Exposé portant sur l'histoire des Françaises de l'installation de la IIIème République (1870) aux élections de 2007 articulé autour des représentations culturelles de chaque époque. Toute représentation de l'autre est le produit d'une culture, c'est pourquoi l'exposé s'attarde sur les perceptions portées sur les femmes selon les temps et les modes.
[...] Ces femmes là ont eu à dire l'indicible quand le mutisme des soldats avait fait de la guerre un tabou social. Quelles conséquences sur la place des Françaises la 1GM a-t-elle engendré ? Double comme toute les crises : _ leur participation a l'effort national sans avoir été officiellement saluée, a été par tous implicitement reconnue. Le débat, à la Chambre bleue horizon, sur leur droit de vote est relancé. Le manque d'homme dans les usines a permis à quelques unes de continuer leur activité industrielle mais au prix d'une spécialisation précarisante. [...]
[...] Malgré tout les Françaises ont été comme les Français : des attentistes pour la plupart. La première charge était de trouver des victuailles, que parfois elles dérobaient dans les entrepôts de marchandises qui partaient pour l'Allemagne : elles furent nombreuses à cacher des tranches de lard dans leur décolleté, ou des lentilles dans une poche dissimulée dans leurs bas. Quelques unes ont pris les armes ou pour se battre dans les Forces féminines libres avec quelques soldates britanniques ou pour résister activement. [...]
[...] Et quand elle présente des épis de blé elle est la mère Patrie nourricière. Marianne c'est la Liberté, la République et la Nation. Bien sûr elle sera proie aux caricatures pendant les crises. (Maurice Agulhon). Mais comment expliquer que la République s'incarne dans une femme alors que jusqu'en 1944 les françaises ne sont pas citoyennes ? On peut avec Léora Auslander, avancer l'hypothèse que le sentiment de la nation est inculqué dans la sphère domestique par les femmes, mères des futurs citoyens au travers des moeurs, et surtout de la langue française. [...]
[...] Elles ont investi tous les domaines culturels, mais aussi et surtout la sphère publique. Le marché du travail s'est féminisé : elles représentent à peu prés de la PA. Le besoin de main d'oeuvre, les politiques familiales qui incitent moins les mères à rester au foyer, le déni du travail domestique, et la volonté de ne pas être une femme entretenue ont suscité le désir de travailler et de participer aux revenus du ménage. Une grosse part de la main d'oeuvre féminine se lit dans le professorat du secondaire, et dans la couche des employés. [...]
[...] Les soldats français avaient gagné. Mais à quel prix : la perte de nombreux camarades des tranchées, la fragilisation de leur condition ont fait de l'avant guerre la période regrettée de la Belle Époque à laquelle il fallait revenir. Les femmes se sont effacées, ainsi qu'on leur avait appris. Mais les hommes manquants ont déstabilisé la marché matrimonial : nombreuses sont celles qui ne pourront pas être mariées. Alors elles ont décidé de jouer les garçons La femme à la recherche d'elle même la transmutation : la Garçonne et Blanche-Neige L'hécatombe de la 1GM relance le courant nataliste. [...]
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