Européens, guerre 1914-1919, Première Guerre mondiale, renforcement du pouvoir de l'Homme politique européen, guerre totale, instrumentalisation efficace
Au début de la guerre, en 1914, la population européenne semble plutôt résignée à régler tous les problèmes du continent par l'affrontement direct. En effet, on observe en France seulement 1.5 % de refus de conscrits à rejoindre leur garnison. De plus, les mouvements pacifistes ne s'opposent pas réellement à la guerre. Les socialistes proclament l'union sacrée et l'Église catholique se préoccupe plus du changement de Pape que de la paix. La guerre semble légitime à tous les peuples qui ont confiance en l'Etat qui les mène sur le front. Mais cette confiance, si elle est effective aux débuts de la guerre, va devoir être entretenue par divers moyens pendant toute la durée du conflit. L'État va ainsi devoir mener une guerre extérieure contre l'ennemi et une « guerre » intérieure contre les civils. La popularisation à grande échelle des moyens de communication comme la presse écrite va amener les Hommes politiques à intervenir directement et efficacement pour rassurer l'opinion publique et entretenir le désir de guerre, de manière bien plus explicite que dans les autres conflits qu'a connus l'Europe. De même, les conférences pour la paix en 1919 seront exclusivement négociées par des politiciens.
[...] L'homme politique voit donc son influence et sa représentation profondément changer et augmenter durant cette période. Il va désormais incarner la figure d'organisateur de la victoire à l'instar des militaires qui l'étaient jusqu'à présent. Cette montée en puissance de l'homme politique par rapport au pouvoir militaire va cependant être source de discorde. En effet, l'Allemagne signe l'armistice le 11 novembre 1918. Or, il faut bien différencier l'armistice, qui est demandé par les hommes politiques, et la capitulation qui est faite par les militaires. [...]
[...] On observe donc bien un accroissement du pouvoir et de l'influence de l'homme politique européen dans la période allant de 1914 à 1919. Les évènements vont faire qu'il sera de plus en plus au centre des décisions à prendre pour mener la guerre. Le militaire laisse ainsi sa place au politique. La montée du politicien va amener une idéalisation de l'Europe qui va aboutir à des conflits de conceptions. Le terreau est alors favorable à l'émergence de nouveaux conflits menés au nom d'idéologies soutenus par des figures d'hommes politiques forts et charismatiques. [...]
[...] Les populations civiles vont devoir s'investir activement dans le conflit soit pour produire des fournitures de guerre dans les usines, soit pour fournir des liquidités à l'État avec par exemple la création de l'impôt sur le revenu en 1917. Mais l'effort fiscal demandé aux contribuables est volontairement faible pour limiter le mécontentement populaire. C'est bien en suivant une stratégie politique que cette guerre psychologique va opérer. Il s'agira pour les pouvoirs publics de justifier, auprès du peuple directement, cette guerre qui dure. Pour cela, l'utilisation de la propagande et de la censure va être décisive pour gagner la guerre. [...]
[...] Cette culture est travaillée par les hommes politiques qui vont devoir faire jouer trois aspects pour l'établir. Tout d'abord, il faut que l'ennemi soit digne d'être combattu, d'être tué ; et c'est bien tout ce travail de diabolisation qui va permettre cela. La solidarité envers ses frères d'armes ou ses concitoyens va obliger indirectement le soldat, mais également le civil, à continuer ses efforts. Enfin, le patriotisme va devoir être au cœur des actions de chacun. Et c'est surtout sur ce dernier point que le rôle de l'homme politique va être fort et agrandi. [...]
[...] De plus, les mouvements pacifistes ne s'opposent pas réellement à la guerre. Les socialistes proclament l'union sacrée et l'Église catholique se préoccupe plus du changement de Pape que de la paix. La guerre semble légitime à tous les peuples qui ont confiance en l'Etat qui les mène sur le front. Mais cette confiance, si elle est effective aux débuts de la guerre, va devoir être entretenue par divers moyens pendant toute la durée du conflit. L'État va ainsi devoir mener une guerre extérieure contre l'ennemi et une guerre intérieure contre les civils. [...]
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