Entre 1887 et 1889, au moment où la IIIème République va fêter le centenaire de la Révolution Française, et où les gouvernements successifs ont accompli depuis quelques années un travail important par une libéralisation et une démocratisation du régime, un mouvement politique d'un ampleur exceptionnelle porte au sommet le général Boulanger
[...] Mais l'opinion critique fortement la politique coloniale de J. Ferry, qui entraîne a la fois les foudres de la droite pour les charges financières occasionnées et celles de la gauche qui accuse J. Ferry de servir les visées de Bismarck en gaspillant les forces vives de la nation. Par ailleurs, le poids des indemnités payées à l'Allemagne diminue les capacités d'investissement et cette idée d'un prélèvement exorbitant est exploitée par le nationalisme de Boulanger L'Etat major déplore les expéditions coloniales qui ont le tort de dégarnir les frontières et la loi militaire de Thiers interdit de surcroît de concevoir contre l'Allemagne des missions offensives. [...]
[...] Toutes les conditions d'une contestation radicale du gouvernement sont ainsi réunies. Cependant, passé les élections de 1885, la protestation sociale et nationale se renforce d'une autre dimension : le développement de l'antiparlementarisme dans l'opinion et par là même la remise en cause du régime. II . Qui remet en cause le régime. En effet, cette crise touche toute entière la société française, prompte alors à la contestation et à la révolte. Mais seul l'incarnation du général Boulanger comme le sauveur saura coaliser tous les mécontents contre la République même. [...]
[...] Mais de "votre" République" telle que l'on faite vos amis, ce régime bâtard, sans cœur et sans entrailles, qui en 17 ans n'a rien fait pour les pauvres, rien pour ceux à qui elle doit tout". Par ailleurs, l'œuvre de J. Ferry mal comprise exerce une répulsion, il est un des hommes les plus hais de son temps tant par la droite que par la gauche, et les élections de 1885 divisent la Chambre en trois groupes égaux qui ne peuvent prétendre à la majorité sans alliance. Ce défaut de majorité provoque une instabilité ministérielle. De 1885 à 1889, cette "pourriture d'Assemblée" ( A. [...]
[...] Perrot, mais plus encore la France se sent humiliée. . Qui compromet la puissance française Car, en plus des risques d'un déclassement économique, la France affiche une politique étrangère qui soulève de nombreuses contestations. Le boulangisme capte le mouvement de protestation sociale mais polarise aussi les sentiments nationalistes exaspérés par la politique de J. Ferry. Dans l'esprit des pères fondateurs de la République, Gambetta et Ferry, le patriotisme revanchard est un des piliers de l'esprit civique. La nostalgie des provinces perdues et l'exaltation de la Grande Nation française imprègnent l'éducation des petits républicains. [...]
[...] La crise et le chômage rendent populaires la protestation du général contre ce régime. Les ouvriers mécontents multiplient les heurts et les manifestations, ébranlant sérieusement le régime qui se révèle impuissant à relever la France. Le gouvernement, qui adopte une attitude peu interventionniste et peu protectionniste face à la crise provoque l'inquiétude dans tous les milieux. L'étude des résultats électoraux montre ainsi qu'une des composantes du boulangisme est à rechercher dans les milieux ouvriers paupérisés par la crise. "Le succès du boulangisme est le signe d'un grand désarroi populaire" dit M. [...]
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