Je vais vous parler du conflit diplomatique qui opposa deux pays communistes à la fin des années 40 : l'URSS et la nouvellement créée République fédérative populaire de Yougoslavie, qu'on appelait également la Yougoslavie titiste. Cette république regroupait à elle seule la Bosnie-Herzégovine, la Croatie, la Macédoine, le Monténégro, la Slovénie, et enfin, la Serbie.
Commençons par un bref historique sur la naissance de la Yougoslavie communiste, naissance qui aura un impact certain sur la politique stalinienne envers Tito et le PCY . On peut dire qu'elle trouve sa source dans la résistance contre l'envahisseur allemand, les Forces de l'Axe, durant la Seconde Guerre mondiale. Cette résistance était la mieux organisée du côté des militants communistes, au point qu'ils rallieront à eux plusieurs mouvements résistants et créeront le Front de libération populaire en 1942. Les guérilléros yougoslaves étaient les Partisans , et ils étaient menés par Tito. Suite à plusieurs victoires contre l'envahisseur, et la reconnaissance des Partisans par les Alliés lors de la Conférence de Téhéran à la fin de l'an 1943 ; le roi Pierre II en exil, reconnaît Tito comme étant le chef légitime des forces armées yougoslaves, bien que les Tchétniks, résistants serbes nationalistes et royalistes, dirigeaient aussi une résistance de leur côté, mais occupant également le front anticommuniste, ces derniers finiront même par collaborer avec l'occupant pour se débarrasser des communistes, ce qui discrédita leur résistance.
[...] Staline et la Yougoslavie (titre original :The battle Stalin lost) Éditions Gallimard DJILAS, Milovan, Conversations avec Staline, Éditions Gallimard MARCOU, Lilly, Le Kominform, Presses de la fondation nationale des sciences politiques ULAM, Adam B., TITOISM and the Cominform, Harvard University Press, Cambridge VUCINICH, Wayne S., At the Brink Of War and Peace: The Tito-Stalin Split in a Historic Perspective, in War and society in East Central Europe, VOL. Columbia University Press, New York Nom donné le 29 novembre 1945. Celui-ci changea le 7 avril 1963 pour devenir la République fédérative socialiste de la Yougoslavie Parti Communiste Yougoslave, son nom changea en 1953 pour devenir la Ligue Communiste Yougoslave (LCY) Référence au Parti Abréviation de Bureau d'Information des Partis communistes, appelé également Informbiro. [...]
[...] L'exclusion de la Yougoslavie peut aussi être expliquée par cette question d'influence. Correspondance entre les CC[7] du PCY et du PCUS Sur base de la lecture de la correspondance soviéto-yougoslave entre mars et mai 1948, et de la résolution du Kominform du 28 juin 1948, j'ai essayé de déterminer l'origine du conflit qui mena à l'exclusion yougoslave définitive du Kominform. La cause principale du conflit semblait être le refus yougoslave de se soumettre à certaines demandes soviétiques. Conscients d'avoir acquis le pouvoir sans aide soviétique, fiers de leur longue et triomphante guerre partisane contre les Allemands au cours de la Seconde Guerre mondiale, les communistes yougoslaves sentaient qu'ils devaient beaucoup moins à l'Union soviétique que le devaient d'autres gouvernements communistes d'Europe de l'Est qui étaient mis en place uniquement avec l'aide de l'Armée rouge. [...]
[...] Alliée naturelle de l'Union soviétique, la Yougoslavie reçoit chez elle des conseillers civils et militaires soviétiques et entame un échange diplomatique constant avec l'URSS Introduction historique sur le Kominform Dans ce cadre diplomatique, on voit notamment la création du Kominform[4], organisation centralisée du mouvement communiste international, en octobre 1947, par les Partis communistes de Bulgarie, Tchécoslovaquie, France, Hongrie, Italie, Pologne, Roumanie, URSS et Yougoslavie. Ses quartiers généraux se trouvaient à Belgrade, capitale de la Yougoslavie, et après l'exclusion, à Bucarest. Il est en quelque sorte le successeur du Komintern, organe beaucoup plus large dissous en 1943. Son rôle principal était l'échange d'informations et la coordination de l'activité politique entre les Partis membres. [...]
[...] Il est cependant clair que les Yougoslaves ne voulaient initialement pas créer un tel précédent. Comme le montre la correspondance, ils se sentaient obligés à défendre leurs intérêts ; mais on voit surtout que Tito, Kardelj et leurs camarades yougoslaves espéraient une réconciliation, de façon presque irrationnelle, et ce, jusqu'à la toute fin. Moscou, de l'autre côté, n'avait aucun intérêt à permettre l'avancée de l'hétérodoxie. Moscou ne demandait rien de moins que la capitulation complète et en faisant cela elle donna une définition claire du problème entier. [...]
[...] On voit clairement dans la presse des partis membres du Kominform un net soutien au stalinisme et une dénonciation du titisme. Anti-stalinisme Les Yougoslaves ne purent accepter le point de vue de Staline, ni ses tentatives à les faire avouer leurs erreurs, à se rétracter et à offrir leur complète soumission. Les Soviétiques tentèrent insolemment, mais sans grand succès, dans la résolution du Kominform de demander aux éléments sains du Parti Yougoslave de purifier son Comité central, une fois qu'il devint évident que ce Comité n'accepterait pas le rituel d'humiliation publique exigé par eux. [...]
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