Le sentiment national ne se forge réellement qu'au XVIIIème et XIXème siècles. Il se forme donc en concordance parfaite avec d'autres mouvements d'agitations nationales que l'on constate dans toute l'Europe. Il faut alors se demander si le sentiment national allemand s'est construit de lui-même indépendamment du reste de l'Europe ou en réaction à des événements exogènes.
Il apparaît que si ce sentiment national est véritablement inhérent à des évolutions autonomes de la nation allemande, il est n'est pas pour autant coupé de toutes influences extérieures à travers des oppositions ou des prolongements de mouvements étrangers...
[...] 1848, une révolution nationale et l'échec de l'unité allemande En 1848, les revendications libérales sont encore dans les têtes, et l'insurrection parisienne et la chute de Metternich fournissent une occasion unique de succès. Une onde révolutionnaire traverse le territoire allemand. Dans la plupart des Etats, les principales libertés politiques sont obtenues. Mais, en Prusse, l'insurrection aboutit à la concession par le roi, Frédéric-Guillaume IV, de la convocation d'une Assemblée constituante élue au suffrage universel. Il s'ensuit une libération des aspirations nationales pour un Etat uni. [...]
[...] Elles ne rencontrent aucun succès et les idées libérales et nationales continuent de se propager durablement. Un des éléments du maintien et de la diffusion de la pensée nationale est l'apparition d'intellectuels qui publient des histoires de la littérature allemande. Ces écrivains s'abstiennent de tout engagement politique et estime que l'obéissance à l'Etat est indispensable. Cette conception donne naissance au style Biedermaier. En opposition, le Vormärz apparaît et critique cette vision étroite du monde. Dans le même temps, sous l'influence de l'historien Dahlmann, un mouvement politique libéral se met en place. [...]
[...] Les éléments de formation endogène du sentiment national allemand Le sentiment national allemand se bâtit sur plusieurs spécificités. L'existence d'une nation culturelle, renforcée et confortée par des composantes d'aspects très divers, mais néanmoins de conséquences concourantes, car à caractère nationalitaire uniques en Europe, conduit à la naissance et à l'affirmation d'une conscience nationale largement répandue sur le territoire allemand La Kulturnation L'idée de nation s'éveille dans le contexte particulier du Saint Empire, c'est-à-dire d'une situation d'extrême fragmentation du territoire allemand. [...]
[...] Une Allemagne regroupée face à l'envahisseur La Révolution en fait, accéléré cette prise de conscience de la nation allemande. Ce processus se réalise notamment grâce à l'influence d'intellectuels hostiles à la France, qui décident de soulever le peuple en lui présentant des œuvres qui glorifient son passé et sa tradition. Un engagement patriotique fondé sur l'histoire se met ainsi en évidence. Cependant, le réveil national résulte surtout de la défaite d'Iéna. L'Allemagne comprend qu'elle ne peut vaincre la France que grâce à une union de toute la nation face à l'envahisseur. [...]
[...] Bibliographie S. Berstein et P. Milza, Le XIXème siècle (1815-1919), Hatier F.-G. Dreyfus, L'Allemagne contemporaine (1815-1990), P.U.F J. Droz, La formation de l'unité allemande (1789-1871), Hatier R. Girault, Peuples et nations d'Europe au XIXème siècle, Hachette A. Malet et J. Isaac, Histoire-3. [...]
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