Pour répondre à cette question, il faut en premier lieu définir ce qu'est la nation, ce qui fera l'objet de ma première partie. Ensuite, je vais voir dans quel contexte ont eu lieu les guerres d'indépendance de façon à comprendre comment elles sont arrivées à devenir des guerres d'indépendance nationale. Dans les deux dernières parties, je vais montrer en quoi le projet national n'était en fin de comptes que le projet d'une certaine élite, les créoles, puis je vais voir quelles étaient les limites de ce projet de création de nation
[...] C'était le seul projet viable pour pouvoir rassembler des populations aussi différentes que celles qui habitaient sur le continent dans un but commun. A court terme, les créoles ne voient pas une nation participative, les métis, indiens et noirs étaient encore souvent considérés des citoyens de seconde classe. Cette communauté avait de nombreuses limites pour qu'elle inclue la totalité de la population. Les créoles et les indiens s'identifiaient-ils à un même système de signes ? Pouvaient-ils réellement se reconnaître comme faisant partie d'une même nation ? [...]
[...] La nation est une grande communauté de personnes qui vit sur un territoire donné et qui partage un certain nombre de signes (une langue, une histoire, une culture dans lesquels cette communauté se reconnaît. On voit donc qu'il y a dans la nation un passé commun, mais il y a aussi une volonté de vivre en commun dans le présent et un destin commun. Avec cette définition, la nation relève plus d'un sentiment et d'une idée, et c'est pour cette raison qu'il est difficile de dire à partir de quel moment une nation existe. [...]
[...] Existait-il des nations au moment de la création des Etats latino- américains ? Introduction La mémoire de l'identité nationale en Amérique latine remonte au mythe fondateur des guerres d'indépendance au cours desquelles les pères fondateurs (des figures mythiques de l'indépendance telles que Simón Bolivar, San Martín, Hidalgo selon les pays) ont "chassé les tyrans espagnols pour installer des régimes plus égalitaires." Ce mythe fondateur est souvent diffusé dans les manuels scolaires de nos jours en Amérique latine, il est pratique, il permet de donner une date de naissance à la nation, date à partir de laquelle tous les habitants des différents pays d'Amérique latine se seraient débarrassé du joug d'un pouvoir autoritaire. [...]
[...] La deuxième raison externe est l'indépendance en 1776 des Etats-Unis. Le fait qu'un territoire américain se sépare de sa métropole a eu des répercutions symboliques très fortes. En 1776 ce n'était peut être pas encore à l'ordre du jour dans les colonies espagnoles cependant, le moment venu, ce fut un facteur non négligeable. Dans le même ordre d'idées, la révolution française constitue aussi un exemple très fort de remise en question du pouvoir monarchique. Ces deux modèles vont avoir un écho très fort en Amérique latine. [...]
[...] Cette révolte est très différente du reste étant donné qu'elle était menée par des esclaves noirs. Face à cette première indépendance, la réaction de l'élite créole était plus de peur que d'enthousiasme. C'est une peur de voir l'ordre social renversé en leur défaveur, notamment chez les planteurs esclavagistes du Venezuela. Ce genre d'événements a fait dire à Bolivar même qu'une "révolte de noirs était mille fois pire qu'une invasion espagnole". Malgré les dispositions légales prises en faveur de l'égalité, la condition des indiens s'aggrava. [...]
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