L'histoire du Creusot, ville de Bourgogne, est antérieure à celle de la famille Schneider. Dès 1782, on y avait construit une fonderie royale pour profiter des richesses houillères de la région. Un ingénieur anglais, John Wilkinson, participera d'ailleurs au développement de la métallurgie en mettant en place de nombreuses techniques innovantes pour l'époque comme la fonte au coke. Néanmoins, les usines connaissent de nombreuses faillites et les propriétaires se succèdent. C'est en 1836 qu'Adolphe et Eugène Schneider décident de racheter les forges du Creusot. Ils vont dès lors mettre en place un ambitieux projet de développement industriel, urbain et social faisant du Creusot une ville-usine née de l'industrialisation.
[...] Par exemple, une pétition de 5000 habitants visait en 1856 à rebaptiser le Creusot en Schneiderville Autre symbole de ce lien, le monument à Eugène Ier qui se dresse place Schneider, inauguré en 1878. On peut y lire : Les ouvriers et habitants du Creusot à Eugène Schneider Intéressons nous particulièrement aux logements ouvriers. Aux casernes collectives, on substitue des maisons individuelles dans des lotissements ouvriers. Chacune est dotée d'un jardin que les ouvriers peuvent exploiter afin de compléter leurs revenus. [...]
[...] Dans un souci de productivité, Adolphe et Eugène Schneider vont financer de nombreuses installations collectives. L'idée d' institution totale prend alors sens car la totalité de la vie des ouvriers du Creusot va petit à petit se voir régler. Le but des Schneider est d'éviter ainsi le développement de mouvements sociaux de protestation. Des églises, un hôpital, des écoles, un orphelinat, des parcs (cloisonnés : l'un est réservé aux ouvriers, l'autre aux employés), le quartier marchand du Guide ou encore des logements ouvriers vont fleurir. [...]
[...] Maxence Charavay 2PES3 Un exemple de ville-usine Le Creusot (Schneider) des années 1830 à 1880. L'histoire du Creusot, ville de Bourgogne, est antérieure à celle de la famille Schneider. Dès 1782, on y avait construit une fonderie royale pour profiter des richesses houillères de la région. Un ingénieur anglais, John Wilkinson, participera d'ailleurs au développement de la métallurgie en mettant en place de nombreuses techniques innovantes pour l'époque comme la fonte au coke. Néanmoins, les usines connaissent de nombreuses faillites et les propriétaires se succèdent. [...]
[...] Une ville-usine, fleuron de l'industrialisation française. Les Schneider reprennent les usines du Creusot après que celles-ci aient connu une sévère crise financière en 1833. Eugène et Adolphe ne sont aucunement ingénieurs. Possédant de solides appuis financiers avec le banquier Seillière, ils profitent dès le début des années 1830 d'une conjoncture favorable à la sidérurgie. Les établissements Schneider se développent rapidement et leur capacité productrice est doublée en moins de cinq ans. Les deux frères misent essentiellement sur le progrès technique et les innovations pour faire de leurs établissements les fers de lance de la sidérurgie européenne et ce en suivant l'exemple des plus grandes usines britanniques. [...]
[...] De ce point de vue, l'entreprise de moralisation fut un franc succès bien que le Creusot connu un grand mouvement de grèves en 1870. Le Creusot est donc l'exemple parfait d'une ville née de l'industrialisation qui s'est développée grâce au progrès technique. Libéralisme et paternalisme viennent structurer la vie de ses habitants dans tous les domaines sociaux, faisant de ses habitants des ouvriers fidèles à la dynastie Schneider. Ces derniers occuperont d'ailleurs à plusieurs reprises le poste de maire de la ville, ce qui témoigne une fois de plus du lien entre politique et économie dans la France industrielle de la deuxième moitié du XIXème siècle. [...]
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