bibliothèques, des archives, des surintendances, ce qui fait, au total, les producteurs appartiennent à des profils culturels plus variés qu'en France. L'historiographie italienne est donc variée et riche, mais elle est généralement très enracinée localement, c'est-à-dire que si nous nous trouvons à Venise on ne fera que l'histoire de Venise, et par conséquent elle ne va intéresser que les gens du pays. Tout cela concerne bien entendu notre époque, mais l'historiographie, l'intérêt des historiens pour le passé de leur propre discipline a beaucoup évolué et a toujours été présent, cela en Italie et ailleurs, à commencer par Hérodote au Vème siècle, Thucydide, Polybe, en passant par les hagiographes et chroniqueurs du Moyen-Âge comme Froissart au XIVème siècle, ou bien encore Machiavel pour les Humanistes et les Lumières au XVIIIème. Quelle est l'évolution de l'historiographie italienne à partir du XIXème siècle , c'est-à-dire dès le début de l'élaboration de l'état unique italien et jusqu'à nos jours ?
[...] Au moment du Risorgimento , il existe déjà une historiographie italienne sur la Révolution qui a eu lieu en France à la fin du XVIII ème siècle. Cette historiographie souligne le lien entre les Lumières et la Révolution et la plupart des historiens du XIX ème les condamnent toutes les deux comme le produit d'une raison abstraite , qui ne pouvait que conduire à la violence. D'autres au contraire considèrent la Révolution comme le passage à l'action de la philosophie des Lumières , porteuse d'exigences de liberté et de participation politique. [...]
[...] GENTIL Giovanni, philosophe et homme politique italien (1875-1944) ; Néo- hégélien (hégélianisme) disciple de Spaventa et ami de Croce. Il développa sa Théorie générale de l'Esprit comme act pur un idéalisme actualiste qui tend vers le subjectivisme Ministre de l'éducation nationale de 1922 à 1924 puis membre du grand conseil fasciste, il fut probablement exécuté par des partisans de la résistance. Un des terrains de prédilection de l'historiographie italienne, est celui du fascisme et du passage à l'antifascisme. En réaction au fascisme, le mouvement antifasciste s'est développé et renforcé. [...]
[...] Il a inspiré Nello Rosselini qui reconstitua la genèse du mouvement ouvrier et socialiste italien dans les dernières années du Risorgimento et Piero Gobetti. Mais il n'est pas possible d'écrire l'histoire sous tous ses aspects : il s'agit toujours de choix justifiés et cohérents de l'historien. Un certain nombre de ces auteurs italiens se réclamait du marxisme. C'est notamment le cas d'Antonio GRAMSCI (1891-1934) qui a constitué au concept de dictature du prolétariat celui d' »hégémonie du prolétariat qui met l'accent sur la direction intellectuelle et morale plus que sur la domination de l'Etat marxiste. [...]
[...] Le Risorgimento de 1848 à 1860, né d'un mouvement spirituel, idéologique et d'une envie de renouvellement issus du XVIIIe siècle qui selon beaucoup d'historiens est influencée par les Lumières et la Révolution. Le souvenir de l'Italie unifiée par le truchement de la République romaine est resté très présent et cela a servit le Risorgimento. L'unification accomplie, les historiens commencent à écrire l'histoire de l'Italie en tant qu' Etat-Nation et à rassembler les sources. C'est à partir de ce point qu'est née l'histoire italienne et donc l'historiographie italienne. L'historiographie italienne voit surgir une nouvelle influence visible au XXe siècle. Les idées de Marx donnent un élan nouveau à l'historiographie. [...]
[...] Telle est en partie l'image que propose Renzo DE FELICE, en conclusion de sa monumentale biographie du dictateur italien. Comme le souligne Antonio BECHELLONI. La polémique sur les manuels scolaires d'histoire, présentée dans l'article de Léonardo CASALINO, est un épisode révélateur du nouveau climat politique. Une partie de la coalition de centre-droit actuellement au pouvoir en Italie considère en effet que les manuels d'histoire utilisés dans les écoles italiennes ne sont pas objectif à propos du fascisme et d'autres épisodes de l'histoire nationale et qu'il faudrait modifier. [...]
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