Évolution de la mémoire de l'extermination juive, libération en 1944, procès Papon, Deuxième Guerre mondiale, Shoah, génocide
À l'été 1944, la libération de la France marque la fin de la guerre et permet donc le retour en France des déportés qui ont survécus à l'enfer des camps de concentration et d'extermination, parmi lesquels les survivants du génocide juif. Alors que la Libération devait lever le voile sur la réalité des horreurs commises en France, le sort des juifs, cette partie de la population française qui se caractérise par sa croyance religieuse au judaïsme semble rapidement occultée. Bien qu'aujourd'hui la mémoire de l'extermination des juifs s'est affirmée, celle-ci va connaître une trajectoire lente et paradoxale, passant en plus de 50 ans du silence aux commémorations officielles. C'est pourquoi il apparaît donc intéressant d'étudier l'évolution de la mémoire de l'extermination des juifs de la libération jusqu'au procès papou en 1997. En effet, alors que l'Histoire ne peut ignorer la réalité de l'extermination des juifs, c'est-à-dire le procédé mis en place pour détruire tous les membres de cette communauté, communément appelée génocide et qui prends aussi le nom de Shoah lorsqu'on attribut ce génocide spécifiquement aux juifs, la mémoire elle entretient un rapport beaucoup plus subjectif vis-à-vis de la réalité. Ainsi alors que l'Histoire ne peut ignorer ce génocide, la mémoire relève d'un rapport affectif aux événements du passé, et donc contrairement à l'histoire la mémoire peut être occultée et être même plongée dans le silence avant de ressortir des années plus tard.
[...] Elle rencontre désormais un large écho au sein d'une société soucieuse de mieux cerner les responsabiliités du régime de Vichy. Cela a contraint les autorités francaises, longtemps réticentes a reconnaître officiellement la complicité de l'administration francaisedans cette extermination des juifs. Cependant alors que la mémoire du génocide juifs semble enfin être reconnue en France certains groupes sont encore relégués dans la mémoire nationale. C'est le cas des Tziganes qui victimes aussi d'un génocide durant la seconde guerre Mondiale n'ont toujours pas en France de journée de commémoration ou d'hommage officiel. [...]
[...] A cette égard, la condamnation de Maurice Papon est percu pour certain comme la condamnation de l'Etat et donc la reconnaissance officielle de son rôle dans l'extermination des juifs. Ainsi si malgré le choc de la découverte des atrocités commise durant la guerre la mémoire du génocide juif fut ignorée c'est parce que les survivants du génocide voulant pour certain exprimer leur souffrances trouvent à leur retour une société relativement indiférente à leurs témoignages et davantages préoccupé à retrouver un consensus national. [...]
[...] L'action de serge Klarsfeld sera efficace puisqu'elle conduit aux procès de trois responsables des persecutions antisémites en france : Klauss Barbie (1987), Paul touvier 1994 et Marucie papon De plus on peut également ajouter que si la mémoire juive semble s'être soudainemment reveillée en France cela est également du au fait de la Guerre des 6 jours qui s'est déroulé en 1967 et qui a fait craindre une possible destruction de l'état d'israel et donc a ravivé le sentiment d'identité des juifs Ainsi En france le réveil de la mémoire juive des années 1960 va rompre le silence entretenu sur l'antisémitisme et la responsabilité de Vichy ainsi que sur l'extermination des juif francais. Une mémoire francaise globale qui prends consience de la réalité de plus, Depuis les années 1970 les tabous entretenus jusque la sur Vichy sautent les uns apres les autres. En effet jusqu'à cette période la mémoire francaise était encore murée dans les mythes d'une Résistance unanime et massive. [...]
[...] Peu à peu le négationnisme s'installe dans l'espace public mais ill va susciter de nombreuses reactions, des mobilisations, des combats qui s'explique par ce que la mémoire de la Shoah devient au même moment un enjeu public puisque le silence qui l'entourait commence à disparaître. De plus si le négationisme se focalise sur Auschwitz ce n'est pas un hasard, il s'attaque ainsi à l'emblême du génocide. La contre offensive juridique se met alors en place et aboutira en 1990 à l'adoption de la loi dite Gayssot qui fait de la négation des crimes contre l'humanité un délit. La loi s'affirme ainsi alors comme instrument de mémoire, en protégeant la mémoire de la spécifité du génocide juif et en condamnant la perversion de cette dernière. [...]
[...] Le film de Marcel Ophuls Le chagrin et la pitié réalisé en 1967 met fin au mythe d'une france unanimement résistante et évoque au contraire la collaboeration et l'antisémitisme en zone libre. Des années plus tard, le film Shoah de Claude Lanzmann eut un echo encore plus intense : en effet dans ce film les témoignages successifs rendent compte de l'horreur de la déportation raciale et des chambres à gaz. Ce film documentaire eut d'ailleurs un tel impact que le mot Shoah servit désormais dans de nombreux pays et notamment la france à désigner l'extermination que subirent les juifs. [...]
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