Le film La fille du puisatier de Marcel Pagnol, réalisé en 1940, illustre l'idéologie agraire développée par le régime de Vichy à travers l'idée d'un retour au village pour échapper à la corruption de la ville.
Vichy crée en effet une rupture dans les modes de représentations en valorisant la figure du paysan et des campagnes à travers l'agrarisme développé par la corporation paysanne. Cet aspect de la politique de Vichy permet de comprendre pourquoi le monde rural apparait au sortir de la guerre comme l'antithèse de la modernité dans laquelle la France s'engage. Dans La fin des paysans Henri Mendras définit les paysans par leur autonomie économique et politique vis-à-vis de la société englobante. Cependant, la figure du paysan semble laisser place à celle de l'agriculteur, ce qui constitue une approche nouvelle du monde rural. Mendras affirme en effet que durant les trente glorieuses le modèle urbain devient le modèle dominant, sonnant ainsi le glas du l'idéal agraire. Au lendemain de la guerre, la ville devient l'enjeu majeur de l'État stratège qui se met en place et encourage l'entrée dans l'industrialisation de masse. L'attention se focalise alors sur les villes et les zones rurales apparaissent comme l'arrière-plan d'une France qui entre dans l'ère de la consommation de masse. Cependant, la crise du productivisme et la remise en cause de la notion de modernité dont seraient exclus les paysans ouvrent la voie à une nouvelle analyse du monde rural.
[...] Comment les évolutions économiques, politiques et sociales de la France après 1945 ont-elles redéfini l'ensemble du monde rural ? Le film La fille du puisatier de Marcel Pagnol, réalisé en 1940, illustre l'idéologie agraire développée par le régime de Vichy à travers l'idée d'un retour au village pour échapper à la corruption de la ville. Vichy crée en effet une rupture dans les modes de représentations en valorisant la figure du paysan et des campagnes à travers l'agrarisme développé par la corporation paysanne. [...]
[...] L'évolution des représentations a ainsi permis une redéfinition de la figure du paysan. Les changements au sein du monde rural ont entrainé une telle diversité qu'on ne peut plus parler d'une paysannerie, mais de plusieurs paysanneries. On assiste désormais à une revalorisation du monde rural d'autant plus virulente face aux dérives de la spéculation alimentaire induite par la mondialisation. Enfin, les circuits courts de commercialisation semblent connaitre un regain de popularité face à la multiplication des scandales alimentaires qui créent une crise de confiance dans l'industrie agro alimentaire. [...]
[...] Le modèle de réussite sociale prônée par la société des trente glorieux est celui du chef d'entreprise. Cette représentation renforce le mythe du paysan devenu agriculteur pour ensuite devenir chef d'entreprise. C'est une rupture complète avec l'idéologie paysanne comme le souligne Mendras dans la fin des paysans. Le paysan qui se caractérisait auparavant par une autonomie relative au sein de la société qui l'englobe se retrouve désormais intégré dans la société et subit les mêmes pressions sociales et économiques que les citadins. [...]
[...] Les jeunes se détournent également des campagnes, les agriculteurs de 1950 vont partir à la retraite, mais les repreneurs sont rares. Les «gros»agriculteurs, c'est-à- dire ceux qui possèdent une exploitation supérieure à 50 hectares, sont en 1975. Ils pratiquent une agriculture capitaliste et possèdent des élevages industriels , de grandes céréalicultures, de grands vignobles. Ils représentent des couches sociales proches de la bourgeoisie. Ce sont les petits et les moyens agriculteurs qui ont le plus de mal à vivre le malaise paysan. [...]
[...] Comment les évolutions économiques, politiques et sociales de la France après 1945 ont-elles redéfini l'ensemble du monde rural ? Si le modèle économique et social des trente glorieuses précipite la fin des paysans, la crise du productivisme en donne toutefois une redéfinition qui procède de la nouvelle ruralité. I. La fin des paysans précipitée par le modèle économique et social des Trente glorieuses Le modèle diffusé pendant les Trente Glorieuses entraine un bouleversement au sein de la communauté paysanne en raison d'une part de la logique de production basée sur la modernisation et d'autre part de la diffusion d'un modèle de vie urbain. [...]
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