Adolf Hitler a sans conteste été un être que l'on peut qualifier de charismatique. Et c'est par son charisme, par son énergie, par la mise en scène de ses discours qu'il a su convaincre une très grande partie de la population allemande. Plus tard, grâce à ses succès diplomatiques puis militaires, Hitler est adoré, adulé voir idolâtré par certains. Les plus réticents même se laissent convaincre car Hitler a su redonner du prestige à une Allemagne bafouée par le diktat de Versailles. Une relation fusionnelle unit donc le peuple allemand à son chef, et par ce lien au régime nazi. Mais cette relation privilégiée va se détériorer à mesure que les défaites s'accumuleront et l'année 1943 marque un tournant, il s'agit de la première défaite allemande importante, elle a lieu dans la ville de Stalingrad au mois de janvier 1943. A cette date, cette défaite ne condamne pas le régime nazi mais avec le recul de l'Histoire nous savons désormais que cette défaite n'est pas unique, elle signe le déclin militaire du IIIe Reich. Et c'est ce même déclin, avec l'arrivée des Alliés, qui permettra à l'Allemagne d'être délivrée du régime nazi, la capitulation sans condition est signée les 7 et 9 mai 1945. En effet, aucune contestation ne parviendra à faire tomber le régime nazi.
[...] Les plus réalistes ont compris que la défaite est inévitable et attribue cet échec soit à une trop grande arrogance de la part de leurs dirigeants, d'avoir sous-estimé la puissance soviétique, d'autres rendent entièrement Hitler responsable de ce désastre. Mais d'autres espèrent encore, malgré l'encerclement par les alliés, qu'Hitler viendra les sauver. Cette diversité des opinions au sein de la masse des soldats allemands s'observe aussi au sein de la population civile après l'annonce de la défaite. A Nuremberg, des femmes ont été vues arrachant les journaux, pleurant et hurlant leur douleur. Les hommes quant à eux insultent les nazis. Mais pour la plupart la seule solution est de poursuivre la guerre. [...]
[...] Face aux difficultés quotidiennes, face aux bombardements, face aux morts Hitler reste sourd ; les allemands en viennent désormais à attendre leur délivrance d'un être pourtant autrefois adulé. Mais certains croient jusqu'au bout qu'Hitler est un sauveur, ils n'ont pas compris son objectif destructeur. L'arrivée des Alliés ouvre une nouvelle ère pour le pays ; le pays doit se reconstruire, assumer sa responsabilité face à l'Histoire ; c'est toute une société qui désormais doit être dénazifiée Yann Kershaw dans sa préface à sa biographie de Hitler effectue une comparaison entre celui-ci et des grands hommes comme Napoléon. [...]
[...] La majorité des Allemands ne cherchent qu'à survivre, ils refusent l'héroïsme de la lutte finale, préfèrent se rendre aux Alliés du coté occidental. Les dernières semaines qui précédent la chute du IIIe Reich par le suicide de Hitler ne sont plus marquées par des opérations militaires d'envergure. La Wehrmacht ne cesse de reculer face à l'avancée des Alliés, Hitler limoge ses généraux les uns après les autres, les traitant d'incapables, las accusant de ne pas suivre les ordres donnés. Mais face à la situation catastrophique il est toujours obligé de remplacer voir de rappeler les généraux démis. [...]
[...] A l'est les populations civiles fuient en masse devant la menace russe. Un témoin se souvient : Les routes grouillent de réfugiés, de charrettes et de piétons. De temps à autre passent des voitures bourrées de gens et de valises sous le regard envieux de ceux qui vont à pied. La panique s'empare de gens dès que le cri s'élève : " Les Russes approchent ! " Les gens se regardent. Ce n'est pas possible. Puis un homme arrive à cheval criant : " Sauve qui peut ! [...]
[...] Ainsi, des graffitis traitant Hitler de meurtrier de Stalingrad apparaissent sur les murs. Les rapports du SD, le Service de Sécurité du Reich, témoignent de cette désunion entre le régime nazi et son chef, Hitler, et le Peuple allemand. D'autre part, le nombre de discours prononcé par Hitler est un bon indicateur de ces liens ; durant l'année 1940 Hitler prononce neuf discours publics et n'en prononce plus que deux en 1943. Déjà , avant l'annonce officielle de la défaite à Stalingrad, la population attend des explications de la part d'Hitler lors de son discours du 30 janvier 1943, date anniversaire de l'arrivée au pouvoir. [...]
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