Exposé sur les débuts de la Guerre Froide, réalisé à partir du discours de Fulton, de la doctrine Truman et du rapport Jdanov. Comment les trois Grands au lendemain de la Seconde guerre mondiale vont-ils, par une analyse manichéenne de la géopolitique mondiale, provoquer la rupture du monde en deux camps antinomiques, instituant ainsi le contexte de Guerre Froide ?
[...] Elles croissent et se multiplient dans le sol aride de la pauvreté et du désordre. C'est pour cela que Truman dans son discours préconise une aide économique et financière (l.10) aux pays décidés à résister à l'avance de l'Union soviétique. Si ce texte est aussi important, c'est qu'il rompt avec la tradition isolationniste américaine du temps de paix. C'est le véritable tournant de la politique étrangère américaine : elle a pour objet de conserver la liberté et de protéger le monde de la poussée communiste, celle-ci visant à le dominer économiquement, politiquement et militairement. [...]
[...] Le département d'Etat américain en fit autant. Mais le président Truman s'était dérangé en personne pour écouter Churchill. Trois semaines auparavant, il l'avait longuement reçu à la Maison-Blanche. Toute la presse américaine avait affirmé qu'ils avaient pesé ensemble le contenu du discours. Le discours de Fulton est d'une importance capitale dans la formation des blocs, puisqu'on y trouve pour la première fois cette idée de cassure de la géopolitique mondiale, et qu'il est en partie à l'origine de la doctrine Truman. [...]
[...] L'URSS a-t-elle cherché la guerre ? Selon Churchill, dans le discours de Fulton, il semblerait que non Je ne crois pas que la Russie désire la guerre En fait, il est toujours difficile de démêler ce qui relève de l'idéologie et de la realpolitik, quand Staline agit en leader révolutionnaire et quand il agit en chef de l'Etat. L'enjeu est capital : soit l'idéologie inspire une politique extérieure expansionniste, soit les préoccupations de sécurité lui donnent avant tout un caractère défensif. [...]
[...] Qu'est-ce que ce rideau de fer ? Churchill évoque la soumission des pays d'Europe de l'Est aux communistes, et plus particulièrement à Moscou. En effet la libération des pays est-européens par l'Armée rouge s'est immédiatement accompagnée d'une totale prise de contrôle sur les structures politiques et économiques des pays concernés, accentuant la division politique avec l'Ouest. Le pluralisme politique n'est qu'une façade, afin de donner l'impression aux pays occidentaux d'un respect des règles démocratiques, alors qu'il s'agit en fait de l'installation du modèle soviétique (parti unique centré sur le parti communiste). [...]
[...] Ce jour là, tirant les premières conséquences du containment, Truman prononce devant le Congrès un discours qui jette les bases de la nouvelle doctrine. L'objectif immédiat est d'obtenir le vote d'une aide économique et militaire de 400 millions de dollars pour appuyer la Grèce et la Turquie dans leur lutte contre l'opposition communiste. Depuis le 24 février en effet, la Grande-Bretagne retire ses troupes de Grèce. C'est maintenant la tâche des Etats-Unis de contrôler la Méditerranée orientale et les détroits. [...]
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