« Orthodoxie, Autocratie, Nationalité » : tels sont les piliers du régime tsariste définis par le Comte Ouvarov, ministre de l'Instruction publique sous Nicolas 1er. Cette devise semble fort éloignée de la démocratie, entendue comme forme de gouvernement dans laquelle le peuple détient la souveraineté.
En effet, le Tsar met en place dès son arrivée au pouvoir un système répressif : censure, police politique, militarisation de l'appareil d'Etat. Cette posture despotique intervient en réaction à l'insurrection échouée de l'élite russe, les Décembristes de 1825. Dès lors, le Tsar contribue à couper l'Empire russe du monde occidental et érige l'autocratie comme fondement du régime russe et de la stabilité du trône.
En 1853, Nicolas Ier entraîne son empire dans la désastreuse guerre de Crimée face à l'Empire ottoman, à la France et au Royaume-Uni. Dès 1855, Sébastopol, ancien symbole de l'expansion russe, tombe aux mains des adversaires. Il s'agit là d'un signe manifeste du déclin de la puissance russe ; le « tsar libérateur » Alexandre II, successeur de Nicolas 1er, ne s'y trompe pas, et engage dès 1855 un processus de modernisation et, semble-t-il, de démocratisation.
Pourtant, 1917 marque la fin du tsarisme et le début de la dictature communiste.
Pourquoi l'évolution démocratique entreprise sous le règne d'Alexandre II s'est-elle soldée par un échec ? Comment s'est effectuée la transition d'une autocratie à une autre ?
Dans un premier temps, le règne d'Alexandre II signe une démocratisation relative du régime russe (1).
Dans un second temps, le règne d'Alexandre III amorce un durcissement du régime qui mènera celui-ci à sa perte (2).
[...] La Russie adopte un protectionnisme rigoureux. Le règne d'Alexandre III est contemporain d'avancées techniques et industrielles gigantesques, notamment dans le domaine des transports : lancement du Transsibérien, mais aussi dans le domaine de la métallurgie et du textile. L'autocratie va de pair avec un certain archaïsme Alexandre III est convaincu que son père est tombé à cause de sa faiblesse et des réformes de début de règne. Il réduit presque à néant les réformes entreprises autrefois dans les domaines de l'administration, de la justice et de l'éducation. [...]
[...] Cette période marque une renaissance de l'opposition, puisque nobles et bourgeois souhaitent une Constitution et un régime démocratique et libéral sur le modèle des démocraties occidentales. La fin du XIXème siècle voit le développement des socialistes révolutionnaires qui s'approprient les revendications paysannes. Les idées marxistes se développent et se diffusent parallèlement. Nicolas II, au pouvoir de 1894 à 1917, amorce un raidissement et répression face à une agitation et à une contestation grandissantes L'autocratie se montre intransigeante Nicolas II, fils d'Alexandre III, est au pouvoir de 1894 à 1917. A l'instar de son père, il défend l'autocratie avec intransigeance. [...]
[...] La même année a lieu la révolution de 1905 : c'est le Dimanche rouge de janvier 1905, orchestré par l'opposition libérale, suivi quelques mois plus tard, en octobre, d'une grève générale qui parvient à faire céder le régime. Une constitution libérale est octroyée et le tsarisme semble se libéraliser. Cela aurait pu conduire à la démocratie sans la contre-attaque de Nicolas II. La période Stolypine marque un retour à la répression Après ce trouble révolutionnaire, le Tsar revient peu à peu sur ses concessions et appelle au pouvoir Stolypine qui veut aider le développement d'une classe de paysans aisés. Mais Stolypine est assassiné. Nicolas II recourt dès lors à la répression. [...]
[...] L'évolution démocratique de la Russie : Pourquoi l'échec ? Orthodoxie, Autocratie, Nationalité : tels sont les piliers du régime tsariste définis par le Comte Ouvarov, ministre de l'Instruction publique sous Nicolas 1er. Cette devise semble fort éloignée de la démocratie, entendue comme forme de gouvernement dans laquelle le peuple détient la souveraineté. En effet, le Tsar met en place dès son arrivée au pouvoir un système répressif : censure, police politique, militarisation de l'appareil d'Etat. Cette posture despotique intervient en réaction à l'insurrection échouée de l'élite russe, les Décembristes de 1825. [...]
[...] A la mutation de la société russe le tsarisme oppose un immobilisme politique. Cette divergence croissante conduit à des troubles révolutionnaires nourris par la répression qu'orchestrent Alexandre III et Nicolas II. L'échec de l'évolution démocratique en Russie s'explique par cet effet de ciseau entre les aspirations de la société russe et pouvoir tsariste. Si la révolution échoue en 1905, elle parvient à mettre un terme au régime tsariste en 1917. La Russie sera donc passée d'une autocratie à une autre sans jamais connaître la démocratie. [...]
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