La notion d'Europe et celle d'identité européenne sont très anciennes, puisque certains les feraient remonter au temps de l'empire romain, où l'Europe était unie par la force, et soumise à la culture romaine. A cette époque, même si la définition géographique de « l'Europe » était sensiblement différente(définie autour de la mer méditerranée), l'on était bien en présence d'un ensemble régional ayant son identité propre, se différenciant du reste du monde, considéré comme barbare… L'Europe en tant qu'ensemble régional « uni » et particulier a donc une histoire très longue et très riche, dont l'étude peut s'avérer très intéressante pour éclairer certains éléments plus contemporains. Mais ce ne sera pas notre propos ici, puisqu'il nous est demandé de nous intéresser à une période beaucoup plus courte et proche de nous (en évitant ainsi de balayer un champ trop large) : 1929-1992. Cette période coïncide par ailleurs avec le développement de la construction européenne, ayant vu le rapprochement puis l'union des différents pays européens déchirés peu de temps auparavant par deux guerres mondiales dont les principaux théâtres d'opérations étaient situés en Europe. Nous verrons donc ici comment la notion d'Europe et celle d'identité européenne ont évolué sur la période évoquée.
[...] Mais la consolidation de cette Europe Unie va considérablement s'accélérer à la fin des années 80 et au début des années 90 avec l'Acte Unique Européen puis le Traité de Maastricht. En effet, l'Europe devient alors un Marché Commun où les biens comme les personnes peuvent circuler librement, ce qui participe évidemment à la consolidation du sentiment européen, puisqu'une identité géographique est créée (frontières européennes). Mais la fin de la guerre froide en 1991 constitue également un tournant majeur pour l'Europe puisqu'elle perd son rôle d'arbitre et perd alors de sa présence sur la scène diplomatique. [...]
[...] Elle ne constitue qu'une base de la constitution de l'Europe en ensemble régional uni. Nous étudierons dans cette seconde partie la construction européenne elle-même, en y intégrant les premiers échecs de la CECA. La période concernée s'étendra donc ici de 1952 à 1992, puisque l'on évoquera d'abord la CECA avec ses échecs et les avancées sur le plan de l'intégration européenne, puis l'on s'intéressera à la mise en place progressive de la CEE, avant d'étudier finalement l'intégration politique de l'Europe avec l'Union Européenne. [...]
[...] Les espoirs des pacifistes qui voyaient dans l'affirmation de l'Europe et d'une identité européenne commune un moyen d'éviter la guerre sont réduits à néant. Les premières phases du conflit voient le progrès de l'armée nazie et de son chef, Hitler, qui pense une nouvelle Europe La notion d'Europe en tant qu'ensemble régional n'est donc pas abandonnée. Dans le cadre idéologique nazi, l'Europe est mise au service du Reich allemand et de son lebensraum et l'idée d'unité européenne est utilisée pour mettre en place la collaboration dans les différents pays : STO, défense des grandes valeurs européennes, mise en place de la solution finale. [...]
[...] L'ensemble régional dominant du XIXème siècle devient alors la vieille Europe continent sur le déclin. La crise de civilisation que traverse l'Europe contraste alors avec la prospérité et le dynamisme des Etats-Unis d'Amérique. De cet état de fait surgit alors une idée qui fera son chemin chez un certain nombre d'intellectuels de l'époque, et sera reprise à plusieurs occasions par la suite, celle d'« Etats-Unis d'Europe Ce concept, pas si nouveau que cela (expression notamment utilisée par Victor Hugo plus d'un demi-siècle auparavant), exprime ainsi la double volonté d'un certain nombre d'Européens à l'époque, celle de s'unir pour éviter la guerre et celle de prendre pour modèle les Etats-Unis dont le dynamisme fascine. [...]
[...] En effet, comment peut-on envisager de construire une véritable union des Etats européens si on ne la fonde que sur le pur intérêt économique ? Mais la construction européenne va être relancée en 1969 avec le sommet de La Haye ainsi qu'avec l'arrivée au pouvoir plus tôt cette même année de Georges Pompidou en France. Ce sommet donne une nouvelle orientation à la construction européenne, avec le double mouvement approfondissement/élargissement. En effet, il apparaît alors nécessaire à tous les dirigeants de renforcer la coopération entre les Etats pour solidifier l'édifice européen encore récent. [...]
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