Le XIXe siècle est marqué par la naissance d'une société industrielle en Europe occidentale, qui a débuté avec la Première Industrialisation, mais qui s'est affirmée sous la Seconde.
Celle-ci se caractérise par l'introduction du progrès technique et des découvertes scientifiques, permettant notamment le développement des moyens de communication générant la concurrence. A cela s'ajoutent les prémices d'une société de consommation nécessitant une production à plus grande échelle, à moindre coût et plus rapide. La mise en place d'une véritable organisation du travail et d'une plus grande mécanisation paraissait indispensable et allait bouleverser le travail ouvrier. Ces transformations s'observent entre 1880 et 1970, dates qui marque à la fois l'apogée de la civilisation industrielle européenne mais également le début d'un lent déclin, marqué par la désindustrialisation et le chômage.
Pour la première fois, les dirigeants allaient s'immiscer dans le système productif en plus de la gestion du capital. Cette rupture redéfinit la notion de travail ouvrier ; qui se caractérise par la qualification de l'ouvrier mais également par le mode de l'organisation du travail. Ces modifications sont stimulées par une société de plus en plus capitaliste, qui espère des rendements toujours plus grands.
Comment cela se traduit-il à la base du système productif ? Quelles en sont les conséquences sur le travail ouvrier ?
Entre 1880 et 1914, on observe les prémisses d'un travail rationalisé qui s'affirme entre 1914 et 1970. De là se pose la question de la vie ouvrière à l'intérieur de l'usine.
I- 1880-1914 : les prémisses d'un travail ouvrier rationalisé
A- Des nouvelles théories
B- Les bases de l'usine moderne
C- Persistance des anciens modes de production
II- 1914-1970 : l'homogénéisation de la rationalité du travail ?
A- Accélération de la mise en place de nouveaux modes de production : le tournant de la Grande Guerre
B- Les transformations de la qualification ouvrière
C- Les limites de la rationalisation du travail
III- La question de la vie ouvrière à l'intérieur de l'usine
A- Un sentiment de décadence
B- La dureté du travail
C- La dissolution des liens entre ouvriers au sein de l'usine ?
[...] Même si mai 68 où persiste ce débat, avec des slogans comme A bas les cadences infernales l'ouvrier semble avoir intégré que le but ultime de l'usine est de produire toujours plus, toujours plus vite, puisque toute la société est teintée de ces valeurs. Pour preuve, la place accordée à la performance est primordiale. [...]
[...] On est donc bien loin de la rationalisation totale du travail et de la disparition de la petite entreprise. En 1950, seulement 29% des salariés travaillent dans une usine de plus de 500 personnes, et en 1970 plus de 13% des ouvriers travaillent encore dans une usine de moins de dix salariés. Une nouvelle forme d'artisanat se développe et utilise les technologies. En 1948, l'automobile fait vivre plus d'artisans que d'ouvriers. Ces premiers, grâce à l'électricité, se sont spécialisés, entre autres, dans la réparation des voitures. [...]
[...] Les nouveaux liens qu'il crée le conduisent à la lutte. Conclusion La Seconde Industrialisation est marquée par une mutation du travail ouvrier due à une nouvelle façon de produire qui bouleverse la vie intérieure de l'usine. Toutefois, ces changements sont à relativiser ; le passage d'un travail artisanal à un travail rationalisé n'est pas uniforme. Les évolutions sont longues et lentes. La grande usine n'empêche pas la survivance de la PME même si elle a tendance à disparaître partiellement sur le long terme. [...]
[...] Mais il existe une différence entre les entreprises tel que le montre Renault où cette évolution s'est faite beaucoup plus rapidement : en 1925, il y avait 46% d'OQ et 54% d'OS ; en d'OQ et 68% d'OS ; en d'OQ et 78% d'OS. Cela témoigne d'une diminution de la formation et d'une déqualification pour l'ouvrier ; à la veille de la Seconde Guerre Mondiale des ouvriers sont formés en trois jours. Cette remarque est à nuancer car après 1945, l'OS est revalorisé et il participe à la vie de l'entreprise ; en Allemagne, on tente de mettre en place des comités d'entreprise où l'ouvrier a un droit de regard sur la gestion et la marche de celle-ci. [...]
[...] Il ne se réalise plus dans son travail ce qui explique l'absentéisme et le vagabondage d'usine en usine. Cette décadence est accentuée par le sentiment que sa condition sera durable. Avant 1945, c'est un monde fermé où la promotion sociale est aléatoire, et qu'il est difficile de se mettre à son compte comme le faisaient les gens de métier, car il y a un risque d'être happé par la grande usine. L'hérédité professionnelle est forte puisque dans 40% des cas on épouse une personne de la même condition que soi. [...]
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