Dans les années 30, le cinéma est « populaire » dans la mesure où il devient culture de masse. En 1930, Paris compte 75 salles de plus de 1500 fauteuils dont Le Paramount et Gaumont Palace. La pénétration du cinéma dans les foyers s'effectue par l'intermédiaire de revues spécialisées grand public (telles que Cinémonde) mais surtout par la presse quotidienne qui accorde une place de plus en plus importante aux actualités cinématographiques, aux sorties de films, aux critiques et aux interviews d'acteurs. De plus, le cinéma français doit s'adapter aux mutations techniques du cinéma sonore et donc devient un cinéma d'équipe. Il est enfin marqué par une nouvelle génération, souvent engagée à gauche, proche du Front Populaire et uni par une esthétique « le réalisme poétique », terme forgé par le critique GOREL dans le magazine Ciné monde en octobre 1933 pour définir le style de La rue sans nom de Pierre Chenal puis le terme est repris par les historiens du cinéma. Le réalisme poétique inspire une grande partie du cinéma français (...)
[...] A. Des héros : les classes populaires
1) La figure de l'ouvrier incarné par Gabin
- Dans Le jour se lève, dans le long flash back qui restitue la vie de cet individu, Renoir filme une usine au lever du soleil, puis l'ouvrier fondeur sur son lieu de travail ; portant un masque protecteur, dans une atmosphère bruyante, il en devient presque anonyme ; l'univers du travail est finalement peu visible.
- L'ouvrier mécanicien dans La Belle Illusion est par contre davantage mis en valeur. En effet, Renoir campe le personnage dans une vision stéréotypée : son habillement (vareuse déboutonnée ; gros pulls) le port général (façon de manger, de fumer), un langage populaire voire argotique, le coin personnel de la chambrée décoré avec des cartes postales de grisette, des goûts culturels (intérêt pour les vainqueurs du Tour de France, les chansons populaires, la valse, moindre fréquentation du théâtre et des livres). Mais comme tous les personnages de Renoir, ce personnage se métamorphose : plutôt individualiste, il devient courageux et découvre à la fois l'amitié et l'amour.
[...] Dans les années 30, émerge un cinéma militant qui donne une nouvelle image du monde politico-syndical.
Les Bâtisseurs, Jean Epstein
Le film exprime la fierté du métier, constitutive de l'identité syndicale. Les bâtisseurs sont incarnés par deux ouvriers qui restaurent la cathédrale de Chartres. Il montre les dirigeants et syndicats dans l'action et construit l'image d'un syndicalisme de proposition (et non pas révolutionnaire). (...)
[...] - Poids du destin et des passions malheureuses ; un mal de vivre ambiant et pénétré d'incertitude. Une poétisation ou une sublimation de la réalité Les cinéastes sont inspirés de la littérature naturaliste et du cinéma expressionniste allemand. L'esthétique, poussée parfois jusqu'à l'onirisme, veut coller à la nature humaine, aux destins de personnages transformés en protagonistes d'un fantastique social. Grâce souvent à de longs mouvements de caméra, les univers désespérés sont poétisés et permettent de s'évader de la réalité. C. [...]
[...] Le film commence par la fête organisée pour la première communion d'une jeune fille et se termine par celle du 14 juillet. Le jour se lève : un ouvrier enfermé (incarné par Jean Gabin) dans sa chambre au dernier étage d'un immeuble cerné par la police revit par le souvenir l'inexorable concours de circonstances qui l'ont conduit à tirer sur un homme .Il se suicide lorsque la police donne l'assaut. - Julien Duvivier (né le 03 octobre 1896). D'abord acteur de théâtre à l'Odéon, il se tourne vers le cinéma. [...]
[...] Jacques Kergoat, La France du Front populaire, p. 372. [...]
[...] Il écrivait aussi : ce que je veux montrer, c'est la grandeur de l'individu au milieu d'une action collective”. En outre pour le décor plastique et musical la plupart sont des sympathisants communistes (Joseph Kosma par exemple) Les grands présupposés du film : - appréhender l'histoire de la Révolution à la base et restituer l'âme collective. - Histoire événementielle saisie à deux moments précis été 1789 et été 1792 en suivant le destin de quelques patriotes provençaux. Processus dramatique fondé sur la naissance d'une conscience nationale. [...]
[...] La Marseillaise : un instrument de la politique du Front populaire ? La Marseillaise (fin 1937) est un fil à la gloire de la Révolution française. En effet, il raconte l'histoire d'un groupe de patriotes marseillais montant sur Paris et acteurs du 10 aout 1792 puis vainqueurs de Valmy. En fait, il sert à évoquer le Rassemblement populaire. Renoir le plus engagé des cinéastes de renom dépose le synopsis en décembre 1936. Le film, d'abord financé par une souscription publique et par la CGT, est finalement produit par une SARL composé de Renoir, Dreyfus, Louis Joly et deux représentants du journal Ce soir. [...]
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