La culture de masse apparaît aujourd'hui comme l'un des référentiels majeurs et irréductibles du monde moderne. Elle s'étend désormais à l'ensemble des couches sociales alors qu'elle visait auparavant les couches populaires dans un but de divertissement. D'une part, on l'oppose d'ordinaire à une culture académique et l'on aime dénoncer à satiété ces effets négatifs : reproduction standardisée, générale médiocrité de ces produits, etc. D'autre part, il faut insister sur le fait que la culture de masse se distingue dans ses modalités de la culture populaire : alors que celle-ci est créatrice, l'essence de la culture de masse est d'être multiplicatrice.
La culture de masse étant engendrée par la civilisation technicienne (dont on pourrait dire qu'elle en présente la face culturelle) est certes un phénomène industriel, caractérisé par une poussée vers le conformisme et le produit standard, mais aussi par des ouvertures permises à la création artistique et à la libre invention.
La massification de la production culturelle a ainsi permis de diversifier ses codes et de produire de nouvelles formes d'expression culturelle. À côté de l'art institutionnel, presque officiel, se développent des pratiques culturelles que l'on pourrait quasiment qualifier d'hérétiques au vu de l'ancienne vision de la culture. L'histoire de la musique en témoigne plutôt bien, notamment avec l'émergence du rock n'roll, puis du punk, du métal, du hip hop : leur difficile reconnaissance a permis à l'art d'évoluer et de sortir des schémas jusque-là empruntés.
[...] L'internationalisation revendiquée de la culture des jeunes et sa forte teneur musicale va en grande partie contribuer à l'américanisation de la culture de masse à partir des années 1960. un changement de rapport à la société Une culture de l'écran : l'importance de la télévision Plus coûteuse que la radio et moins transportable, la télévision est pourtant devenue presque universellement et constamment accessible chaque fois qu'existait une infrastructure urbaine. Dans les années 1980, quelque 80% de la population d'un pays comme le Brésil avaient accès à la télévision. [...]
[...] Pour mieux saisir les évolutions de la culture de masse, il nous faut maintenant nous appuyer non sur ces transformations internes mais sur les nouveaux liens qu'elle tisse avec les enjeux politiques, économiques et scientifiques de la société. II) Les révolutions de la culture de masse la révolution politique La prise en charge de la culture par le politique dans le monde La culture a désormais ses ministres, ses maisons, ses foyers, ses théâtres, ses rues, ses parcs novembre 1945 : à Londres, création de l'UNESCO (organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture). La culture de masse est ici culture partagée. [...]
[...] En France, le marché du cinéma s'ouvre plus largement aux films américains : lors des accords Blum-Byrnes de mai 1946, en négociant l'annulation de la dette française envers les Etats-Unis, Léon Blum dut accepter en échange que les films hollywoodiens puissent être projetés dans les salles de cinéma françaises mais une influence qui dans les années 1950 connaît encore de sérieuses limites L'influence américaine se fait particulièrement ressentir dans les pays neufs où les populations acquièrent alors de nouvelles habitudes de consommation (Coca Cola, réfrigérateur) mais sans avoir développé en proportion leurs ressources productives. Malgré cela, le mode de vie américain est loin de s'imposer (faible capacité d'épargne de ces pays et culture traditionnelle forte). Les pays européens ont encore plus de réserves. On ne peut parler dans les années 1950 d'une invasion culturelle américaine. [...]
[...] La massification de la production culturelle a ainsi permis de diversifier ses codes et de produire de nouvelles formes d'expression culturelle. A côté de l'art institutionnel, presque officiel, se développent des pratiques culturelles que l'on pourrait quasiment qualifier d'hérétiques au vu de l'ancienne vision de la culture. L'Histoire de la musique en témoigne plutôt bien, notamment avec l'émergence du rock'n'roll, puis du punk, du métal, du hip-hop : leur difficile reconnaissance a permis à l'art d'évoluer et de sortir des schémas jusque-là empruntés. [...]
[...] Les jeunes cherchent à obtenir les produits vecteurs de la culture de masse de l'Ouest : jeans, shampoing, disques de rock, etc. En 1988, derrière le Mur, les jeunes est-allemands, habillés comme les jeunes de l'Ouest peuvent entendre le concert de Mickael Jackson à Berlin Ouest. une culture de masse outil de propagande Les régimes fascistes et nazis se sont démesurément servis des vecteurs culturels de masse pour endoctriner la population et développer des représentations magnifiées de leur idéologie. Mao : Dans le monde d'aujourd'hui, toute culture, toute littérature et tout art appartiennent à une classe déterminée et relèvent d'une ligne politique définie Dramatique Révolution culturelle tentée de 1964 à 1970 : destruction de toutes les cultures autres que celle imposée par le régime. [...]
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